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Gaza: à l'ONU, les Etats-Unis mettent finalement aux voix leur vision d'un cessez-le-feu

Les Etats-Unis soumettent vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution mentionnant un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza qu'ils écartaient jusqu'alors, un vote à l'issue toutefois incertaine alors que la Russie réclame un "appel" plus clair à faire taire les armes.

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Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, les Américains se sont systématiquement opposés à l'utilisation du terme "cessez-le-feu" dans les résolutions de l'ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Après leur dernier veto le 20 février, ils ont négocié un texte focalisé sur le soutien aux efforts diplomatiques pour aboutir à une trêve de six semaines en échange de la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

La dernière version, vue par l'AFP, note "la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et durable pour protéger les civils de tous côtés, permettre la fourniture de l'aide humanitaire essentielle (...), et dans cette optique, soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux pour parvenir à un tel cessez-le-feu en lien avec la libération des otages encore détenus".

Alors que les Etats-Unis sont sous pression de la communauté internationale pour atténuer leur soutien à Israël, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken avait qualifié cette initiative mercredi de "signal fort".

Cette résolution "appelle à un cessez-le-feu immédiat lié à la libération des otages et nous espérons vivement que les pays la soutiendront", avait-il assuré dans un entretien à la chaîne de télévision saoudienne Al Hadath.

Mais le texte n'utilise pas les mots "appelle" ou "demande", au grand dam de la Russie.

- "Changement limité" -
"Nous ne sommes pas satisfaits par quelque chose qui n'appelle pas à un cessez-le-feu immédiat", a déclaré jeudi à des journalistes l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU Dmitry Polyanskiy. "Quelqu'un joue avec la communauté internationale", a-t-il lancé.

"Les Etats-Unis ne demandent toujours pas de cessez-le-feu sans préconditions", a commenté de son côté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group.

Mais "même ce changement limité (de position) des Etats-Unis va inquiéter les Israéliens, parce que Netanyahu veut garder l'ONU totalement à l'écart de la diplomatie autour de cette guerre", a-t-il estimé, en référence au Premier ministre israélien.

Selon des sources diplomatiques, les Etats-Unis auraient désormais suffisamment de voix (au moins 9 sur 15) pour que leur texte soit adopté, mais reste l'hypothèse d'un véto russe.

L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield s'est toutefois dite "optimiste" pour une adoption.

D'autre part, le texte américain "rejette toute tentative de modification démographique ou territoriale de Gaza", et condamne "tous les actes de terrorisme, y compris les attaques du Hamas du 7 octobre" contre Israël.

En cas d'adoption, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité condamne spécifiquement ces attaques sans précédent qui ont entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

- "Sauver des vies" -
Les deux résolutions humanitaires adoptées par le Conseil, ainsi que celles de l'Assemblée générale ne mentionnaient pas le Hamas, une absence systématiquement fustigée par Israël.

Si le texte américain est rejeté, "alors le projet des membres élus (du Conseil) arrivera sur la table et sera mis au vote et j'espère adopté", a indiqué l'ambassadeur français Nicolas de Rivière.

"Il est temps de sauver des vies. Ca doit s'arrêter", a-t-il insisté, alors que l'offensive israélienne a fait près de 32.000 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Plusieurs membres non permanents du Conseil ont fait circuler ces derniers jours leur propre projet qui "exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour le mois du ramadan" et la libération immédiate de tous les otages, selon le texte vu par l'AFP. Un vote à l'issue également incertaine.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'a pu adopter depuis le 7 octobre sur ce dossier que deux résolutions, essentiellement humanitaires. Sans grand résultat: l'entrée de l'aide à Gaza reste largement insuffisante et la famine plane.

Plusieurs résolutions plus politiques ont été rejetées par des vétos américains d'un côté, russe et chinois de l'autre, ou par un nombre de voix insuffisant.

© Agence France-Presse

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