Gansu Arts Troupe : la Chine dans sa diversité artistique

Comme chaque année, des troupes chinoises sont de passage à Maurice pour célébrer la Fête du Printemps. Cette année, nous sommes allés à la rencontre de la Gansu Arts Troupe.

La Chine, pays ami et de peuplement, a une fois de plus répondu favorablement à l’appel de Maurice. Cette année encore, elle a envoyé ses émissaires culturels à l’occasion de la Fête du Printemps. Cette fois-ci, c’est la province de Gansu qui a été mis en avant lors d’une soirée de gala qui a eu lieu le vendredi 16 février, à l’auditorium J&J à Phœnix. Pendant presque deux heures, le public a eu droit à des numéros époustouflants

Rencontrée  à la veille du spectacle, Lei Tong Xia, 52 ans, la directrice de la troupe, a dit d’être impatiente de se produire à Maurice : « Nous revenons d’une tournée au Rwanda. Nous avons hâte de nous produire pour la première fois à Maurice», expliquait-elle.

À la question de savoir si c’est difficile de gérer une telle troupe, elle a répondu : « Il faut savoir que la troupe est composée de 33 artistes. Mais ce sont tous des artistes disciplinés. De ce fait, je n’ai pas trop de difficultés à les gérer. Puis de toute manière, cela fait 33 ans que je suis à la tête de cette troupe. J’ai donc suffisamment d’expérience ! »

Pour la représentation de Maurice, la troupe a concocté plusieurs surprises à l’intention des Mauriciens. « Nous avons mis au point un spectacle avec des numéros inédits. Une de nos chanteuses a même fait l’effort d’apprendre une chanson en kreol pour l’occasion », a annoncé Lei Tong Xia.

La troupe compte ainsi des talents tels que Pai Hai Xia, une chanteuse folklorique de 36 ans. Issue d’une longue lignée d’artistes, c’est tout naturellement vers les arts qu’elle s’est tournée pour faire carrière : « Tous les membres de ma famille évoluent dans l’univers artistique. Quant à moi, j’ai choisi le chant. Je dois dire que j’ai pu bénéficier du soutien de mes proches. »

Elle admet cependant que ce n’est pas toujours facile d’évoluer au sein d’une troupe : « L’avantage est qu’on voyage beaucoup. Le hic c’est qu’on passe très peu de temps avec notre famille. Par exemple, pour le Nouvel an chinois, qui est une fête très importante dans notre calendrier, nous ne sommes pas avec nos familles mais quelque part dans le monde, en train de nous produire. » Pai Hai Xia ne se voit pas changer de métier pour autant. « Je compte faire ce métier le plus longtemps possible. Je me vois encore sur scène lorsque je serai très vieille. »

DES ANNÉES D’APPRENTISSAGE

Zhao Dan, 30 ans, est, pour sa part, une danseuse d’opéra. Si elle a choisi cette discipline très exigeante, c’est tout simplement parce qu’elle n’aime pas la facilité. « C’est un art très difficile à maîtriser. Il faut des années d’apprentissage et là encore, la perfection reste inaccessible.» Dans ce cas, pourquoi le courant artistique attire-t-il autant les jeunes Chinois?

« Je ne pense pas que ce soit en raison du salaire parce qu’en Chine, les artistes touchent un salaire moyen. Je pense plus que c’est pour perpétuer la culture chinoise », répond Zhao Dan.

Que serait un tel spectacle sans un peu de magie ? Zhong Hu, 33 ans, est un magicien qui change de masques à la vitesse de l’éclair. Ce métier, il l’exerce depuis 22 ans. « Ce type de magie m’a intéressé dès mon plus jeune âge. C’est un grand maître qui m’a initié à cet art quand j’étais enfant », raconte-t-il. 

Et quand on parle de ce type de magie, on retient surtout sa rapidité d’exécution. « Pour 10 secondes sur scène, il faut passer près de 10 ans dans les coulisses à s’entraîner. Ce type de tours est vraiment très difficile à apprendre », fait ressortir Zhong Hu.