Ganess tailleur: «La maîtrise des bases permet de s’adapter à toutes les tendances»

C’est une enseigne qui reflète la belle santé de la ville de Rose-Hill durant les années de croissance économique de Maurice. Face à Hassamal Shopping Centre, la Maison Tailleur Ganess & Fils, créée par Ganess Singaraveloo, a maintenu la qualité de ses services, grâce à la reprise par le fils, Selven, en 2004. La cinquantaine élégante, Selven a réussi à garder la boutique vivante, grâce à une clientèle fidélisée. « Mon père avait su créer la qualité à un moment où les tailleurs étaient nombreux à Rose-Hill. Beaucoup ont abandonné le métier parce qu’ils n’étaient pas sérieux », fait-il observer. Lui-même jeune apprenti durant ses années à l’école Notre-Dame de Lourdes, il finira par s’engager auprès de son père après le SC au collège Eden. « J’ai été initié à toutes les étapes de la confection, c’était l’époque où il fallait avoir de la patience. J’ai appris à observer sans rouspéter », se souvient-il. Durant les années dites de ‘miracle économique’, tous les ateliers de confection regorgent de commandes et certains sont contraints de sous-contracter. « Tout le monde s’habillait. » Les quelques apparitions du prêt-à-porter ne laissent guère présager de la déferlante de la nouvelle mode, laquelle sonnera la fin des années de faste dans la confection. « Les premiers pantalons prêt-à-porter étaient en vente à Prisunic, mais ils étaient chers. On pouvait encore résister. Mais à partir de 1995-2000, c’est la Chine qui allait inonder le marché mauricien avec ses vêtements.  La Chine a approvisionné le marché de différents types de vêtements ». Mais, il y avait une ombre au tableau : ils n’étaient pas sur-mesure. « Aujourd’hui encore, les vêtements fabriqués en Chine doivent être reprisés, puis, on ne trouve pas la diversité dans l’offre chinoise ». C’est la raison qui explique pourquoi la Maison Ganess tient encore debout. « Nos prix ont toujours été accessibles. Et nous avons maintenu la qualité et le respect des délais de livraison ». Grâce à deux professionnels de la confection, l’atelier parvient à honorer ses engagements. « Durant les premiers mois de l’année, c’est un peu dur, mais durant les périodes de mariage, de fêtes, ou pour les anniversaires et autres baptêmes, nous tournons à plein régime.  Si on maîtrise les bases, aucune tendance vestimentaire n’aura de secret pour un tailleur. Elle nous permet de nous adapter à toutes les tendances », fait valoir Selven.