Au moins une centaine de spécialistes exercent comme généralistes dans les hôpitaux publics. Le hic, c’est que les postes disponibles sont rares et que les médecins choisissent des domaines d’études déjà saturés.
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Il y a au moins une bonne centaine de spécialistes qui exercent comme généralistes dans les hôpitaux publics. Ce qui est une source de frustration pour certains de ces jeunes médecins. Pourtant, au niveau des médecins même, on explique qu’il est difficile de caser tout le monde en raison des places limitées : dans chaque domaine de spécialisation, un hôpital n’emploie que cinq médecins en moyenne. Avec seulement cinq hôpitaux régionaux, on ne peut caser tout le monde.
L’Association of Postgraduate Students se montre très critique envers la politique du ministère de la Santé concernant les spécialistes. « Il y a une accumulation d’étudiants postgraduate dans le système et beaucoup de postgraduates travaillent comme généralistes. Le ministère ne leur offre pas le poste de spécialiste et préfère se tourner vers des spécialistes à la retraite », explique l’association dans une correspondance adressée à notre rédaction.
Médecins à la retraite
Or, les dernières décisions du ministère concernant les spécialistes indiquent tout à fait le contraire. « C’était vrai », soutient une source de la Government Medical and Dental Officers’ Association, le syndicat des spécialistes. « Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. » La preuve : il y a deux semaines, le ministère a décidé de se passer des services de deux spécialistes à la retraite qui étaient sous contrat. « Ils ont été remplacés par des médecins à plein temps », ajoute notre source.
Mais, selon cette source, cela n’empêche pas qu’il y ait un grand nombre de spécialistes dans le secteur public qui exercent comme généralistes. « Il doit facilement y avoir une centaine qui exercent. Le problème, c’est que les postes sont limités », explique notre source. Ce spécialiste explique que pour chaque domaine de spécialisation qui compte beaucoup d’admissions, il y a cinq médecins pour chacun des cinq hôpitaux régionaux. « C’est le cas pour la médecine interne, la pédiatrie, l’ophtalmologie, la chirurgie générale, la chirurgie orthopédique et la gynécologie. Mais il faut attendre que quelqu’un parte à la retraite pour prendre un nouveau pour le remplacer », ajoute notre interlocuteur.
Les gynécologues fuient le service public
S’il y a plus de spécialistes qu’il n’y a de postes à remplir, il n’en demeure pas moins vrai qu’il y a un manque dans certains domaines. « La gynécologie, dans le public, est un des secteurs où on a du mal à trouver des spécialistes », révèle un membre du Medical Council. Selon notre source, cela s’explique par le fait que ce sont les gynécologues qui risquent le plus d’être inquiétés par des accusations de faute médicale. « La plupart des cas que traite le Medical Council concernent des gynécologues.
Du coup, on préfère s’orienter vers d’autres secteurs », confirme notre source. Le spécialiste de la Government Medical and Dental Officers’ Association confirme cette tendance adoptée par les aspirants spécialistes en optant pour des domaines moins à risque. « Récemment, 50 médecins sont partis pour une spécialisation en rhumatologie. C’est un domaine moins prenant, sans night duty dans les hôpitaux, par exemple. Le hic, c’est que ce sera impossible de caser les 50 à leur retour », indique notre source.
La cardiologie et la dermatologie font également partie des domaines recherchés. Mais ce ne sont pas les domaines où il y a un manque dans les hôpitaux, selon notre interlocuteur au Medical Council. Selon lui, outre la gynécologie, la neurochirurgie, la chirurgie des transplantations rénales, la chirurgie pédiatrique et la néonatologie sont les domaines dans lesquels il y a un manque de spécialistes dans les hôpitaux.
Le nombre de spécialistes en baisse
D’après les statistiques officielles, le nombre de spécialistes employés dans les hôpitaux a baissé depuis 2012. Le dernier rapport de Statistics Mauritius à ce sujet date de 2012. Il indique que 284 spécialistes étaient employés par l’État à l’époque, pour un total de 1 000 médecins. Or, dans les Budget Estimates de cette année, on constate qu’à juin 2016, il y avait 248 spécialistes seulement, pour 768 généralistes. Toutefois, pour l’année financière en cours, les Finances ont alloué Rs 272,9 millions pour les salaires de 301 spécialistes au total.
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