Parti acheter du pain, Farouck Chaumun, un chauffeur de taxi, a été égorgé samedi matin. Un couteau maculé de sang a été retrouvé près du cadavre. à ce stade de l’enquête, personne ne comprend le motif de ce meurtre atroce.
Il est connu comme un homme très pieux. Farouck Chaumun, dit Chota, 66 ans, un chauffeur de taxi, a été froidement tué à quelques mètres de sa maison à l’avenue Ollier, Quatre-Bornes, samedi vers les 6 heures. Le malfaiteur l’a égorgé avec un couteau avant de s’enfuir en prenant soin d’éviter une caméra de surveillance installée dans le voisinage.
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Fidèle à son habitude, Farouck Chaumun a quitté sa maison, vers 5 heures, samedi, pour aller prier à la mosquée de la localité. Vers 5 h 45, il est rentré, avant de ressortir pour aller acheter des cigarettes et du pain à la boutique du coin. La police a pu recueillir des images d’une caméra de surveillance qui le montrent. Vers 6 h 45, Riyad, le fils de la victime, a découvert le cadavre de son père sur un terrain non loin de sa maison. Il avait la gorge tranchée.
La police a aussitôt été alertée. Plusieurs unités, dont la Criminal Investigation Division de Quatre-Bornes, la Major Crimes Investigation Team et la Dog Section furent mandées sur les lieux. Un couteau maculé de sang a été retrouvé non loin du cadavre. Des relevés d’empreintes ont été pris sur l’arme du crime et ont été envoyés au laboratoire scientifique pour les besoins de l’enquête.
Un chien renifleur, mis à contribution, a dirigé les policiers vers un chemin que le meurtrier aurait probablement emprunté pour quitter les lieux.
Selon les premières informations de la police, le chauffeur de taxi aurait aperçu quelqu’un en train de voler des jaques. C’est en voulant l’empêcher de commettre ce délit qu’il aurait été agressé avec un couteau.
En visionnant les images d’une caméra CCTV installée chez une quincaillerie, les enquêteurs n’ont vu que Farouck Chaumun. Ce qui confirme que le suspect ne s’est, à aucun moment, présenté dans le champ de vision de cet appareil.
Après les premiers prélèvements sur la victime, son cadavre a été transporté à la morgue de l’hôpital Candos pour une autopsie. Le médecin légiste en chef, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin légiste Prem Chamane, qui ont pratiqué l’autopsie, attribuent le décès à une « slashed wound to the neck ». Ils confirment que Farouck Chaumun a été égorgé.
Dans la soirée de samedi, la CID de Quatre-Bornes était toujours à la recherche des renseignements sur cette affaire. L’enquête est menée par l’inspecteur Venkatasawmy sous la supervision de l’assistant surintendant Thug.
Farouck Chaumun connu pour ses causeries à la mosquée
Farouck Chaumun, âgé de 66 ans, appelé Chota par ses proches, est connu dans la région d’Ollier comme étant quelqu’un de pieux. Il laisse derrière lui sa veuve, son fils de 35 ans et sa fille de 32 ans. Farouck Chaumun était issu d’une fratrie de quatre frères et cinq sœurs. Selon ses proches, il ne manquait jamais ses prières (namaz) du quotidien. Il faisait aussi souvent des causeries à la mosquée. Pour les fêtes religieuses, comme Eid-ul-Adha, c’est lui qui procédait au sacrifice de l’animal. « Il se chargeait également du partage de la viande. Il était comme le chef de la famille », laisse entendre Sumun Yasar, 26 ans, neveu de la victime. Il ajoute que Farouck Chaumun était quelqu’un d’honnête. Selon ses proches, Farouck Chaumun avait embrassé la carrière de chauffeur de taxi depuis très jeune. Le sexagénaire ne voulait pas prendre sa retraite et disait qu’il aimait son travail. L’année dernière, il avait acheté une Toyota neuve. Farouck Chaumun était basé à la Place Margéot, Rose-Hill. Il était quelqu’un de jovial et aimait plaisanter.
Son fils Riyad : «Personn fodre pa viv saki monn viv»
« Sa kalite dimoun la pa kapav ekziste lor sa later la ! » ne cesse de répéter Riyad, le fils de Farouck. « À mon réveil, ma maman m’a dit que Papa était sorti depuis un bon bout de temps. Ce n’était pas dans ses habitudes. Je l’ai appelé, mais il avait oublié son téléphone à la maison. J’ai alors décidé d’aller le rejoindre à la boutique. C’est en sortant que j’ai vu ses pieds à proximité d’une voiture. J’ai appelé à l’aide, parce que mon papa souffrait d’hypertension », dit Riyad. Croyant que son père saignait de la tête, Riyad a demandé à son oncle d’appeler les urgences.
Il craque en se rappelant cette vision. « Personn fodre pa viv sa ki monn viv. Zame mo papa inn bat mwa enn kalot. Mo dire Bondie pran mwa retourn mo papa si fale », dit Riyad en larmes. Et d’ajouter que des voleurs écument dans le coin.
La sœur de la victime : «Il était moins jovial vendredi soir»
Une des sœurs de Farouck Chaumun a expliqué que, la veille, ils s’étaient réunis pendant la soirée pour un moment de détente en famille. « C’était vers 22 heures et Farouck était peu jovial. Li pa ti pe tro koze », explique la sœur. Ce n’est que peu avant 7 heures qu’elle a entendu son neveu appeler à l’aide. Quand elle est allée voir, elle a vu que son frère avait été égorgé. « Kouma voler zak kapav touy mo frer alor ki pena zak lor pie la », s’insurge la sœur.
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