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«Fairy Tale» : Sayaa, une fée des notes au service des consciences 

Le clip « Bann Tipti » a cumulé 1,8 million de vues sur YouTube.

Sayaa, de son vrai nom Sarah Leboeuf, s’impose comme l’étoile montante féminine de l’année. Sa chanson engagée, « Bann Tipti », est sur toutes les lèvres. À l’approche du lancement de son premier album en décembre intitulé « Fairy Tale », l’artiste revient sur son parcours, ses inspirations et ses aspirations. 

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On se souvient de cette vidéo devenue virale qui montre une petite fille juchée sur les épaules de son père et chantant à tue-tête « Bann Tipti ». Diffusée sur les réseaux sociaux, cette scène touchante a suscité une avalanche de commentaires de la part des internautes, faisant écho à l’espoir et à l’avenir de l’île Maurice à travers des paroles chargées de sens magnifiquement interprétées par Saaya. 

Cette vidéo n’a pas manqué de toucher profondément l’artiste elle-même. « Quand j’ai vu cette petite fille chanter, j’ai eu le cœur gros. Je me suis dit que j’avais atteint mon objectif : celui de réveiller les consciences »,  confie Saaya. 

Si la jeune enfant ne saisit peut-être pas encore toute la portée des paroles, son émotion brute et sa sincérité ont toutefois marqué l’interprète. « Cette vidéo m’a profondément émue. Elle incarne l’impact que je souhaite avoir en tant qu’artiste. » 

Sortie le 21 juin 2024, « Bann Tipti » connaît un succès fulgurant avec 1,8 million de vues sur YouTube à ce jour. Cette chanson engagée est une reprise de l’œuvre de la Réunionnaise Françoise Guimbert, alias Tantine Zaza. 

Cependant, Saaya en a fait bien plus qu’une simple adaptation. Les paroles originales, écrites en créole réunionnais, ont été soigneusement traduites et réinterprétées en kreol morisien pour mieux résonner avec le public local. L’arrangement musical a aussi été complètement revisité, insufflant une nouvelle énergie tout en respectant l’essence profonde du message initial. 

« Quand j’ai entendu la chanson ‘Bann ti y soutien bann gro’ de cette grande dame qu’est Françoise Guimbert, j’ai tout de suite su que je devais la faire découvrir aux Mauriciens. Cette chanson aborde des thèmes profonds liés à la société, aux ‘ti dimounn’, au ‘gran dimounn’ et à une relation parfois malsaine entre les deux. Nous avons pris le soin de la retravailler entièrement, tant au niveau des paroles que de la composition musicale, pour l’adapter au contexte mauricien tout en conservant son essence », confie Saaya.

À ce jour, l’artiste a, à son actif, deux reprises et deux singles. Dans quelques semaines, elle s’apprête à franchir une étape importante de sa carrière en lançant son tout premier album, « Fairy Tale ». C’est prévu en décembre. 

Composé de six titres en anglais et en créole, cet album promet d’être un véritable voyage introspectif. « Fairy Tale » explore ma perception de la vie et la manière dont, selon moi, nous pouvons évoluer pour devenir une meilleure version de nous-mêmes », explique la chanteuse.

Ancré dans un style reggae, « Fairy Tale » s’inscrit dans la continuité de l’engagement artistique de Saaya. Fidèle à son ambition de sensibiliser les consciences, cet album aborde des thématiques souvent ignorées ou sous-estimées, telles que la violence, la misère et les inégalités. Chaque chanson se veut un appel à la réflexion et à l’action. 

« Mes chansons ne sont pas là uniquement pour divertir. Mon objectif est de faire prendre conscience des réalités de notre société », explique Saaya. Elle ajoute avoir investi trois ans de sa vie dans l’écriture de ses textes, en y mettant toute son âme et ses émotions. « En touchant les cœurs et en suscitant la réflexion, je souhaite que mes chansons poussent les auditeurs à réfléchir et à agir », dit-elle. 

Aujourd’hui mère comblée de deux enfants, Jaymie, 10 ans, et Jaysaïah, un an, Saaya aspire à transformer le monde à travers ses textes et sa voix suave. Pourtant, son parcours dans la musique ne semblait pas tout tracé. Bien qu’immergée dans un univers mélodique dès son plus jeune âge, notamment grâce à sa mère, chanteuse, Saaya ne s’imaginait pas embrasser cette carrière. 

En grandissant, elle rejoint la chorale de l’église de sa paroisse, une première scène où elle commence à affirmer sa passion pour le chant. Mais c’est à l’âge de 15 ans que sa trajectoire artistique prend forme. En participant au concours « Star 2010 », où elle atteint la finale, Saaya fait ses premiers pas dans la lumière. 

« À l’époque, je ne savais pas encore que la musique allait devenir ma voie », confie-t-elle avec une pointe de nostalgie. Mais tout change lorsqu’elle croise la route de son compagnon, Brian Arlanda. Batteur et issu d’une famille de musiciens – son père, Christian Arlanda, étant pianiste –, il devient une source de soutien et d’inspiration pour Saaya.

« C’est à travers mon compagnon et son père que ma passion pour la musique s’est réellement enracinée. Avec leur encouragement, j’ai osé me lancer pleinement dans cet univers », raconte-t-elle. Après avoir fait ses armes sur les scènes des hôtels, Saaya multiplie les expériences en tant que vocaliste, collaborant à plusieurs albums locaux et internationaux. 

Une étape marquante de sa carrière survient en 2016, lorsqu’elle s’envole pour la Chine. Là-bas, elle devient ambassadrice du reggae et participe à un Festival de Guitar, se produisant dans plusieurs grandes villes nippones. « C’est en Chine que j’ai véritablement forgé ma vie d’artiste », confie-t-elle. Elle se remémore des soirées intenses, partagées avec des artistes venus des quatre coins du globe. 

« Chaque soir, nous montions sur une scène tournante. Trois artistes, accompagnés de leurs orchestres respectifs, se succédaient pour offrir des performances uniques. Il fallait donner le meilleur de soi. La concurrence était palpable », relate Saaya.

De retour à Maurice en 2019, elle entame une nouvelle étape de sa carrière avec le lancement de son premier single, « Ask Dem », qui marque ses débuts officiels en tant qu’artiste solo. Peu après, elle dévoile une autre création, « Sant pou lamizer », renforçant son positionnement d’artiste engagée. 

Parallèlement à ses propres compositions, elle revisite avec succès deux titres emblématiques : « Bann Tipti », qui connaît un immense succès, et « Ki to été toi » de Kaya, une reprise marquante qu’elle dévoile lors de la première Journée nationale du seggae, le 21 février 2022.

Un futur sucré en perspective ? 

En sus de sa carrière musicale, Sarah Leboeuf, alias Saaya, nourrit une autre passion : la pâtisserie. Véritable passionnée, elle excelle également dans la préparation de viennoiseries. Tout a commencé avec sa première forêt noire, qui lui a valu des compliments et l’a encouragée à s’adonner à cet art gourmand durant son temps libre. « Peut-être que l’année prochaine, je me lancerai plus sérieusement dans ce domaine. C’est une idée qui me trotte dans la tête depuis un moment », avoue-t-elle.

Sa famille, son pilier

La famille est au cœur de la vie de Saaya. Entre ses engagements professionnels et ses passions, elle accorde une importance capitale à son rôle de maman et de compagne. « Outre le travail, je consacre tout mon temps libre à mes enfants. Avec mon compagnon, nous plaçons notre vie familiale au centre de nos priorités. Les week-ends sont réservés à des sorties en famille, que ce soit à la plage ou dans les parcs. L’essentiel pour nous, c’est d’être ensemble, peu importe l’endroit. »

  • defimoteur

     

 

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