Un rapport publié lundi à Dublin indique que des Mauriciens figurent dans le Top 10 des étrangers ayant contracté des mariages blancs en Irlande entre novembre 2014 et juillet 2015. Ce, grâce à des organisations mafieuses.
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Ils sont 27 Mauriciens à avoir profité des activités des gangs internationaux sévissant en Irlande pour contracter des mariages blancs entre novembre 2014 et juillet 2015 avec de jeunes femmes vulnérables issues de milieux défavorisés des pays d’Europe de l’Est et du Portugal.
S’ils ont déboursé gros, c’est parce que ces alliances leur permettaient, tout comme à des Bangladais, des Indiens et des Pakistanais qui sont dans le Top 10 des 913 étrangers qui y ont eu recours pour obtenir le sacro-saint permis de résidence dans l’Union européenne. C’est ce que révèle l’Immigration Council of Ireland (ICI) dans un rapport sur la traite des personnes publié lundi.
Les renseignements obtenus de la police irlandaise, la Gardaí, indiquent qu’un groupe mafieux opérant à Dublin a récolté jusqu’à 20 millions de livres sterling, l’équivalent de Rs 902 millions, rien qu’en organisant ces mariages de convenance. Onze membres de ce gang ont été arrêtés dans le cadre de l’opération Vantage en novembre dernier.
Ils sont soupçonnés d’avoir réclamé une somme variant entre 10 000 et 20 000 livres sterling, soit Rs 451 000 et Rs 902 000, à des citoyens indiens, mauriciens et pakistanais « Ce rapport marque une étape importante dans la collaboration entre le gouvernement, les décideurs et les ONG à travers l'Europe pour identifier et répondre à la question émergente des mariages fictifs où des femmes sont exploitées », souligne Brian Killoran, le patron de l’ICI.
Filles-mères
Il déplore que ces femmes ne sont pas définies comme des victimes du trafic des personnes et souligne qu’elles sont bien souvent des filles-mères ayant souffert de violence domestique, d’abus sexuels et qui ont été placées dans des foyers d’accueil dès un jeune âge.
Le rapport, financé par l’Union européenne, indique que les victimes sont tombées sous le joug de ces gangs à travers un parent proche, un ami ou un ami de la famille. Elles sont alors transportées à travers l’Europe grâce à un réseau bien rodé. Un des co-auteurs, le Dr Monica O’Connor déclare qu’elles sont placées sous surveillance lorsqu’elles débarquent en Irlande, tandis que leurs documents de voyage sont confisqués. Le viol, l’abus psychologique et les agressions font également partie de leurs lots.
Le rapport fait ressortir que le nombre de mariages blancs a pris l’ascenseur durant la période où l’enquête a été menée. De 87 en 2012, il est passé à 90 en 2013 avant d’atteindre 101 en 2014. La Lettonie, un pays d’Europe de l’Est, a même fait part de ses craintes avec 357 mariages enregistrés en Irlande rien qu’en 2009. L’hôtel du gouvernement dit être au courant des agissements de certains Mauriciens mais qu’il ne peut agir en tant que tel, le délit ayant été commis en Irlande. Au ministère des Affaires étrangères, on dit suivre cette affaire de près.
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