La précarité d’emploi des agents de sécurité interpelle. Des actions syndicales seront bientôt entreprises pour qu’ils opèrent dans des meilleures conditions.
« Il n’est pas possible que les agents de sécurité soient exploités de la sorte et nous devons mettre un terme à cela », insiste Jane Ragoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP).
Elle précise qu’une rencontre avec des agents de sécurité est prévue pour le samedi 23 janvier dans le but d’enclencher des démarches auprès des autorités concernées pour revoir leurs conditions de travail.
« Ils perçoivent un salaire inférieur car ils ne sont pas rémunérés pour les heures supplémentaires et pour les jours fériés. Les femmes travaillent plus de 12 heures par jour et n’ont d’autre choix que de négliger leur famille. Nous allons préparer un document pour envoyer au ministère du Travail pour que leurs salaires soient revus », fait-elle valoir.
Satyadeven. N, 57 ans, est agent de sécurité dans une école dans le Nord depuis plus de quatre ans. Il est employé sous contrat par une agence de sécurité. Il travaille sept jours sur sept, de 15 heures à 8 heures du lendemain.
« Les jours de travail en week-end ou jours fériés ne sont pas rémunérés comme il se doit, soit le double de la journée. Quand j’avais signé mon contrat de travail, rien n’a été mentionné par rapport aux heures supplémentaires. Je souffre d’une insuffisance rénale et je ne crois pas qu’une autre compagnie m’embauchera », lance-t-il.
V.R, 46 ans, est agent de sécurité dans un entrepôt. Pendant ses deux ans en tant qu’agent de sécurité, elle est affectée aux supermarchés et hôtels. Elle nous confie qu’elle doit se tenir debout pendant plus de 8 heures et cela six jours par semaine. « Je commence à travailler à 6 heures du matin pour terminer à 18 heures. Je n’ai plus de vie sociale et familiale. J’ai travaillé pour Noël et le Nouvel An. Si je m’absente, ma prime pour mes heures supplémentaires est déduite de mon salaire. On n’a que 30 minutes pour déjeuner. Nou bizin dibout-diboute manze ek gagn kriye », affirme-t-elle.
Elle avance qu’elle ne demande qu’un salaire décent. « D’autres femmes vivent dans des conditions encore pires mais elles n’osent pas s’exprimer », dit-elle.
Même son de cloche pour Michelle, 31 ans. Elle avance que c’est décourageant de travailler dans de telles conditions. Elle travaille 14 heures par jour, 6/7. « Je fais trois ‘night shifts’ par semaine et quelques fois je dois doubler mes shifts' si un autre agent s’absente. Je n’ai pas le droit de fermer l’œil », témoigne-t-elle.
Michelle avance qu’elle doit souvent travailler sur les chantiers isolés. De plus, il n’y a pas d’infrastructures appropriées telles que les toilettes, entre autres. « C’est un métier à risque. C’est encore plus dangereux pour les femmes. Pourtant, nous travaillions seules pendant la nuit et les voyeurs rôdent sur le chantier. Je dois souvent acheter des vêtements quand on ne me donne pas des uniformes », dit-elle.
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