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Électricité à l’horizon 2050 : premiers pas vers 100 % d’énergie renouvelable

photovoltaïques Onze fermes photovoltaïques et trois fermes éoliennes devraient être sur le réseau énergétique national d’ici un an.

Le Central Electricity Board installera des batteries avant la fin de ce mois qui lui permettront d’augmenter considérablement le mix d’énergie renouvelable sur son réseau. La Mauritius Renewable Energy Agency songe déjà aux options pour un avenir 100 % énergie renouvelable. Certains estiment que l’objectif peut être atteint en 2050.

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Malgré des statistiques encore timides, Maurice est à la veille d’un véritable décollage en termes de production d’énergie renouvelable. C’est ce qu’affirme le directeur de la Mauritius Renewable Energy Agency (MARENA), Soonil Rughooputh. Les chiffres semblent lui donner raison. Avec l’installation de deux batteries d’une capacité totale de 4 MW à Henrietta prévue avant fin octobre, le Central Electricity Board (CEB) pourra accueillir 180 MW d’énergie renouvelable intermittente de plus sur son réseau. La capacité totale des centrales du pays étant de 825 MW, cela représente un bond de 21 %. Sur le long terme, Soonil Rughooputh estime que le pays peut atteindre un mix énergétique 100 % renouvelable.

Les deux batteries de 2 MW ne sont qu’une première phase du projet. Le CEB dispose d’un budget de Rs 400 millions pour l’installation de batteries d’une capacité de 14 MW. Une fois toutes les batteries installées, la capacité totale devrait dépasser les 180 MW. « Actuellement, le réseau national peut absorber 60 MW d’énergie renouvelable. Nous passerons à 180 MW avec ces deux batteries. 160 MW sont déjà pris par des projets de fermes photovoltaïques et éoliennes. D’ici un an, il y aura du changement », dit Soonil Rughooputh. Onze fermes photovoltaïques et trois fermes éoliennes devraient être sur le réseau d’ici là.

Si la politique d’atteindre 35 % d’énergie renouvelable d’ici 2025 semblait utopique jusque-là, Soonil Rughooputh ne craint pas d’aborder la question de manière plus ambitieuse : « Je travaillerai avec des universitaires pour une modélisation du mix énergétique idéal pour atteindre les 100 %. C’est faisable. »

Les conclusions de ce travail de recherche devraient être prêtes d’ici fin 2018, voire début 2019. Les sources diverses, comme le waste-to-energy, la biomasse, le pompage-turbinage qui repose sur le mouvement de l’eau entre deux réservoirs ou encore le bioéthanol, sont prises en compte dans cette étude.

Sauf que le manque de données précises rend certains aspects de cette modélisation aléatoire, reconnaît le directeur de la MARENA. « C’est pour cela que nous voulons lancer une modélisation plus précise à partir de 2019 à travers un consultant. Ce travail devrait prendre deux années. »

Le pompage-turbinage pourrait avoir son rôle à jouer, la MARENA ayant déjà identifié trois sites potentiels. « Il faut faire des études pour être sûrs. Ces centrales pourraient servir de batteries pour permettre d’utiliser davantage de renouvelables intermittents sur le réseau », précise Soonil Rughooputh.

Tous les spécialistes ne sont pas du même avis. Un acteur des projets d’énergie renouvelable explique : « Il y aura un Solar Roadmap. Maurice avance, mais l’objectif reste le même : 35 % d’ici 2025. Le taux de 100 % n’est pas d’actualité. Il faudra toujours une part d’énergie fossile pour assurer la production de base. » Il dit qu’il faut une source d’énergie qui ne connaît pas de fluctuations pour une production minimale et qu’en l’absence d’options pour augmenter la production d’hydroélectricité, Maurice aura du mal à dépasser la barre des 60 % d’énergie renouvelable.

Khalil Elahee, chargé de cours à l’Université de Maurice et ancien président de l’Energy Efficiency Management Office, avance un contre-argument : « La biomasse est aussi de l’énergie renouvelable non intermittente. Cela peut compenser pour les autres sources. 2050 est un horizon raisonnable pour atteindre les 100 %. » L’universitaire cite le Portugal qui roule à 100 % sur les énergies renouvelables pendant plusieurs jours. L’installation des batteries et la multiplication de projets représentent « un petit pas dans la bonne direction », selon Khalil Elahee. « Mais nous sommes encore loin des 100 %. Il faudra une croissance exponentielle. »

 

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