Eid ul-Fitr : le Mehndi est tendance cette année  

L’Eid ul-Fitr sera célébrée ce samedi. Elle apporte avec elle l’effervescence des festivités, notamment l’application du henné (Mehndi) pour les femmes. Cette année, les tatoueuses au henné constatent que la demande est très grande. Zoom sur cette tendance.

Les motifs floraux, les mandalas avec leurs formes géométriques et symétriques, ainsi que les motifs marocains décorent les mains et les pieds des femmes et des jeunes filles depuis quelques jours. Les tatoueuses au henné sont prises d’assaut. Certaines travaillent de 6 heures à 23 heures, d’autres mêmes jusqu’à 2 heures. Car cette année, le mehndi est plus tendance que jamais.

« J’ai eu des réservations de clientes avant le début du Ramadan. Il y a un grand intérêt pour l’application du henné pour la fête », dit d’emblée Nousraat Meajaun, artiste du henné à temps partiel et enseignante à plein temps.

Nuraynah Assotally, qui exerce ce métier depuis dix ans, abonde dans le même sens.

« Cette année est différente des autres années. J’exerce le métier chez moi à Grand-Bois et j’ai vraiment reçu beaucoup de femmes accompagnées de leurs enfants. Même les plus jeunes ont appliqué du mehndi. Je crois que les femmes se sentent libres cette année, sans restrictions sanitaires. Elles vont porter leurs beaux vêtements et le mehndi apportera une touche de fantaisie », confie Nuraynah Assotally.

Et quelques jours avant la fête, les dames se ruent vers les « henna artists » pour appliquer leur henné, afin que la couleur soit la plus foncée possible le jour de l’Eid.

« Après l’application du mehndi, il faut compter environ 48 heures pour que la couleur devienne vraiment foncée, tirant vers un grenat. D’où la nécessité de procéder à l’application quelques jours avant », explique Mufiidah Peeroo. Elle a trente-trois années d’expérience dans le domaine. Elle a même une école, le « Peeroo Institute of Mehendi », à Sainte-Croix.

Selon elle, le henné a une portée culturelle et symbolique importante pour les musulmans. 

« Le mehndi est une tradition ancestrale qui remonte à plusieurs siècles. Il est souvent associé aux mariages et aux fêtes religieuses, et c’est un moyen pour les femmes de s’exprimer et de se sentir belles. »

Des designs variés 

Cette année la tendance est variée avec des motifs style marocain, gulf design, mandala design et floral reverse design.

« Le choix du dessin dépend de la cliente. Certaines préfèrent un style fin et délicat, tandis que d’autres optent pour des motifs plus épais et audacieux », avance Nousraat Meajaun. Elle s’est spécialisée dans l’application du mehndi depuis quinze ans. 

Les styles les plus récents comme le style marocain et le mandala sont populaires, mais le « gulf design » plus épais est toujours très demandé. 

« Les tendances évoluent tout en préservant les classiques intemporels. Il y a toujours une forte demande pour le style Gulf, qui existe depuis des années », dit Nuraynah Assotally.

Les mains comme les pieds

Les mariées appliquent le mehndi jusqu’au coude, toutefois pour l’Eid, les designs sont plus discrets.

« La tendance est : la moitié des deux mains et les doigts. La femme d’aujourd’hui travaille, donc elle préfère rester discrète », fait observer Nousraat Meajaun.

Bien que le henné coloré soit disponible sur le marché, il contient souvent des produits chimiques qui peuvent causer des réactions allergiques ou des dommages à la peau. 

« Le henné naturel est plus sûr et plus traditionnel, avec une couleur grenat qui est appréciée », fait ressortir Mufiidah Peeroo.