Discrimination alléguée: Un ado autiste débarqué de l’avion

Atteint de paralysie cérébrale, Dave Bysooa, 16 ans, a été sommé, le 29 juillet dernier, de descendre d’un avion d’Air Mauritius. Sa mère considère qu’il a été victime de discrimination. C’est une mère profondément attristée que nous avons eue au téléphone vendredi. Nous sommes le 29 juillet. Vidulah Bysooa, 47 ans, qui réside depuis 16 ans en Angleterre, conduit Dave à l’aéroport de Heathrow pour prendre un vol d’Air Mauritius. « Il vient voir ses grands-parents maternels deux à trois fois par an », précise Vidulah Bysooa. Le personnel navigant installe l’adolescent sur un siège côté allée. « Mais Dave aime regarder par le hublot quand il voyage. J’avais fait une réservation pour un siège côté hublot depuis le 16 février », déclare Vidulah Bysooa. Dave, qui souffre d’autisme léger, se penche continuellement vers le hublot avant le décollage et finit par déranger une dame qui se trouve à ses côtés, qui alerte le personnel navigant. « Je comprends que mon fils a pu déranger cette dame, mais je ne m’explique pas l’empressement à expulser mon fils de l’avion », dit Vidulah Bysooa. Le personnel navigant a essayé de trouver un siège pour Dave, mais il n’en avait pas de libre. À Vidulah Bysooa, on déclare que son fils représentait un danger. « Cela fait sept ans que mon fils voyage seul sur Air Mauritius et il n’y a jamais eu de problème », dit la mère, qui travaille pour Kenya Airways. Les Bysooa comptent porter l’affaire devant la justice : « Nous allons poursuivre Air Mauritius pour son manque de considération pour une personne autrement capable. Deux associations qui militent pour le respect des droits des handicapés mentaux me soutiennent ». De son côté, Prem Sewpaul, responsable de communication chez Air Mauritius, explique : « C’est vrai que ce passager voyage régulièrement sur nos vols et que jusqu’ici il n’y a jamais eu de problème. Cependant, le 29 juillet dernier, il était très agité avant même que l’avion ne décolle. Le commandant n’a eu d’autre choix pour sa propre sécurité que de lui demander de quitter l’avion ».