Le directeur de la Competition Commission of Mauritius (CCM) , revient sur la régulation de la compétition à Maurice. Il estime que le pays est bien armé et que les pénalités ont leurs effets sur le marché.
[blockquote]« Nous avons la chance d’avoir une commission bien structurée avec des personnes très compétentes. »[/blockquote]
Comment jugez-vous le niveau de régulation de la compétition à Maurice ?
La Competition Commission of Mauritius (CCM) fonctionne depuis 2009 et la loi cadre a été promulguée en 2007. La loi vise le long terme. Peut-être que dans d’autres secteurs, on peut arriver à des résultats immédiats, mais dans ce cas, beaucoup de facteurs entrent en jeu pour que la réussite à long terme soit au rendez-vous, avec notamment une agence compétente sur la compétition.
Dans certains pays il y a une loi, mais pas d’agence. Cela ne sert à rien. À Maurice, nous avons la chance d’avoir une commission bien structurée avec des personnes très compétentes, bien qu’elle existe depuis peu. Il faut aussi savoir qu’il faut compter au moins 10 ans pour qu’une loi fasse ses preuves.
C’est au bout d’une décennie que l’on verra s’il y a des bénéfices sur le marché ou s’il y a des choses à changer. Toute loi est sujette à révision de temps en temps. Aujourd’hui, on voit un développement dans le secteur de la technologie et un bouleversement dans les domaines plus traditionnels. Il faut voir comment intégrer ces données dans le monde de la compétition. Cela demande des révisions de temps en temps. Je pense que nous sommes bien armés à Maurice, avec une forte assise au niveau africain.
Maurice est un petit marché pour ce qui est de la population, mais avec des secteurs émergents où les compagnies se multiplient. Ces spécificités compliquent-t-elles la tâche de la CCM ?
Chaque marché, chaque pays a ses spécificités. Pour nous, la taille du marché n’est ni une contrainte ni un avantage, c’est une donnée avec laquelle il faut travailler. Les Seychelles, qui ont moins de 100 000 habitants, ont une agence de compétition. Donc, je ne dirais pas que le travail de la commission est en relation avec la taille du marché ou du territoire.
Des affaires se sont soldées par des pénalités infligées à des entreprises. Ces amendes font-elles bouger les choses ou les compagnies paient-elles mais continuent leurs pratiques anticoncurrentielles ?
Je pense que dans tous les cas, les pénalités aident les entreprises et le monde des affaires à mieux comprendre les risques auxquels ils font face par rapport à l’application de la loi. Qui se retrouve renforcée contre les pratiques malsaines.
Je pense que les pénalités permettent d’améliorer la situation. Aucune entreprise ne veut se retrouver à payer une amende, si elles ont des pratiques anticoncurrentielles. C’est à leurs risques et périls. Dans un cas précis, nous travaillons en étroite collaboration avec une entreprise qui a été pénalisée et nous sommes satisfaits de ce qui se passe. Cette pénalité a, par exemple, eu un impact sur le reste du marché.
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