L’invité inattendu de cette campagne électorale est, sans conteste, la série d’enregistrements sonores diffusés par « Missie Moustass ». Qu’on le veuille ou non, ses révélations semblent bien favoriser l’opposition et ne font certainement pas les affaires de l’Alliance Lepep, qui persiste à les qualifier de fabrications issues de l’intelligence artificielle. Suivis par des milliers de Mauriciens, comme en témoignent les vues massives générées par chaque enregistrement publié sur les réseaux sociaux, les « Moustass Leaks » constituent indéniablement le principal centre d’attention de la campagne 2024.
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Pour l’ancien journaliste et éditorialiste Yvan Martial, il y a toujours, dans une campagne électorale, un candidat qui « se tire une balle dans le pied », et cette blessure s’avère souvent préjudiciable. « En 2014, l’idée absurde du Parti travailliste et du MMM de proposer une Deuxième République avec un président doté de pouvoirs étendus et un Premier ministre rétrogradé au second plan a fait que l’alliance PTr-MMM est partie sur de mauvaises bases et n’a jamais pu rattraper ce retard, comme l’ont montré les résultats de l’époque », explique-t-il. En 2024, qui a tiré cette balle ? Il se pourrait que ce soit « Missie Moustass ».
« Pour moi, la question de savoir si ces bandes sont issues de l’intelligence artificielle est secondaire. Ce qui importe, c’est le ressenti de la majorité des électeurs. Ceux-ci perçoivent un règlement de comptes, et bien que tout ne soit peut-être pas vrai, le peu qui reste plausible réveille de mauvais souvenirs : tortures policières, abus des autorités, et autres dérives », déclare-t-il.
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