Economie

Cultures vivrières : les quatre raisons de la baisse de la production

Maurice n’a produit que 100 528 tonnes de légumes en 2015, contre 113 957 tonnes en 2014, et 121 106 tonnes en 2012. Ce déclin qui s’accentue d’année en année est attribué à quatre facteurs. Le point.

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Moins de terrains sous culture

Si en 2014, la superficie sous cultures vivrières était de 8 459 hectares, en un an, la surface disponible pour cultiver des légumes a baissé de 3,8 % pour se situer à 8,137 hectares. Pour l’agronome Éric Mungur, cette situation est le résultat de l’urbanisation. « Avec la construction des Smart Cities, la superficie agricole va se réduire davantage », dit-il.

Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture de Maurice, estime toutefois que c’est la disponibilité des agriculteurs pour cultiver les légumes qui pose problème.

Manque de main-d’œuvre

Même si l’emploi dans le secteur non-sucre a augmenté de 30 500 en 2014, pour passer à 32 200 en 2015, nos interlocuteurs déplorent un vieillissement de la population dans le secteur. « La plupart des personnes de la communauté des planteurs sont à l’âge de la retraite », explique Jacqueline Sauzier. Éric Mungur ajoute que les jeunes ne veulent plus assurer la relève. C’est pourquoi, disent nos interlocuteurs, les agriculteurs se tournent vers la mécanisation.

Les investissements en baisse

En 2013, quelque Rs 5 milliards ont été investies dans le secteur agricole, alors qu’en 2015, l’investissement n’a pas dépassé les Rs 2 milliards. À la fin de 2016, le taux d’investissement serait légèrement moins élevé par rapport à 2015, selon les prévisions. Éric Mungur affirme que les Mauriciens ne veulent plus investir dans ce secteur, car il comprend des risques. Par ailleurs, le marché est restreint. « Les producteurs ne veulent plus investir dans un créneau où les possibilités d’exportation sont faibles », dit-il. Pour sa part, Jacqueline Sauzier estime que les agriculteurs doivent prendre avantage des subsides, des formations et des taux d’intérêt préférentiels qui leur sont offerts.

Mauvaises conditions climatiques

Les mauvaises conditions climatiques ont mené vers une baisse de la production des cultures vivrières en 2015. Cette tendance baissière se poursuit ces dernières années. Éric Mungur fait ressortir qu’il faut craindre lorsqu’il s’agit de changements climatiques. « Il y a une incertitude concernant la sécurité alimentaire dans notre pays », dit-il. Pour la secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, il y a un besoin de revoir les méthodes et techniques utilisées par les agriculteurs dans la production. Nos interlocuteurs encouragent la culture organique qui demeure résistante au changement climatique.

 

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