Crise de l’eau : des coupures de 3 à 5 heures par jour envisagées

Face à un taux de remplissage des réservoirs de seulement 45 %, Maurice traverse une crise de l’eau sans précédent. Des restrictions dans la distribution d’eau sont envisagées, en attendant l’impact d’un système cyclonique susceptible de soulager la situation.

Avec un taux de remplissage moyen des réservoirs tombé à 45 %, Maurice fait face à une crise de l’eau sans précédent. Cette situation critique a été largement discutée, le mercredi 8 janvier, lors d’une réunion entre le ministre de l’Énergie et des Services publics, les responsables de son ministère, et les représentants de la Central Water Authority (CWA). La conclusion unanime : la situation est extrêmement préoccupante.

Face à cette réalité, des mesures de restriction dans la distribution de l’eau semblent désormais inévitables. Cependant, l’espoir repose en partie sur l’évolution d’un système cyclonique, actuellement situé loin au nord-est de l’île. Selon les modèles météorologiques, ce système pourrait potentiellement atteindre les environs de Maurice vers la fin de cette semaine, apportant des pluies salvatrices pour soulager les réservoirs et retarder la mise en œuvre des restrictions.

Si la menace cyclonique venait à se dissiper, les autorités n’auront d’autre choix que d’imposer des mesures restrictives. Une conférence de presse pourrait être organisée dès la semaine prochaine pour annoncer un plan rigoureux de gestion de l’eau. Parmi les options envisagées, des coupures d’eau quotidiennes, d’une durée de trois à cinq heures, seraient instaurées dans un premier temps.

Un responsable du ministère a déclaré que cette décision s’impose face à la gravité de la situation. « Les Mauriciens devront adapter leur quotidien à cette nouvelle réalité concernant l’eau », a affirmé cette source. Ces restrictions pourraient s’intensifier si la baisse des réserves d’eau se poursuit, un scénario que les autorités souhaitent éviter, mais qu’elles jugent de plus en plus probable.

La crise actuelle trouve son origine dans une période de sécheresse exceptionnelle qui a débuté en hiver. Le mois de juillet 2024 s’est distingué comme le plus sec depuis 1904, avec seulement 36 % des précipitations habituelles enregistrées. Alors que la moyenne nationale pour ce mois est de 132 mm, seulement 50 mm de pluie ont été relevés.

Malgré un mois de novembre plus pluvieux dans certaines régions – notamment le centre, l’Est et le Sud, où la pluviométrie a atteint 147 % de la moyenne – ces précipitations ont été insuffisantes pour combler le déficit accumulé. Le mois de décembre n’a pas permis d’inverser la tendance, les 15 premiers jours ayant également été marqués par un manque de pluie, selon les données des services météorologiques de Maurice.

Alors que le spectre de restrictions d’eau pèse sur les habitants, l’évolution de la menace cyclonique 94 S est scrutée de près. Si ce système venait à toucher le pays en fin de semaine, il pourrait apporter des pluies salvatrices. Dans un tel scénario, les réservoirs pourraient bénéficier d’un répit et les autorités gagneraient un temps précieux pour envisager des solutions alternatives.

En attendant, le pays reste suspendu à deux scénarios : l’arrivée providentielle de précipitations grâce au cyclone, ou des restrictions d’eau inéluctables qui transformeront le quotidien des Mauriciens dans les semaines à venir.

Le taux de remplissage