Commission d’enquête sur la drogue: des enfants de rue exploités par les trafiquants, selon Safire

Edley Maurer, coordinateur chez Safire, révèle que des enfants de rue sont appelés à surveiller les plantations de gandia. Il s’exprimait lors d’une audition devant la commission d’enquête sur la drogue lundi. «Certains enfants de rue sont exploités par les trafiquants de drogue. Ils sont appelés à surveiller les grandes cultures de cannabis dans les forêts », explique Edley Maurer à Paul Lam Shang Leen. Le président de la commission d’enquête sur la drogue a voulu savoir le nombre d’enfants concernés. « Je communiquerai les chiffres ultérieurement», devait répondre le coordinateur de l’ONG Service d’accompagnement, de formation, d’insertion et réhabilitation de l’enfant (Safire). Ces enfants de rue, dit-il, partent pour un mois et retournent avec de l’argent en poche. Edley Maurer a aussi révélé que sur 100 enfants que son association a côtoyés dans les rues, 60 sont liés au trafic de drogue. « La drogue est ancrée dans la tête des jeunes. Au moins 6 enfants de rue sur 10 en consomment et en vendent. Ils la reçoivent des dealers le matin et la revendent durant la journée. Ces enfants ont besoin d’argent. C’est leur seul objectif. Ils rêvent d’avoir de belles voitures. » Le coordinateur soutient que ces enfants de rue consomment non seulement du gandia, mais aussi des psychotropes, des drogues synthétiques et de l’héroïne. « Comment ces enfants ont-ils pu se procurer ces drogues ? » ont demandé les membres de la commission. Edley Maurer a répondu que l’objectif de son association, c’est d’aider ces enfants à sortir de la drogue. « Nous avons un lien de confiance et nous ne leur demandons pas d’où provient cette drogue. Il y a aussi un trafic de méthadone. » Paul Lam Shang Leen lui a alors demandé des chiffres, avec le nombre d’enfants, leur âge et les régions concernées. Par ailleurs, l’association Safire a fait plusieurs recommandations à la commission, dont la non-dépénalisation du gandia. « Nous sommes pour une société sans drogue », soutient Edley Maurer.