Chute du taux de fertilité : le nombre de mères de plus de 35 ans a augmenté 

Le nombre d’enfants qui naissent chaque année est en baisse. Le taux de fécondité à Maurice a chuté de 2,6 %. « Il est passé à 140 enfants pour 100 couples, ce qui est bien inférieur aux taux des pays européens et loin du taux idéal de 210 enfants pour 100 couples », fait remarquer Kailesh Jagutpal. Le ministre de la Santé et du bien-être participait mercredi au lancement d’une formation de deux jours sur la reproduction assistée destinée aux professionnels de la santé dédiés à la fertilité, à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo à Port-Louis. 

Selon Kailesh Jagutpal, de 2010 à 2022, le nombre de naissances a diminué de 11,8 % à 9,2 %. De plus, une augmentation du nombre de femmes ayant accouché à l’âge de 35 ans ou plus a été constatée. « La proportion est passée de 10,4 % en 2010 à 15,4 % en 2020. »

Cela indique clairement, dit le ministre, que les gens choisissent de devenir parents plus tard dans leur vie. Or, rappelle-t-il, l’âge est un facteur déterminant de la fertilité, tant chez les hommes que chez les femmes. Les chances de concevoir diminuent fortement après l’âge de 35 ans.

Environ une personne sur six en âge de procréer a des troubles de la fertilité, a fait savoir le ministre de la Santé. Cela peut être attribué à plusieurs facteurs tels que l’âge, le tabac et la consommation d’alcool, l’obésité et le manque d’exercice physique.

Kailesh Jagutpal rappelle que le ministère de la Santé a pris plusieurs mesures pour répondre à l’infertilité au sein de la population. Il évoque notamment l’ouverture d’une clinique de fertilité à l’hôpital SSRN afin de fournir des services spécialisés, la création d’un registre d’infertilité pour identifier les facteurs de risque, ainsi que la mise en place de soins préconceptionnels en tant que nouveau service dans les centres de santé.

« Le ministère a renforcé les services prénatals avec une série d’outils, tels que le carnet de santé maternelle et infantile, qui sert de guide pour encourager les parents et mieux enregistrer l’état de santé de la future mère. De plus, un plan d’action national sur l’allaitement maternel a été lancé pour encourager les mères à allaiter leur bébé pendant les six premiers mois », affirme-t-il. 

Concernant la formation, Kailesh Jagutpal se dit convaincu que cela contribuera à améliorer les services de fertilité. Il confirme que la formation sera étendue à d’autres hôpitaux régionaux afin que le plus grand nombre possible de professionnels soient formés aux bases de la conception assistée. 

« L’objectif est de fournir une plateforme pour partager les dernières pratiques fondées sur des preuves et basées sur les recommandations internationales, et d’élaborer des recommandations pour améliorer les services de fertilité dans le pays », explique-t-il.. 
Parmi les sujets abordés figurent la pratique éthique de la conception assistée, le cadre juridique et l’impact psychologique de l’infertilité, ainsi que la fécondation in vitro.