Chez les Gunesh : après le père, avoué, le fils Hitesh à Londres pour se faire avocat

Gunesh

Chez les Gunesh, le père Hunchun et le fils Hiteshwar, la fibre de la justice coule dans les veines. Le premier, avoué, est un professionnel connu et respecté dans sa profession, alors que le fils, qui s’est envolé pour l’Angleterre, s’est lancé dans des études de droit pour devenir avocat.

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Dans son étude à Port-Louis, les livres de droit et les portraits de divinités se côtoient, car Hunchun Ganesh croit dur comme fer que la justice divine influe sur la justice sur terre. « C’est la lecture des textes sacrés qui fait de l’homme un individu meilleur. Pour le reste, il passe à l’acte en connaissance de cause », lâche-t-il en cet après-midi de décembre 2017, à la veille du départ de Hiteshwar, l’aîné de ses trois enfants, pour l’Angleterre.

Natif de Richemare, Flacq, au sein d’une famille de planteurs, Hunchun fait ses études secondaires au collège Basdeo Bissoondoyal, avant de débuter comme clerc d’avoué, d’abord chez Sultan Sohawon, puis chez Pradeep Roopun, l’actuel ministre de la Culture. Puis, il enchaîne chez d’autres professionnels et poursuit en même temps des études de droit pour devenir avoué. « Ce n’était pas évident, parce que je n’avais pas les moyens. Je prenais des leçons un peu partout », se souvient-il. Mais à force de persévérance, il finit par décrocher son diplôme en 1992.

Talents d’orateur

Le parcours de Hitesh est loin de ressembler à celui de son père. Tout semble lui avoir réussi et l’aisance durant les études l’accompagne depuis l’école, où il se distingue au CPE, jusqu’à ses 10 unités au School Certificate et ses 3  A au HSC. Étudiant brillant durant ses études, à 13 ans au collège, il démontre aussi des talents d’orateur qui fascinent ses profs et amis. « C’est de là que date ma vocation pour la profession d’avocat, cet art de la parole au service de la justice, pour convaincre de l’innocence des uns ou de la culpabilité des autres », fait-il valoir Au HSC, il est placé devant un choix difficile dicté par les contraintes de combinaisons. « J’ai dû choisir la filière scientifique, car je voulais passer le HSC avec brio », explique-t-il.

Je vais enfin réaliser mon rêve. Si tout se passe bien, je vais rentrer à Maurice pour m’inscrire au barreau mauricien à 26 ans»

Lorsqu’il s’inscrit aux études de droit à l’université de Maurice (UoM), il note que peu de jeunes possèdent un ‘bagage de droit’ dans le département.  Il a alors 19 ans, il est déjà intéressé par le droit mauricien qui est une ‘hybride’ du droit français et du droit britannique, hérité d’une double colonisation. Puis, son esprit cartésien rompu aux études scientifiques n’a aucun mal à s’imprégner de la logique propre aux études de droit. En 2016, au bout de 3 ans à l’UoM, il décroche son LLB, 2nd class Honours. L’année suivante, il se met à la Law Practitionners Vocational Course, destiné à devenir avocat ou avoué. « Je voulais devenir avocat, les dossiers de mon père et son aide pour m’initier à la compréhension de la procédure m’ont beaucoup aidé », explique-t-il. Puis, il initie les procédures à Lyon et à Nice, en France, pour s’inscrire aux cours de Diplôme approfondi de langue française, destinés à tous les étudiants et professionnels étrangers qui recherchent une certification officielle de leurs connaissances et compétences de la langue française. Mais parmanque d’informations, son inscription d’aboutit pas.

À la BPP University, à Londres

Alors que son père le voit bien plutôt avoué, lui insiste pour les plaidoyers drapés dans la toge noire. C’est ce choix ferme, déterminé, qui l’a poussé à s’inscrire à la BPP University, à Londres, pour passer une licence en droit. « Je vais enfin réaliser mon rêve. Si tout se passe bien, je vais rentrer à Maurice pour m’inscrire au barreau mauricien à 26 ans », dit le jeune homme. Comment voit-il se dessiner son avenir à Maurice ? « Je mets la barrière haute : ‘Pourquoi pas le Bâtiment du Trésor’ ? Ma famille est dans les activités sociales et culturelles, nous sommes à la fois enracinés à Flacq et citoyens de Maurice. Et moi-même, mes goûts musicaux varient de Bollywood à Hotel California et Christophe Mae », dit-il.

Mais le plus important à ses yeux, c’est la nécessité de rajeunir la classe politique, afin de porter de l’avant des idées nouvelles en cohésion avec un monde en constante mutation. « Mais, insiste-t-il, tout cela doit se faire en tenant compte de notre diversité culturelle, de nos valeurs ancestrales, de la nécessité de préserver notre environnement naturel. Il faut que la modernité prenne appui sur notre héritage historique, afin de faire naître une île Maurice pleine d’espoirs. »

 

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