Le transfert dans une autre circonscription n’a pas plu à tous les candidats concernés. Plusieurs semaines se sont écoulées, comment l’adaptation s’est-elle passée ? Certains avouent que cela n’a pas été facile. Car, il faut établir un climat de confiance avec les électeurs. Et les agents peuvent faire de la résistance. Un autre souci majeur est le transfert d’une circonscription rurale à une urbaine ou vice-versa. L’électorat est différent, les besoins aussi.
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Zouberr Joomaye du MSM : «L’électorat est différent»
Le député sortant du no. 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac), Zouberr Joomaye, est, lui aussi, passé par l’étape de l’adaptation. Il a quitté le no. 13 et se présente dans la circonscription no. 2 (Port-Louis Sud/Port-Louis central).
Il explique que son arrivée au no. 2 s’est bien passée, parce qu’il est un enfant de Port-Louis. « I’m back home. Je suis né et j’ai grandi à Port-Louis. Ainsi, j’y compte beaucoup d’amis. D’ailleurs, mes parents habitent toujours la capitale », explique-t-il.
Il dit avoir reçu un accueil chaleureux. «Je vais m’assurer que le développement se poursuit. Dans la circonscription, il y a surtout la demande pour une solution permanente pour les marchands ambulants. Ils sont satisfaits que le gouvernement ait été à leur coute et propose le Victoria Urban Terminal comme solution définitive. Le travail de terrain se déroule très bien », indique-t-il.
Toutefois, le député concède que la composition de l’électorat des deux circonscriptions est différente. « L’électorat est différent, sans oublier le profil social. Il faut s’adapter. Les habitants n’ont pas les mêmes problèmes et pas les mêmes attentes. Il faut être à l’écoute et être proche de l’électorat. Que ce soit au no. 13 ou au no. 2, c’est toujours le bilan du gouvernement qu’il faut défendre, c’est notre principal atout pour ces élections. Nous avons aussi un jeune Premier ministre. Cela nous permet de tenir le même discours dans tout le pays », poursuit-il. Il est persuadé que l’électorat de la circonscription no. 2 se ralliera derrière l’Alliance Morisien pour deux raisons : « Primo, le PTr pue l’immoralité et secundo le MMM est hors-course », dit-il.
Devanand Ritoo du PTr : «Le travail de proximité avant tout»
L’ancien ministre des Sports, Devanand Ritoo, a quitté la circonscription no. 5 (Pamplemousses/Triolet). Il a été appelé à briguer une investiture au no. 9 (Flacq/Bon-Accueil) avec pour colistier Anil Bachoo et Dhiraj Khamajeet. Il explique que ce n’est pas évident de quitter une circonscription comme le no. 5.« Quand vous vous présentez dans une nouvelle circonscription, il est important d’avoir à vos côtés une personne de calibre qui a longtemps été proche des mandants. J’ai la chance d’avoir avec moi deux ‘camarades’ qui s’entendent à merveille, Anil Bachoo et Dhiraj Khamajeet. Ces deux personnes ont une riche carrière politique. Avec de tels colistiers, l’adaptation devient bien plus facile », fait-il observer. Il explique que l’électorat de la circonscription no. 5 est similaire à celui du no 9, « cela rend les choses moins compliquées, car le terrain est presque le même ».
Ajay Gunness du MMM : «Le clivage circonscriptions rurales-urbaines n’existe plus»
Ajay Gunness, leader adjoint du MMM, a été candidat pendant plusieurs années dans la circonscription no. 10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière Sud-Est). Il a quitté cette circonscription en 2015, après avoir élu domicile à Vacoas-Floréal, circonscription no. 16. Il explique qu’il avait déjà signifié son intention au parti. Depuis, il y travaille le terrain.
« Cela fait trois ans que je suis dans cette circonscription. Je connais très bien le no. 16, c’est comme si j’étais chez moi. » Il est d’avis qu’il n’existe pas de grande différence entre l’électorat du no. 10 et celui du no. 16. Car, de nos jours, l’information circule rapidement. Toute la population est connectée à travers les réseaux sociaux. Nous sommes tous exposés à l’information. « Nepli ena klivaz. Moris inn vinn enn sel », estime-t-il.
Quand il compare les deux circonscriptions en termes de besoins, il fait un constat. « Aujourd’hui ce sont les circonscriptions dites urbaines qui ont plus de problèmes. Des ministres et députés n’ont pas fait leur travail pendant quinze ans. Les circonscriptions ont été laissées à l’abandon. Nous allons devoir mettre la main à la pâte pour faire revivre les régions urbaines. Pour les régions rurales, il y avait des partis politiques qui les considéraient comme des “dépôts fixes”, mais aujourd’hui l’électorat de ces régions est éclairé".
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