L’accord annoncé par le Royaume-Uni pour restituer l’archipel des Chagos à Maurice suit treize rondes de discussions débutées en 2022, après la reconnaissance par la Cour internationale de justice et l’Organisation des Nations unies des revendications de souveraineté de Maurice en 2019 et 2021. Malgré cet accord, l’organisation Chagossian Voices demande une participation active dans la rédaction du traité.
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Le Royaume-Uni a annoncé, le jeudi 3 octobre 2024, qu’un accord a été conclu pour restituer l’archipel des Chagos à Maurice. Cela met fin à des décennies de disputes et de négociations concernant la dernière colonie africaine britannique. Les Nations unies font ressortir que cet accord fait suite à treize rondes de discussions entamées en 2022, après que les revendications de Maurice au sujet de sa souveraineté ont été reconnues par la Cour internationale de justice (CIJ) et l’Assemblée générale des Nations unies en 2019 et 2021.
« La CIJ, organe judiciaire principal de l’ONU, est chargée de trancher les différends entre États. Avant d’accorder l’indépendance à Maurice en 1968, le Royaume-Uni avait illégalement séparé l’archipel des Chagos pour en faire une nouvelle colonie, le Territoire britannique de l’océan Indien », rappelle les Nations unies.
Déplacement forcé des insulaires
Les Nations unies font ressortir qu’en séparant les îles de Maurice, le Royaume-Uni a expulsé entre 1 500 et 2 000 insulaires afin de pouvoir louer Diego Garcia, la plus grande des îles Chagos, aux États-Unis à des fins militaires. Une opération que les deux alliés mènent depuis. Selon des rapports, le Royaume-Uni aurait faussement déclaré que les Chagos n’avaient pas de population permanente afin de ne pas avoir à rendre compte de son règne colonial devant l’ONU.
En réalité, la communauté chagossienne y vivait depuis des siècles. Entre 1967 et 1973, les gouvernements britanniques et américains ont déplacé de force la population chagossienne, non seulement de Diego Garcia, mais aussi de Peros Banhos et des îles Salomon.
« La campagne pour contester la propriété britannique de l’archipel des Chagos a inclus des actions symboliques, comme celle de l’ambassadeur mauricien aux Nations unies, Jagdish Koonjul, qui a hissé le drapeau de son pays au-dessus de l’atoll de Peros Banhos lors d’une cérémonie en février 2022, marquant la première expédition mauricienne sur le territoire depuis les expulsions », rappelle les Nations unies.
Nouvel accord
Selon l’accord annoncé jeudi, le Royaume-Uni conservera le contrôle de la base militaire anglo-américaine sur Diego Garcia. Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, David Lammy, a déclaré que le gouvernement britannique avait sécurisé l’avenir de cette base militaire tout en garantissant sa « relation à long terme avec Maurice, un partenaire proche du Commonwealth ».
Cependant, les Nations unies précisent que de nombreux Chagossiens expriment leur frustration face au manque de consultation du gouvernement britannique avant cette annonce. Chagossian Voices, l’organisation qui représente la communauté chagossienne basée au Royaume-Uni et dans plusieurs autres pays où des insulaires se sont installés, a déploré « l’exclusion de la communauté chagossienne des négociations », les laissant « impuissants et sans voix » pour déterminer leur propre avenir et celui de leur patrie.
« Les voix des Chagossiens, les habitants autochtones des îles, ont été systématiquement et délibérément ignorées, et nous demandons une pleine inclusion dans la rédaction du traité », ont-ils ajouté.
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