Longue file d’attente, atmosphère tendue et un vif accrochage entre les membres du public et la direction d’un des trois opérateurs. C’est le bilan de la première journée du contrôle technique des centres privés.
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Les automobilistes ont difficilement pris leurs marques pour se soumettre à une nouvelle batterie de tests pour obtenir un certificat de fitness pour leur voiture, le mardi 16 août. Au centre de contrôle technique de Plaine-Lauzun, les 400 automobilistes ont dû prendre leur mal en patience. Si certains ont adopté une attitude compréhensive, d’autres par contre ont fait part de leur agacement. Première nouveauté : ce sont les techniciens qui effectuent les tests et les propriétaires des véhicules patientent plus loin.
Ziyad Sairally, qui compte 19 ans d’expérience comme chauffeur, évoque le stress au volant de sa Mazda de 1991. « Ti malere ki pas mizer. Fer enn ta tes e met ou plis lor stres. » Cet habitant de Vallée-des-Prêtres déplore la lenteur malgré la privatisation. « Je suis arrivé à 7 heures et c’est aux alentours de 11 h 30 que j’ai obtenu le certificat. »
Gino Samuel salue cette nouvelle initiative. « Les tests aideront énormément à réglementer les véhicules, mais cela prend trop de temps », lâche cet habitant de Baie-du-Tombeau.
Pas de pause déjeuner
En sus, la crainte des automobilistes s’affichait sur leur visage. « Sa li pou kass loto-la sa. » Ces propos sont d’un fonctionnaire. Agacé par la tournure des événements, il était agité lorsque sa voiture, datant de 2007, était examinée par les techniciens du privé.
Outre les automobilistes, cette première journée à Plaine-Lauzun n’était guère aisée pour les examinateurs de la National Transport Authority (NTA) épaulés par les policiers et les techniciens d’Autocheck. « Pourquoi faut-il débuter à 9 heures alors que nous pouvons commencer dès 8 h 30 ? Il est déjà midi, aucun de nos techniciens n’a eu de pause pour le déjeuner. Nous continuons à travailler, mais tous les tests sont bloqués, car les examinateurs de la NTA ont pris leur pause déjeuner », confie un cadre d’Autocheck.
Quant aux examinateurs de la NTA, ils n’hésitent pas à montrer du doigt les techniciens : « Zame pou fini si kontinie koum sa. » « Quatre policiers vérifiaient une voiture, alors que deux suffisent », a fait remarquer une personne.
Colère
Un planteur de L’Escalier s’en est violemment pris à la direction de la firme SGS, qui a repris le centre de la NTA de Forest-Side. Il accuse les techniciens d’avoir endommagé son camion, une Daihatsu Delta. « Je roule à travers les champs de canne au quotidien et le véhicule est en bon état. Lorsque les techniciens l’ont mis sur le vibrateur pneumatique, ils l’ont endommagé, ce qui a provoqué une fuite d’huile de frein. Les techniciens m’ont dit d’aller le réparer, sinon je n’aurais pas mon fitness. » Lorsqu’il est revenu après sa réparation, on lui aurait demandé de retourner le lendemain, ce qui l’a mis hors de lui. Sur un ton agressif et avec des injures, il s’en est pris aux trois membres de la direction. Il a fallu l’intervention du public pour le calmer.
D’autres automobilistes ont laissé éclater leur colère après plus d’une demi-journée d’attente. « C’est un gouvernement anti-Lepep. C’est nous qui souffrons le plus. Je n’ai pas obtenu mon fitness parski enn bout latol mo van inn komans pike », font ressortir Baichoo et Oumadevi Guptee.
Aucun incident n’est à signaler à l’Eastern Vehicule Examination Centre, à Laventure.
Kaushik Reesaul, commissaire à la NTA: «On s’y attendait pour le premier jour»
Le commissaire de la National Transport Authority (NTA) affiche la satisfaction malgré les « petits pépins ». Kaushik Reesaul a fait la tournée des trois centres de fitness durant la journée de mardi. Interrogé sur les milliers de véhicules contrôlés, il demeure optimiste pour les jours à venir. « Il faut faire ressortir que la NTA effectue toujours les tests, avec le soutien des centres privés. En général, tout se déroule correctement. Nous avons noté deux ou trois soucis, mais on s’y attendait pour le premier jour. Il y aura une amélioration dans les jours à venir. Nous devons dire aussi que les officiers de la NTA ont leur pause déjeuner comme c’était le cas auparavant. » Et qu’en est-il de la collaboration entre les techniciens privés et les examinateurs de la NTA ? Kaushik Reesaul parle d’une mauvaise perception. « La collaboration est omniprésente et nous travaillons en équipe », indique-t-il.
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