Le combat contre la drogue sera vain si on se contente de slogans creux pour dire non à la drogue. L’heure est à l’action, notamment avec des campagnes de prévention visant à sensibiliser les jeunes, mais aussi avec davantage de moyens pour la réhabilitation de ceux qui veulent s’en sortir.
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«La situation de la drogue est devenue chaotique à Maurice, et j’ai peur pour le pays », a soutenu Cadress Runghen, travailleur social à Lakaz A au cours de l’émission Au cœur de l’info animée par Jean-Luc Émile. « La drogue entraîne la déshumanisation de l’être humain, ce qui fait que son monde se résume à la meilleure manière d’obtenir sa prochaine dose, engendrant le désarroi au sein de sa famille et de son entourage. »
De plus, Cadress Runghen a déploré que l’ignorance et l’indifférence constituent des obstacles dans la lutte contre la drogue. Pour lui, brandir des pancartes pour dire « non à la drogue » ne suffit pas.
Selon le travailleur social, le trafic de drogue représente un « big business » qui rend la lutte contre ce fléau difficile. Ajouté à cela, il y a les « protections occultes » qui entourent ce type de commerce, ressemblant à une économie parallèle, a-t-il souligné. Cadress Runghen a mis en avant que la prévention doit se faire à tous les niveaux, c’est-à-dire dans les familles, les écoles et les communautés. « Rehausser l’estime de soi contribuera à enrayer la problématique de la drogue », a-t-il fait ressortir, tout en indiquant que ce fléau ne touche pas certaines localités en particulier, mais constitue un problème national.
« Avec le rajeunissement de la toxicomanie, les Organisations non gouvernementales doivent proposer de nouvelles approches. Il ne faut pas non plus politiser la lutte contre la drogue, car tout le monde doit mettre la main à la pâte. »
Mario Ahsiane, du Centre d’accueil de Terre-Rouge (CATR), qui participait également à l’émission, a expliqué qu’en raison du rajeunissement de la toxicomanie et de l’utilisation de nouveaux produits tels que les drogues de synthèse, la réhabilitation est plus difficile. « Les usagers de ces types de drogues sont plus agressifs et violents », a-t-il expliqué. Il faut ainsi s’adapter au contexte et développer de nouvelles approches. Selon lui, la toxicomanie est en hausse et les moyens limités dont dispose l’ONG rendent difficile la lutte contre ce fléau.
Karine Dorasamy, du Centre Frère René Guillemin (CFRG), et Cécilia Duvergé, de l’Action for Health Care and Prevention, ont plaidé en faveur de l’utilisation d’une approche holistique et artistique dans les programmes de réhabilitation, mais ont déploré le manque de ressources humaines et financières pour mener à bien les programmes de réhabilitation. Pour elles, il faut également des programmes de formation pour la prévention primaire et secondaire, d’autant plus qu’il y a des rechutes en raison de l’accessibilité facile des drogues.
Me Nilkhant Dulloo : « La National Coast Guard doit être dirigée par un Mauricien »
Le commandement de la National Coast Guard (NCG) et le poste de conseiller en sécurité national doivent être placés entre les mains des Mauriciens plus aptes à cerner la problématique du trafic de drogue dans l’océan Indien, a soutenu l’avocat Nilkhant Dulloo, également présent sur le plateau. Selon lui, il faut revoir le fonctionnement du NCG afin qu’il soit plus proactif dans la surveillance de nos eaux territoriales. L’avocat a également affirmé que le National Drug Master Plan 2019 – 2023 a été un échec en raison d’un manque de volonté politique.
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