La location illégale de bungalows, d’appartements et de maisons d’hôte revient au-devant de la scène. Cela depuis l’accident qui a coûté la vie au petit Fernandez, un touriste français de cinq ans. Selon notre enquête, environ 700 propriétaires opèrent dans l’illégalité.
Entre 20 et 25 % de touristes (200 000 – 250 000) ne séjournent pas dans les hôtels chaque année. C’est ce qui ressort du ‘Survey of Inbound Tourism’ du Bureau des statistiques. Ils préfèrent loger dans des bungalows, des appartements et des maisons d’hôte, entre autres. Si certains sont dûment enregistrés auprès de la Tourism Authority (TA), d’autres opèrent dans l’illégalité. Comme c’est le cas du bungalow où un petit Fernandez, un Français de cinq ans, a trouvé la mort après la chute d’un portail. La famille de ce petit garçon aurait loué le bungalow auprès d’une agence immobilière. Sen Ramsamy, le directeur de la TA, a annoncé des sanctions.
700 propriétaires
D’après l’enquête du Défi Plus auprès des collectivités locales, des agences immobilières, des firmes de construction, des chauffeurs de taxi et des opérateurs du secteur touristique, environ 3 000 chambres appartenant à environ 700 personnes sont loués illégalement, surtout aux touristes. Ces propriétaires sont surtout des Mauriciens établis à l’étranger, des professionnels et des hommes d’affaires. « Ces 15 dernières années, les Mauriciens, établis à l’étranger, ont investi énormément dans des terrains non loin de la plage. Des terrains en friche à cinq minutes de la plage par voiture ou 15 à 20 minutes à pied se sont transformés en ‘bungalow area’, pour ne pas dire ‘tourist zone’. Des hommes d’affaires leur ont emboîté le pas », constate un agent immobilier très actif dans les régions balnéaires. Selon ses observations, ce sont ces Mauriciens vivant à l’étranger qui ont fait grimper les prix des terrains. « Dès que des bungalows commencent à être construits sur un terrain en friche, la demande commence à croître dans les alentours. Les prix commencent à augmenter de terrain en terrain », explique-t-il. Contrairement aux Mauriciens établis à l’étranger et aux hommes d’affaires, les professionnels, soutient-il, investissent principalement dans des bâtiments. « Les avocats, avoués, notaires, comptables et médecins, entre autres, investissent plus dans les appartements dans les régions côtières », dit-il. D’après notre enquête, la gestion de ces appartements et autres bungalows est rarement assurée par leurs propriétaires. Dans la majeure des cas, elle est sous la charge :- d’une firme privée, telle une agence de voyages et un tour opérateur;
- d’un agent qui gère simultanément plusieurs chambres dans une région, ou
- d’un individu, souvent un membre de la famille.
Traque des fraudeurs
Les opérateurs illégaux interrogés par Le Défi-Plus sont pleinement conscients qu’ils enfreignent la loi. Nombre d’entre eux ne voient aucune nécessité de se munir d’une Tourist Enterprise License (TEL) parce qu’ils ne sont propriétaires que d’un bâtiment ou de deux à trois chambres qui ne sont pas occupés à longueur d’année. « La grosse majorité, voire 75 % des touristes, séjournent dans les 115 hôtels du pays. Les 25 % restants sont répartis dans des bungalows appartenant à des milliers de personnes. En somme, chaque propriétaire reçoit des miettes, surtout pendant la période de pointe. La majeure partie du temps, nos bungalows sont inoccupés », explique l’un d’eux, qui est un homme d’affaires. Au fait, pour être éligible pour une TEL, le propriétaire doit satisfaire une série de conditions du ministère du Tourisme, du ministère de la Santé et du Service des pompes. Avant tout, le bâtiment ou la chambre doivent être dotés d’un système d’alarme connecté avec un service d’intervention rapide. L’installation du système coûte à partir de Rs 20 000 et le service d’intervention est à partir de Rs 2 500 par mois. Pour ceux ayant plus de 4 chambres, ils doivent installer des caméras de surveillance dans la cour. Les frais annuels de la TEL sont de Rs 10 000 jusqu’à 4 chambres, Rs 11 000 entre 5 et 9 chambres, Rs 20 000 entre 10 et 25 chambres, Rs 35 000 entre 26 et 50 chambres, et Rs 75 000 entre 51 et 75 chambres et Rs 150 000 plus de 75 chambres. Les opérateurs illégaux doivent être sur leur garde, car la Tourism Authority a accéléré, depuis la semaine dernière, sa traque aux fraudeurs.[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3038","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-4318","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1440","alt":"Location ill\u00e9gale infographie"}}]] Infographie : Javed Carmally<
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Les contraventions à l’encontre des ‘tourists residences’ et ‘guest houses’
[lptw_table id="4321" style="material-blue"]Robert Desvaux, Chairman de la TA: « Nous sommes intransigeants »
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3039","attributes":{"class":"media-image wp-image-4322","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"541","alt":"Robert Desvaux"}}]] Robert Desvaux, Chairman de la Tourism Authority
Depuis le début de l’année, la Tourism Authority (TA) a pris 275 contraventions, dont 150 activités illégales. « Nous sommes intransigeants sur la qualité des services et la sécurité des touristes, car le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval veut que Maurice soit une destination d’excellence.
Pour cette raison, nous traquons les opérateurs illégaux », explique Robert Desvaux, le président de la Tourism Authority. L’équipe de ‘monitoring’ de la TA, poursuit-il, abat un travail énorme sur le terrain en chassant tous ceux qui opèrent illégalement – des propriétaires de bungalows aux organisateurs de sports nautiques en passant par les opérateurs d’excursion.
Robert Desvaux prévient tous ceux qui opèrent illégalement qu’ils se mettent à risque financièrement. « Prenons le cas d’un propriétaire de bungalows. S’il y a un accident dans son bungalow avec pour résultat mort d’homme ou blessure grave, il peut être poursuivi et faire l’objet de réclamation de dommages. Même si son bungalow est assuré, il devra débourser de sa poche, car l’assurance ne couvre pas une activité commerciale », fait-il ressortir. Robert Desvaux rappelle que depuis le début de l’année, la TA a lancé une campagne de conscientisation des différents acteurs du tourisme. « Nous les prévenons qu’ils ne doivent pas opérer dans l’illégalité, car nous sommes intransigeants sur l’image de marque de notre secteur touristique », dit-il.
Ne pas séjourner dans les hôtels
Un nombre grandissant de touristes optent pour les bungalows et autres appartements. Dans le milieu du tourisme, on attribue cette tendance à l’effet-Internet. « Un touriste qui désire visiter un pays pour la première fois va surfer sur Internet pour avoir un maximum d’informations. Dans sa quête, il tombera sur une abondance d’offres d’hôtels, de villas et de bungalows entre autres. Une famille qui n’a pas un grand budget sera certes tentée par les bungalows », déclare un tour-opérateur. Le couple de Français, Arthur et Chloé, actuellement à Maurice, dit que leur tour-opérateur à Paris leur avait proposé une variété de bungalows et d’appartements. « Nous avons opté pour une chambre dans un appartement à cinq minutes de la plage à Grand-Baie pour 90 euros par jour », précise Arthur. Selon nos recoupements, le marketing se fait également à Maurice, des fois par des chauffeurs de taxi dès que le touriste foule le sol mauricien. Par la suite, par des opérateurs du secteur touristique comme des skippers. « Il y a eu des cas où des clients quittent des hôtels pour aller s’installer dans des bungalows qui sont à meilleur marché », dit un chauffeur de taxi. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Fréquence de location
[lptw_table id="4320" style="material-blue"]Le marketing sur Internet
[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] La compétition semble être féroce entre les propriétaires de bungalows, appartements et autres cases créoles. Sur Internet, la concurrence est rude dans le but d’attirer des touristes. Dans le package d’un opérateur, le service de femme de ménage est inclus. Un autre offre disponible : une voiture dans le forfait. Même le massage ayurvédique est mis en avant par un autre. La majorité d’entre eux sont enregistrés auprès de la Tourism Authority. Depuis la semaine dernière, une équipe de la TA surfe sur Internet à la recherche d’opérateurs illégaux. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Duplex pied dans l’eau (401 euros)
Ce duplex de quatre chambres à Pointe-aux-Canonniers est fully-equipped. Climatisation dans toutes les chambres - coffre dans la chambre principale - barbecue à disposition - femme de ménage de 8 h 30-13 h du lundi au vendredi et de 8 h 30-12 h le samedi sauf les jours fériés. Portail automatique - système d’alarme - parking. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Pied dans l’eau et masseurs ayurvédique (259 euros)
Grande maison familiale, sur la plage, 4 chambres à coucher avec salle de bains. Le service, Mila à la cuisine et Amrita aux chambres, est souriant et efficace. Vous pouvez vous procurer langoustes, poulpes et poissons avec le pêcheur voisin. 2 kayaks à votre disposition pour vous balader dans la belle mer turquoise. Vous pouvez aussi louer une pirogue pour une partie de pêche dans le lagon. Un masseur ayurvédique est aussi disponible. [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]Maison de plage avec location de voiture (176 euros)
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