Le secteur privé sort satisfait de la présentation budgétaire. Réunissant la presse à l’issue du discours du Grand argentier pour une réaction à chaud, des dirigeants de Business Mauritius ont indiqué que leurs appels lors des discussions prébudgétaires ont été entendus.
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Ils ont salué les mesures prises pour relancer les exportations et la facilitation des affaires, de même que celles portant sur le social. « Nous avons demandé des mesures pour relancer le secteur des exportations. Nous avons constaté qu’une des décisions clés prises est la baisse des taux d’imposition de 15 % à 3 % sur les bénéfices réalisés sur les exportations. La facilitation des affaires a aussi été améliorée avec l’extension du recrutement des travailleurs étrangers pour tout le secteur de l’économie », a expliqué Arnaud Dalais, président de Business Mauritius (BM).
Il accueille favorablement la dimension sociale du Budget, dont l’introduction de l’impôt négatif sur le revenu qui fournira un support financier jusqu’à Rs 1 000 par mois aux salariés qui perçoivent de faibles revenus.
Pour Arnaud Dalais, avec un tel élan, ce secteur grandira et créera davantage d’emplois. « Le lancement du FinTech et les nombreuses mesures en faveur de l’innovation donneront certainement un coup de pouce au secteur informatique et à la communication », a ajouté le président de BM.
« Le Budget va dans la mouvance d’une économie qui souhaite devenir un pays à revenus élevés. Il est également dirigé vers les petites et moyennes entreprises et toutes les firmes qui exportent. L’idée est de favoriser une croissance du secteur. Maurice connaît d’ailleurs une reprise économique. Avec les mesures annoncées, nous allons dans la bonne direction pour enregistrer un taux de croissance de 3,8 % à 4 % », a, pour sa part, déclaré Raj Makoond, Chief Executive Officer de BM.
Il a souligné que la proposition de créer l’Economic Development Board (EDB) – avec ses composants comprenant développement sectoriel et des plans généraux de développement économique du pays – les investissements et la promotion des exportations marquent une étape importante dans la planification sur la durée.
« Avec une agence chargée de la livraison des permis, l’EDB veillera à ce qu’il n’y ait pas d’Office Hopping. L’EBD jouera un rôle important dans la promotion de Maurice », a conclu Raj Makoond.
Réactions
Ce que pense BDO
Pour la firme d’audit BDO, le ministre des Finances a présenté le troisième Budget de son gouvernement avec l’objectif de stimuler la croissance grâce à des investissements dans des infrastructures. La firme estime que cela soutiendra le développement économique. « Ces investissements se chevaucheront sur plus d’un an . Ils changeront le pays, car les améliorations accrues des routes et des transports constitueront un ‘Game Changer’ pour améliorer la compétitivité », indique BDO dans une opinion émise jeudi soir. Pour BDO, il est logique que le financement de tels projets déséquilibre les affaires actuelles de l’État, ce qui explique le prêt de l’Inde.
Arvind Nilmadhub : «Du bon et du mauvais»
« Il y a du bon et du mauvais dans ce Budget. À travers les mesures annoncées, le ministre des Finances s’est efforcé de corriger les erreurs des deux premières années sous son mandat et c’est une bonne chose. » Pour l’économiste, certaines de ces mesures « sont dans la continuité ». Il estime toutefois que le Premier ministre aurait pu faire beaucoup plus pour la classe moyenne.
Éric Ng : «Un Budget tiède»
« Je suis resté sur ma faim. C’est un Budget tiède au niveau économique, n’ayant aucune réforme structurelle, sauf l’introduction d’un impôt négatif qui ressemble plus à un subside du gouvernement dans le fond », commente Éric Ng. L’économiste déplore aussi un « manque de détails » sur certaines mesures, notamment sur la réforme et la Corporate Tax des Management Companies.
Pierre Dinan : «Il y a de bonnes intentions»
Pour Pierre Dinan, le Budget comporte « de bonnes intentions », notamment les déboursements en faveur de ceux au bas de l’échelle. « Il y a aussi un effort à vouloir redynamiser les secteurs économiques existants. » Mais l’économiste se demande si toutes les mesures annoncées seront réalisées, car, dit-il, « comme dit le proverbe : ‘The proof of the pudding is in the eating’. »
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