« Democracy Watch » passe en revue quelques événements (comme rapportés par la presse ou ailleurs) durant le mois de juillet 2017 et vous soumet ses commentaires et propositions.
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Nous et d’autres personnes et associations l’avons écrit à maintes reprises : avec la fin de l’ère du pétrole et des autres carburants fossiles, il devient impératif aux pays (surtout petits pays isolés, les SIDS, comme nous) d’assurer leur transition aux énergies renouvelables. Et c’est encore nous, Democracy Watch, et d’autres commentateurs avisés, qui faisions ressortir que le rythme de notre transition vers l’énergie renouvelable était d’un niveau tout à fait dérisoire devant les besoins (par exemple : le premier projet du CEB de production d’énergie solaire, reliée au réseau électrique national concernait seulement 200 maisons. Nous commentions qu’il aurait fallu au moins 200 000 maisons pour vraiment faire la différence). Depuis, le pays avance sur les plans éolien et solaire, mais pas assez vite, ni de façon assez ambitieuse en terme d’envergure.
Sur le dossier métro, essentiel au pays, notre Premier ministre prend la décision de l’exécuter, alors que de précédents gouvernements avaient hésité à s’y lancer, pour des raisons politiques ou pour favoriser un pays fournisseur plutôt qu’un autre ? (« Le Metro Express est un must pour le pays ». G. Chung Tick Kan, Le Défi, du 5.8.2017). Pourquoi alors, après que la décision ait été prise et que les fonds nécessaires trouvés dans l’intérêt national, les objections, souvent politiques et partisanes, persistent-elles ? (M. Anti-métro passe à la vitesse expresse, « Week-end », 6.8.2017) ; Pas convaincu de la présentation du projet Metro Express (P. R. Bérenger).
Pourquoi pas cet effort de présentation et d’information au public sur toutes les données concernant ce projet et, en même temps, des consultations attentives avec les autres partenaires du transport public ? Le besoin se fait sentir, dans l’intérêt national, de travailler à l’intégration du transport sur route et d’autres secteurs à ce projet d’envergure. Ceux qui fréquentent de grands centres économiques à l’étranger peuvent témoigner de cette intégration réussie de tous les moyens de transport disponibles. Le Rapid Transit Electric a sauvé Bangkok de la paralysie totale de son système de transport routier, pour ne citer qu’un exemple.
Mais restons vigilants. Les décideurs ne peuvent, en raison du port de diverses « casquettes », être à la fois le client, le vendeur et l’arbitre sur des dossiers tels que le métro, la vente de l’hôpital Apollo, etc.
Appliquons aussi cette remarque à l’augmentation soudaine des prix des carburants (en vigueur depuis le 6 août 2017), alors que le coût du baril sur le marché mondial demeure stable. (Paiement de la dette de Betamax comme l’allègue le chef de l’opposition ?).
Il est évident qu’un nouveau système de transport public rapide doit desservir les zones de population existantes. Mais un tracé de tramway à l’Ouest du corridor des Plaines-Wilhems (longeant les collines d’Henrietta, le Corps-de-Garde, les Petit et Grand-Malabar) ou à l’Est de cet espace urbain (le lit de la rivière des Plaines-Wilhems ou juste au-delà à l’Est) aurait permis l’aménagement de tracés ferroviaires sans gêner la présente circulation automobile, privilégiant pour des raisons historiques pourtant contestables, la route Royale Port-Louis/Mahébourg.
Un tel tracé permettrait à chaque station de devenir des pôles de développement commercial, avec aires de stationnement adéquates, compte tenu des terres actuellement disponibles ou presque. Cela aurait considérablement aidé le développement des faubourgs occidentaux des Plaines-Wilhems et aurait favorisé une moindre disparité économique entre ses quartiers aujourd’hui défavorisés, car excentrés et un centre-ville déjà asphyxié. Voilà ce qui se passe quand nos dirigeants manquent de vision.
Terminons en rappelant que les meilleurs « feeder buses » sont actuellement des minibus ou vans d’une quinzaine ou d’une vingtaine de places, s’adaptant mieux aux ruelles de nos faubourgs excentrés et autres cités ouvrières que les lourds et pesants autobus d’une soixantaine de places souvent inoccupées, devant fréquemment s’arrêter et poireauter longtemps en raison de leur taille disproportionnée aux voies publiques disponibles et à la lenteur de leur démarrage.
Pour ne pas changer, nos chauffeurs-marrons de taxi et vans illégaux comprennent cela longtemps avant nos autorités concernées. Des années-lumière d’avance.
Espérons surtout que d’ici le prochain siècle ou millénaire, elles comprendront que toute route ou voie publique est faite pour fluidifier la circulation surtout automobile existante et non pas pour permettre le stationnement prolongé, voire permanent, indéfini, sinon illicite et illégal, de véhicules statiques y compris autobus, camions, carcasses automobiles, véhicules en panne ou « lors caisse », véhicules volés, mais abandonnés.
La vente des actions de Britam Kenya
« It was not good governance. » (Le Mauricien du jeudi 3 août 2017) Commentaire : Cette phrase laconique de Jugdish Phokeer, alors secrétaire permanent au sein des Services financiers, résume succinctement comment s’est déroulée la vente des actions de Britam Kenya. C’était lors de la commission d’enquête sur Britam, quand il était question du rôle des hauts fonctionnaires au sein des ministères.
Cette citation dit tout haut ce que nombre de personnes pensent tout bas. En effet, il semblerait que depuis qu’on a créé un ministère de la Bonne gouvernance, il y a un manque ou un déficit de bonne gouvernance dans plusieurs institutions de notre République !
De nombreuses personnes (très qualifiées, spécialisées ou pas du tout) gravitent de plus en plus autour des dirigeants politiques comme conseillers de ministres. Ainsi, dans certains ministères, ce sont ces conseillers qui ont la haute main parce qu’ils ont l’oreille du ministre de tutelle. C’est encore plus grave si les hauts fonctionnaires assument un « low profile ».
Cela est surtout le cas quand le fonctionnaire est proche de la retraite et aspire ardemment, lui aussi, à un poste de conseiller, irrésistible carotte...
Dans « Let the people think », livre publié en septembre 2000, le regretté sir Dayendranath Burrenchobay écrit, à propos de la dégradation de la Fonction publique (page 104) : « Il y a eu une lente dégradation qui s’est accélérée en 1982. Avec le gouvernement des 60-0, il y a eu une cassure nette entre le pouvoir et la Fonction publique, à cause du renvoi de certains hauts fonctionnaires. C’est à partir de ce moment-là que l’on a institutionnalisé le parachutage politique, qui est chose courante aujourd’hui. »
C’est malheureusement le cas, même de nos jours. Ainsi, dans certains ministères, il peut y avoir de gros problèmes en ce qu’il s’agit des relations entre le ministre et les hauts fonctionnaires de son ministère parce que ce sont les conseillers qui ont souvent préséance.
DWM Team
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