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Averses et inondations : L’Est sous les eaux

La partie est du pays est copieusement arrosée depuis le début de la semaine. Les pompiers ont effectué une quarantaine d’interventions dues aux importantes accumulations d’eau et des routes rendues impraticables.

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Samedi 10 h 45. Nous sommes à Clémencia. Sous un ciel gris, les champs de canne s’étendent à perte de vue. La circulation est fluide sur la route sinueuse menant au village de Bel-Air. Nous croisons deux véhicules de la Special Mobile Force (SMF) en patrouille.

à Fowdar Lane, une cinquantaine de mètres plus loin, la situation est à peine croyable : une maison est envahie par les flots. Aux petites heures du matin, le propriétaire a dû vider les lieux, laissant des caisses de pommes d’amour fraîchement cueillies à même le sol. Une culture hydroponique de tomates, d’une superficie de 27 x 7 mètres, est inondée. Sanjiv Jowaheer, le propriétaire de la serre, est abattu. Il avance que sa première récolte était prévue pour juillet/septembre, mais Dame Nature en a décidé autrement. De l’eau boueuse a rendu inutilisable le cocopeat servant de substrat aux plantes. Selon Sanjiv Jowaheer, les pertes sont estimées à Rs 300 000.

La montée des eaux a surpris les habitants et les dégâts subis sont importants, comme le démontrent les clichés ci-contre.  

Kreshan Fowdar, repré-sentant de l’association des planteurs de la région, se pointe au volant d’un tout-terrain de couleur foncée. Ses propos sont sans équivoque. « Les planteurs sont victimes d’une calamité. Nous réclamons une allocation du gouvernement, comme les pêcheurs en perçoivent quand la mer est mauvaise ! » dit-il.

Dans la région de Poste-de-Flacq, la colère est à son comble. Les résidents des rues Duncan et Golden viennent d’obstruer un carrefour non loin, car une rivière en crue a inondé une dizaine de maisonnettes. Anabelle Bisnath, la porte-parole des habitants, soutient que ce problème perdure depuis huit ans. Selon elle, l’origine du problème est l’agrandissement d’un pont. Le cours de deux rivières, poursuit-elle, change ainsi de trajectoire et l’eau envahit les maisonnettes.

Des éléments de la SMF et du Groupement d’intervention de la police mauricienne sont présents. Ils dressent des barrages au moyen de sacs de sable afin d’atténuer la force du courant.

Le chef inspecteur Rajiv Durbarry, de la SMF, responsable de la Disaster Response Unit, confie que « la situation, compliquée en début de matinée, a pu être maîtrisée avec l’installation des barrages ».

La région d’Argy, à Flacq, n’a pas été épargnée. Les traces de plusieurs jours de pluie sont omniprésentes : terrains de football et champs de canne inondés, accumulations d’eau dans les cours et sur la route...

La fatigue se lit sur les visages des pompiers. Issus de toutes les casernes du pays, ils ont été déployés dans diverses régions de l’Est. Ils sont à pied d’œuvre dans deux maisonnettes sinistrées de la Cité EDC. L’un d’eux explique que les accumulations d’eau dans ces régions sont dues à deux principaux facteurs.

D’abord, les maisonnettes sont situées dans un bas-fond et ensuite, le système d’évacuation d’eau est « inadéquat » dans cette partie de Flacq. « C’est la raison pour laquelle les maisonnettes sont inondées par les flots en moins de 30 minutes lors des averses », ajoute le pompier.

Fazila Daureeawoo, ministre de l’Environnement par intérim : « Des précautions de base à prendre »

Le National Disaster and Risk Management Committee s’est réuni d’urgence, samedi, sous la présidence de la ministre de l’Environnement par intérim, Fazila Daureeawoo. Des dégâts importants ont été notés dans la région de Montagne-Blanche, plus précisément au Morcellement Sans-Souci, et dans d’autres parties de l’Est, à la suite des averses qui se sont abattues sur l’île ces deux derniers jours.

« Un plan de travail pour parer à toute éventualité a été discuté. Nous demandons à la population de prendre toutes les précautions nécessaires. Nous sommes dans une période pluvieuse et il y a des accumulations d’eau. Il y a des précautions de base à prendre. Le Premier ministre est très concerné par ce qui se passe. Il suit la situation de près », a déclaré Fazila Daureeawoo.

Le commandant de la SMF, Khemraj Servansingh, qui était aussi présent, a dit avoir constaté les dégâts dans la région de Poste-de-Flacq. Il affirme que des « mesures d’urgence » ont été prises et que la situation n’est pas alarmante.

 

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