Il se retrouve avec trois points de suture à son sexe, tailladé par son épouse. Elle plaide la légitime défense accusant son mari d’agression sexuelle. Le mari évoque une affaire de chantage.
« Pou le premye zanvye monn gayn enn zoli kado », lâche Sangeeta (prénom fictif), encore visiblement sous les effets d’un drame conjugal. Ce jour-là, Sangeeta, 22 ans, agent de sécurité, se trouve sur son lieu de travail dans la région de Curepipe. Vers 11 heures, elle reçoit la visite de son époux Shyam (prénom modifié), âgé de 26 ans. Ce couple, qui a un enfant, battait déjà de l’aile. « Trwa zour li ti kit lakaz », confie Sangeeta au Défi Plus.
Mari et femme commencent à discuter et Sangeeta quitte son lieu de travail pour suivre celui qui partage sa vie depuis 2011. Lors de cette rencontre du 1er janvier, explique Sangeeta, son mari lui révèle son infidélité. « Li dir mwa li pe res avek enn tifi ek ki li pou marye dan 15 zour ».
Pour la jeune femme, c’est le choc. Sangeeta réclame sur-le-champ qu’ils engagent les procédures de divorce. Mais la situation se complique : « Li dir mwa ki mo pli zoli ki sa fam ek ki li pou marye la ». Sans se laisser démonter par cet aveu, Sangeeta lui rétorque : « Be ki fer to bizin fer koumsa avek
mwa ? » Et pour en finir avec Shyam, Sangeeta lui signifie qu’elle compte en rester là avec lui : « Mwa ousi mo pou rod enn dimounn pou refer mo lavi ».
C’est à ce moment, raconte Sangeeta, que la situation a dégénéré. Le couple, qui continuait à marcher, se trouve alors sur un terrain vague. Son époux s’est montré violent, avance Sangeeta. « Li may mwa, li ris mwa. Mo pa ti ankor manze, mo ti pe gayn febles… » La jeune femme explique que son époux a alors voulu la sodomiser. Mais, dit Sangeeta, elle ne s’est pas laissé faire. Elle a usé de toutes ses forces pour repousser son mari. « Li ti pe rod re-agres mwa », dit-elle.
Tesson
Alors qu’elle tentait de résister à son mari, raconte Sangeeta, elle a trébuché et, en tombant, elle a trouvé un tesson de bouteille au sol. Sans crier gare, elle s’est emparée de cet objet tranchant et a agressé violemment son mari au sexe. « Monn bizin defann mwa akoz mo ti pe gayn di mal », lâche Sangeeta. Une fois débarrassée de son mari, Sangeeta a quitté rapidement les lieux, abandonnant son époux sur place. Elle s’est rendue au domicile de son père non loin de là. « Ma fille était traumatisée par tous ces problèmes, elle ne pouvait à peine parler » nous confie le père de Sangeeta. Il a conduit la jeune femme au poste de police de Curepipe où elle a fait une déposition contre son mari pour agression sexuelle. Entre-temps, Shyam a été évacué d’urgence vers l’hôpital Victoria à Candos où on lui a posé trois points de suture au sexe. Après quelques jours à l'hôpital, il a obtenu l’autorisation de rentrer chez lui. Puis, il est inculpé d’agression sexuelle devant le tribunal de Curepipe et a été placé en détention provisoire. Lors de son interrogatoire vendredi, en présence de son avocat, Assad Peeroo, il a reconnu avoir sodomisé son épouse. Mais il explique qu’il a dû se plier à un chantage de Sangeeta. « Elle m’a dit que si j’acceptais de faire cet acte, je pourrai voir notre fils ». Lors de son interrogatoire, il a aussi accusé sa femme d’agression. « C’est avec sa bague qu’elle m’a agressé au sexe », assure-t-il lors de sa déposition. La police de Curepipe accélère son enquête afin de démêler le vrai du faux. En attendant, Shyam reste en détention policière.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !