Législatives 2024

Après sa rencontre avec Navin Ramgoolam - Sherry Singh «10 fois plus motivé» 

Navin Ramgoolam et Sherry Singh se serrant la main après leur rencontre vendredi.
  • « J’ai moi-même levé Rs 75 M pour Pravind Jugnauth en 2015-16 » 

Sherry Singh, leader de One Moris, a déclaré être « dix fois plus motivé » après sa rencontre avec Navin Ramgoolam. Lors de cette rencontre qui s’est tenue vendredi, ils ont discuté des préoccupations des jeunes. Les deux hommes ont également abordé la nécessité d’une transition vers une nouvelle génération de dirigeants. 

Sherry Singh a rencontré Navin Ramgoolam, leader de L’Alliance du Changement, au bureau de ce dernier à la rue Desforges, Port-Louis, dans l’après-midi du vendredi 18 octobre 2024. « J’étais déjà très motivé et aujourd’hui, je suis dix fois plus motivé », a déclaré le leader de One Moris alors qu’il était face à la presse à l’issue de cette entrevue qu’il a qualifiée de « cordiale et enrichissante ».

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Les discussions ont principalement porté sur les attentes des jeunes, un sujet qui préoccupe Sherry Singh. « J’ai expliqué à Navin Ramgoolam qu’il existe une attente forte chez les jeunes concernant leur avenir, avec beaucoup d’entre eux désireux de quitter le pays. Ils se sentent découragés et ne savent pas comment démarrer un business, trouver un emploi ou avoir une maison », a-t-il déclaré. 

Sherry Singh Singh a souligné l’importance de répondre rapidement à ce désenchantement face aux défis économiques et sociaux. Il a plaidé pour une approche différenciée qui prenne en compte les besoins spécifiques des différentes tranches d’âge : « Quand on parle des jeunes, on ne se limite pas aux 18 à 35 ans. Il est crucial de considérer également les besoins des moins de 18 ans, ainsi que ceux de 35 à 45 ans, dont les priorités diffèrent. » Il regrette que certains segments, notamment ceux de 45 à 60 ou 65 ans, soient souvent négligés dans le débat public.

Il a également salué la volonté de Navin Ramgoolam d’instaurer des mécanismes favorisant une plus grande participation des jeunes aux décisions politiques. « Il est déjà conscient de cette nécessité. Il souhaite mettre en place un système permettant de capter la voix des jeunes. Il est essentiel qu’ils soient entendus et qu’ils participent aux décisions du gouvernement. Nous devons continuellement les écouter », a affirmé Sherry Singh.

Échange en profondeur 

Ce n’est pas la première fois que les deux hommes se rencontrent, mais Sherry Singh a souligné la profondeur de cette entrevue. « J’ai rencontré le Dr Ramgoolam deux ou trois fois dans le passé, mais nous n’avons pas pu aborder les choses en détail comme aujourd’hui. » 

Il a partagé son impression que Navin Ramgoolam est animé par un sentiment de « devoir inachevé », motivé par la nécessité de corriger certaines erreurs passées, comme le fait d’avoir permis à Pravind Jugnauth de rentrer à l’Assemblée nationale en 2008 à travers l’élection partielle au n° 8 (Quartier-Militaire/Moka) durant laquelle le Parti travailliste (PTr) avait pesé de toutes ses forces pour permettre le retour de Pravind Jugnauth. 

« J’ai l’impression, et ça n’engage que moi, qu’il pense avoir fait une erreur il y a 15 ans. Il a permis à une personne faible de venir sur l’échiquier politique et aujourd’hui c’est un dictateur qui finit le pays. Moi aussi, j’ai ce même sentiment », a-t-il dit. 

Sherry Singh a également évoqué la persécution subie par Navin Ramgoolam ces dix dernières années, établissant un parallèle avec sa propre situation. « Il est persécuté depuis 10 ans. C’est la même chose pour moi. Il aurait suffi d’un coup de téléphone au ‘marsan mervey’ pour faire disparaître ses ennuis, mais il subit cela depuis 10 ans », a affirmé Sherry Singh. 

Il a exprimé son admiration pour la volonté de Navin Ramgoolam de continuer à se battre face à un gouvernement « aussi fort » qu’il qualifie de « dictature ». Sherry Singh partage ce même désir de résistance, déclarant : « Il veut se battre, tout comme moi, car il n’est pas possible de laisser une dictature prendre place. »

Transition politique en préparation

Un des moments forts de cet échange, selon le leader de One Moris, est la reconnaissance, par les leaders actuels de L’Alliance du Changement, de la nécessité de préparer une transition vers une nouvelle génération de dirigeants. « Ce sont des partis qui sont là depuis longtemps. Moi aussi je souhaite que des jeunes montent, mais je suis content que ces seniors le comprennent. Que ce soit Ramgoolam, Bérenger, Richard Duval ou Rezistans ek Alternativ, ils veulent ouvrir un espace pour laisser les jeunes passer. »

Pour Sherry Singh, ce changement est nécessaire pour libérer l’espace politique et permettre un renouveau. « Depuis le commencement je dis une chose… je me bats pour qu’un dictateur ne puisse pas prendre place. Nous ne savions pas. On a aidé une personne faible, une personne à l’esprit étroit. Politiquement, il faut un changement. Quand l’espace sera libéré, on pourra respirer pour le futur. »

Un soutien inébranlable à Navin Ramgoolam

Sherry Singh insiste sur le fait que, malgré ces attaques, le soutien populaire envers Navin Ramgoolam reste intact. Selon lui, la population est lasse de ce qu’il appelle « la dictature » actuelle. « Plus important que tout, la population se tient à côté de Navin Ramgoolam. Parce qu’on n’en peut plus de cette dictature. Si on rate cette élection, mieux vaut se courber pendant 15 ans ou quitter carrément le pays. »

Sherry Singh a ensuite évoqué sa relation avec Bruneau Laurette, qui était co-leader de One Moris jusqu’à il y a une dizaine de jours. Il a expliqué que bien que leurs chemins politiques aient divergé, ils restent amis.

Analyse des stratégies d’attaque du camp adverse en trois axes

Sherry Singh a exposé son analyse des stratégies d’attaque du camp adverse, qu’il regroupe en trois axes principaux.

Axe 1 : « Attaque communale »

« Le premier est d’ordre communal en ciblant des gens comme Paul Bérenger, Shakeel Mohamed et en faisant des choses malpropres sur le terrain. Comme d’habitude, ils veulent créer une division », affirme-t-il.

Axe 2 : « Mention répétitive de l’affaire des coffres-forts »

Le deuxième axe d’attaque, selon Sherry Singh, vise directement Navin Ramgoolam. Il fustige l’insistance du camp adverse à relancer l’affaire des coffres-forts, une question qu’il considère désuète après dix ans de débats. « Comme un disque rayé, ils n’arrêtent pas de parler de coffres-forts depuis 10 ans. Mais toi, tu n’as pas de coffre-fort ? Tu gardes quoi dedans ? Des biberons ? » a ironisé Sherry Singh, en critiquant ce qu’il perçoit comme une hypocrisie politique.

« Pourquoi faisons-nous cette hypocrisie ? Est-ce qu’il ne reçoit pas de contributions comme tout leader politique ? Moi, j’ai levé Rs 75 millions de contributions pour lui en 2015-16. Alors de quoi il parle ? » a lancé le leader de One Moris. 

Il s’est également attaqué à la gestion des finances au sein du parti adverse, notamment en questionnant l’origine des fonds du Sun Trust. Il met en doute la transparence autour de cette entité, insinuant que cet argent n’est ni issu d’héritages familiaux, ni personnel. « Le Sun Trust, d’où ça sort ? On a planté du ciment et ça a poussé ? C’est ni l’argent de son papa ni pour lui. » Puis il a ajouté ceci : « Dans quatre semaines, on va voir ce qu’il y a dans ton coffre-fort. »

 Axe 3 : L’affaire Soornack

Le dernier axe d’attaque mentionné par Sherry Singh porte sur Nandanee Soornack, l’ancienne proche de Navin Ramgoolam, souvent évoquée dans les controverses politiques. « Pravind Jugnauth dit qu’il protège les droits des femmes, mais depuis 10 ans, il persécute une femme. » 

Puis Sherry Singh a ajouté : « Je vous donne un petit scoop. Il y a des vermines dans ‘lakwizinn’ qui préparent des vidéos. Il y a un avocat ‘fey lisou’, son beau-frère et ‘marsan mervey’, qui viennent tout juste d’Angleterre… Ils préparent des vidéos et des témoignages concernant Madame Soornack. » 

Face à ces allégations, Sherry Singh se montre déterminé à défendre Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack, promettant de réagir à toute attaque. « Moi, je me tiens debout à côté de Navin Ramgoolam. Alors venez, faites ce qu’il faut faire et on fera ce qu’il faut faire. »

 

 

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