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Enquête sur les maldonnes au sein de la MIC : les transactions de Menlo Park Ltd à Dubaï épluchées

Les directeurs de Menlo Park Ltd, Stephane et Queenie Adam.
  • L’axe Adam-Seegolam-Bissessur passé au crible 

L'enquête sur les maldonnes financières au sein de la Mauritius Investment Corporation (MIC) s'intensifie. Les transactions de Menlo Park Ltd à Dubaï, impliquant l’axe Adam-Seegolam-Bissessur, sont au centre des investigations. Les autorités cherchent à établir d’éventuelles pressions ou irrégularités.

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L’enquête menée par l’Anti Money Laundering Unit (AMLU) du Central Criminal Investigation Department (CCID) sur des allégations de maldonnes autour des aides financières de la Mauritius Investment Corporation (MIC) progresse. Les autorités prévoient d’examiner minutieusement les transactions effectuées par Menlo Park Ltd à Dubaï. Cette société a bénéficié d’une aide financière de 1 million de dollars (Rs 45 millions) accordée par la MIC en 2021, en pleine période post-COVID-19.

L’affaire a pris de l’ampleur après la déposition de hauts cadres de la MIC, dénonçant des irrégularités dans l’octroi des prêts. L’arrestation de Harvesh Seegolam, ancien gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), pour « conspiracy to defraud », a marqué un tournant dans l’enquête. Les circonstances entourant l’approbation du prêt accordé à Stéphane et Queenie Adam, directeurs de Menlo Park Ltd, sont scrutées de près.

Les enquêteurs s’intéressent particulièrement au rôle joué par l’axe Adam-Seegolam-Bissessur dans cette affaire. Le nom de Jitendra Bissessur, ancien président du Conseil d’administration de la MIC, a été mentionné dans le cadre des investigations. Des soupçons portent sur des pressions potentielles exercées à des niveaux élevés pour faciliter l’approbation du prêt.

Créée en juin 2020 pour soutenir les entreprises en difficulté financière, la MIC a géré un capital de Rs 81 milliards, financé par la BoM. Cependant, les enquêteurs cherchent à déterminer si des directives externes ont influencé l’approbation accélérée de la demande de Menlo Park Ltd. Stéphane et Queenie Adam affirment que leur demande initiale, rejetée, a été modifiée avant d’être acceptée.

Focus sur les responsabilités

Les investigations touchent également d’autres figures clés. L’ancien ministre des Finances, Renganaden Padayachy, fait l’objet d’une attention particulière. Bien que son interrogatoire ne soit pas encore programmé, les autorités estiment qu’il ne pouvait ignorer le fonctionnement de la MIC. Les enquêteurs examinent son rôle dans l’autorisation des investissements effectués par la BoM via la MIC.

L’ancien Deputy Governor de la BoM, Mardayah Kona Yerukunondu, a été auditionné par l’équipe du CCID le 9 janvier 2025. Il a expliqué que les dossiers soumis à la MIC sont d’abord évalués par un comité d’investissement avant d’être validés par le Board, après vérifications. Yerukunondu a été autorisé à partir après ses déclarations.

Les autorités poursuivent les auditions. La semaine prochaine, l’AMLU devrait entendre d’autres protagonistes pour mieux cerner les mouvements financiers et les rôles respectifs des intervenants. De plus, le Passport and Immigration Office a été alerté pour empêcher toute tentative de départ à l’étranger de Renganaden Padayachy.

Les limiers s’efforcent de reconstituer les flux financiers et de clarifier les liens entre les décisions prises par la MIC, les directives éventuelles émanant des autorités et les bénéficiaires des fonds. Les opérations financières entre la BoM et la MIC restent également au cœur des préoccupations des enquêteurs.

Le CCID espère établir rapidement les responsabilités dans cette affaire complexe qui met en lumière des pratiques controversées dans l’attribution des aides financières post-COVID-19.

 

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