Amputé de la main droite après une agression - Louis Erol Isabelle : «Nanyen mo pa kapav fer…»

Il a perdu l’usage de sa main droite après avoir reçu plusieurs coups de sabre. La vie de Louis Erol Isabelle, 55 ans, n’est plus le même depuis le 2 décembre 2012. Ce quinquagénaire a dû être amputé de la main droite. Son agresseur a écopé de trois ans de prison en cour intermédiaire.

Une ruelle boueuse mène à sa maison de location à Riche-Mare. Louis Erol Isabelle, âgé de 55 ans, nous reçoit dans une pièce qui ressemble à une cuisine. Le désordre et la misère y règnent.

« Nanyen mo pa kapav fer. Enn balye mo pa kapav trape… », explique le quinquagénaire, les larmes aux yeux. Sa vie a pris un tournant drastique le 2 décembre 2012, à Camp-Marcelin, après qu’il a été agressé à coups de sabre.

C’est son cousin Angelo Louis Frederico Andy qui est coupable de ce crime. Ce dernier, âgé de 26 ans, a été condamné, le 5 mai 2017, à trois ans de prison par la magistrate Bibi Razia Jannoo-Jaunbocus, en cour intermédiaire.

« Sa santans la pa ase sa. Mo lavi inn fini net. Mo ankor soufer... », dit Louis Erol Isabelle, un ancien maçon. Il montre les séquelles qu’a laissées cette agression. Il a été amputé de la main droite. De plus, des vis ont été placées dans sa main gauche. Il ne peut utiliser que deux de ses doigts de la main gauche. Il a aussi été blessé au dos. L’agression a été d’une rare violence.

Aide sociale

Les supplices de ce quinquagénaire sont loin d’être finies. Il y a deux mois, sa pension a été annulée. « Monn pass lor board me zot inn refiz mo pansion… ». Il peine à régler la location de sa nouvelle maison et ses factures d’eau et d’électricité.

Les va-et-vient à l’hôpital deviennent de plus en plus pénibles. Louis Erol Isabelle peut, cependant, compter sur le soutien de ses amis et des membres de sa famille. Ces derniers lui apportent de la nourriture et un peu d’argent de temps en temps. Le quinquagénaire a dû quitter la maison qu’il partageait avec sa femme à Camp-Marcelin après leur séparation. Il s’est installé à Riche-Mare avec sa fille de 15 ans. 

Il est revenu sur le jour fatidique. « Mo pann tann li vinn deryer mwa sa zour la. Si mo ti tande, mo ti pou fini sove, li pa ti pou reysi gagn mwa », estime-t-il. Il relate que la relation avec son cousin s’est détériorée après que celui-ci a refusé de se marier avec sa fille. Cette dernière était âgée de 14 ans.

Il relate qu’Angelo Louis Frederico Andy sortait avec sa fille mineure et l’aurait violée avant de promettre de se marier avec elle. Cependant, il a changé d’avis et l’a abandonnée. 

Linn tir so laraz lor mwa

Louis Erol Isabelle ajoute que, précédemment, il avait agressé son cousin à coup de gourdin et qu’il avait écopé une amende pour ce délit. Son cousin n’aurait pas oublié cet incident.

Peu avant l’agression, alors qu’il revenait du travail, il aurait aperçu Angelo Louis Frederico Andy près d’une boutique avec une bouteille de bière à la main, ainsi que deux sabres.

Louis Erol Isabelle n’a pas porté attention, étant donné qu’il n’avait plus de rancune envers le jeune homme. Mais ce dernier lui a infligé plusieurs coups de sabre alors qu’il passait devant la boutique. C’est en voulant esquiver les coups que le quinquagénaire a été atteint aux mains. « Li ti sou, li ti fini gagn problem avek de lezot dimoun sa zour la. Monn pass dan enn move ler. Line tir so laraz lor mwa », indique Louis Erol Isabelle. Profitant d’un moment d’inattention de son agresseur, qui était en état d’ébriété, il a pris la fuite. Il a été alors transporté à l’hôpital par un voisin.

Angelo Louis Frederico Andy a plaidé la légitime défense lors du procès. Il avait plaidé non coupable pour agression avec violence ayant causé des blessures aux bras.

Dans sa version, il a dit que c’était son cousin qui l’attendait près d’une boutique avec deux sabres et qu’il l’a agressé en premier. Il a aussi souligné que Louis Erol Isabelle avait mal pris qu’il ait rompu avec sa fille.

La cour a estimé qu’Angelo Louis Frederico Andy n’avait pas déposé de façon crédible et que sa version était incohérente.