Allégations de Navind Kistnah : Me Tisha Shamloll invitée à s’expliquer

L’avocate attitrée du caïd Peroomal Veeren s’est rendue au quartier général (QG) de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) peu avant midi, le lundi 4 septembre, pour s’expliquer sur les allégations formulées par Navind Kistnah contre elle. Ce dernier, considéré comme le bras droit du trafiquant de drogue dans l’affaire des 157 kilos d’héroïne saisis il y a six mois au port, accuse Me Tisha Shamloll de l’avoir invité à ne plus remettre les pieds à Maurice, alors qu’il était en cavale en Afrique du Sud et au Mozambique. Il l’a indiqué dans une déposition faite jeudi.

Cela faisait des semaines que les enquêteurs attendaient que le courtier maritime non patenté révèle l’identité de la fameuse Anita figurant sur le répertoire d’un des trois téléphones portables qu’il utilisait lorsqu’il était en fuite. Il a expliqué que c’était le pseudonyme attribué à Me Tisha Shamloll.

« Li ti dir mwa pa retourne. Nou pou met twa korek. Nou pou okip twa… » a déclaré l’habitant de Petite-Rivière à l’équipe de l’ACP Choolun Bhojoo et du SP Sharir Azima, après la saisie de la première cargaison de 135 kilos d’héroïne.

Le patron de la société KUN Management International Ltd a aussi révélé que Peroomal Veeren avait un faible pour la jeune avocate, qu’il s’assurait qu’elle ne manquait de rien et que les deux communiquaient souvent. Elle a reconnu devant la Commission Lam Shang Leen que le caïd lui avait envoyé des messages de la prison où il était incarcéré.

Très peu d’informations ont transpiré sur la visite de Me Tisha Shamloll à l’Adsu. Sauf que les enquêteurs devront vérifier le bien-fondé des allégations de Navind Kistnah basées sur les coordonnées enregistrées sur ses trois téléphones.

Jeudi, durant son interrogatoire, Navind Kistnah a déclaré que Me Tisha Shamloll l’avait contacté plus d’une vingtaine de fois en trois jours pour l’inviter à demeurer sur le continent africain. Que ce soit à travers des appels ou des messages sur WhatsApp ainsi que sur une autre application.

Durant sa cavale, il a reçu pas moins de 155 appels de Maurice, de Madagascar, du Malawi, du Mozambique, de la Tanzanie et de la Turquie, pays où des caïds supervisant le trafic d’héroïne en provenance d’Afghanistan opèrent.