Depuis lundi soir, le village de Bambous est en émoi. Mylène L., 52 ans, est suspectée d’avoir attenté à la vie de sa fille de 8 ans en l’aspergeant d’alcool. Les voisins qui sont intervenus accusent la mère d’avoir voulu la brûler vive. Prise en charge par les préposés de la Child Development Unit (CDU), l’enfant est hospitalisée.
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Maeva subit les violences de sa mère depuis sa plus tendre enfance, selon des voisins. « Zame monn trouv enn sourir lor visaz sa zanfan la. Li enn zanfan tromatize », lâche Shirley Walter, la voisine de la petite qui a alerté la police.
Le quotidien de Maeva se résume, toujours selon la voisine, à « des injures, des menaces et des coups de la part de sa mère ». « Je ne compte plus les fois où la petite s’est précipitée chez moi pour chercher refuge. Sa mère ne fait que la frapper. Par crainte de rentrer chez elle, la petite passe alors son temps dans une niche derrière la maison. Quelques fois, elle y dort. Elle n’a personne pour la protéger », ajoute Shirley.
Aux dires des voisins, ils ont en plusieurs occasions fait appel à la Child Development Unit (CDU) pour le bien-être de l’enfant, mais leur démarche serait restée vaine. « Sak fwa zot vini, me pa fer narnye », déclare l’un d’eux. Et ce qui s’est passé le lundi 16 avril a été la fois de trop pour les habitants de la région.
« Vers 21 heures, j’ai entendu la petite crier. Une voisine est venue m’informer qu’elle était en danger. Nous sommes allées voir à l’arrière de ma maison et la petite a enjambé l’enclos métallique et s’est retrouvée dans ma cour. Elle pleurait. Ses vêtements puaient l’alcool. Elle m’a dit que c’est sa mère qui l’avait aspergée de ce liquide et qu’elle s’est enfuie. Et selon ce qu’elle a raconté aux voisins, sa mère aurait tenté de la brûler vive », ajoute Shirley Walter.
Mylène L., la mère est venue la chercher, mais les voisins s’y sont opposés. « Monn dir li dan mo lakour li pas gayn drwa vinn pran zanfan la », précise cette interlocutrice. C’est ainsi que la police de Bambous et les effectifs de la CDU ont été alertés. La petite, sous le choc, est repartie avec les policiers. Elle a été ensuite transportée à l’hôpital pour les soins. Elle est admise. Ses vêtements ont été envoyés au Forensic Science Laboratory pour vérifier s’il s’agit bien d’alcool.
Un psychologue a été dépêché auprès de la petite. Dans son récit à la CDU mardi, la fillette a expliqué qu’elle jouait dans la cour et qu’à un moment donné, sa mère lui a demandé de rentrer, mais elle n’a pas obéi. « Lin enkoler, linn vid lalcol lor mwa. Monn sot baraz », devait-elle confier. Le dossier a ensuite été remis aux enquêteurs de la police de Bambous. Face à la version de la petite, les policiers se sont lancés à la recherche de la maman.
« Quelle mère n’a jamais grondé son enfant ?»
C’est vers 17 h 15 que la maman s’est rendue au poste de police accompagnée de son homme de loi, Bhavish Bhikoo. Le Défi Quotidien a rencontré la mère peu avant son audition. Elle nie tout acte de maltraitance envers la petite. « Tout ce qui se dit sur moi est totalement faux. Maeva est ma deuxième fille, mais née de père différent. Quand son père est parti, elle était bébé. C’est moi qui ai dû endosser le rôle de père et de mère. Je ne l’ai jamais maltraitée. Les fonctionnaires de la CDU sont au courant de son cas. Ma fille est très turbulente. Elle n’écoute jamais ce que je lui dis. Elle n’en fait qu’à sa tête. Quelle mère n’a jamais grondé son enfant dans de telles circonstances ? C’est pour cela que depuis deux ans, elle est suivie par un psychologue », explique la mère.
Et depuis quelque temps, la petite, dit-elle, a pris pour habitude de se rendre à l’arrière de la maison où il y a la niche. « A sak fwa mo koz ek li, li pas ekoute. Linn pran labitid al kasiett par deryer. Li apiy ek baraz ler la li tomb kot vwazine », ajoute Mylene L. Elle soutient avoir retiré une bouteille d’alcool un peu plus tôt lundi. « Monn amenn boutey la deor pou kass enn nik mouss zonn. Boutey la inn rest deor », dit-elle. Dans la soirée, voyant qu’il se faisait tard, elle a appelé sa fille pour lui demander de rentrer. « Monn dir li rantre pou all dormi parski ena lekol demin. Li pann ekoute. Monn all gete. Linn sove. Pa konne koma linn fer pou lalkol la tom lor li », se défend-t-elle. A mardi soir, la mère était placée en état d’arrestation. À l’heure où nous mettions sous presse, la décision de la maintenir en cellule policière ou de la relâcher sur parole n’avait pas encore été prise.
La fille aînée de Mylène L. : « Etre stricte ne veut pas dire maltraiter »
Jennifer, 30 ans la première fille de Mylène L., la défend bec et ongles. « C’est une mère qui est au contraire attentionnée et très protectrice. Elle m’a élevée. Elle est stricte, sévère mais cela ne veut pas dire qu’elle maltraite ma petite sœur. Jeter de l’alcool et tenter de brûler vive Maeva, c’est impossible qu’elle ait fait ça. Ma sœur ne veut pas entendre raison », soutient la jeune femme.
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