Le gouvernement a annoncé une série de soutiens financiers aux planteurs dans un contexte difficile. Si la satisfaction est indéniable, les parties concernées se demandent s’il y a un plan soutenable à long terme.
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L’aide financière annoncée par le Conseil des ministres, vendredi, aux planteurs est plutôt bien accueillie. Il s’agit d’une bouffée d’air frais qui devrait soulager un bon nombre de petits planteurs. Toutefois, il s’agit de mesures temporaires qui ne résolvent pas les problèmes systémiques et, certains, tout en se montrant reconnaissants, plaident pour une solution à long terme.
L’aide financière proposée se décline en quatre axes. D’abord, Rs 1 250 à tous les planteurs par tonne de sucre, puis Rs 1 250 additionnelles par tonne de sucre pour les revenus de la bagasse. Cette augmentation fait passer les recettes de la bagasse à Rs 2 500 par tonne de sucre pour les petits planteurs et Rs 1 700 pour les autres. La troisième mesure concerne l’extension de l’avance de 80 % aux produits associés plutôt que les seuls revenus du sucre pour les planteurs possédant moins de 100 hectares. La dernière assistance financière prend la forme de Rs 13 000 par hectare pour l’achat de fertilisants, toujours pour les planteurs de moins de 100 hectares.
De quoi soulager toute la communauté. Dinesh Goburdhun, directeur général de la Mauritius Cooperative Agricultural Federation Ltd, explique : « Nous avions fait des demandes et nous sommes satisfaits. Nous avons eu une réunion avec le Premier ministre et nos demandes ont au moins servi de sérum.»
Notre interlocuteur explique notamment que les fertilisants représentent 40 % des dépenses des planteurs et que l’avance proposée pour leur achat sera un « gros soulagement ». Faute de moyens, plusieurs planteurs n’en avaient pas mis assez dans leurs champs pour la récolte précédente, ce qui avait affecté le rendement.
Salil Roy, président de la Planters Reform Association (PRA), se montre également satisfait, mais préfère souligner l’importance d’une solution à long terme pour tout le secteur. « Nous apprécions cette aide, même si elle arrive un peu tard, déclare-t-il, mais au-delà de cette bouffée d’air que nous donne le gouvernement pour nous sortir d’une situation très difficile, j’espère surtout qu’il y aura une politique cohérente. »
Pour le président de la PRA, l’un des moyens dont dispose le gouvernement pour aider la communauté des planteurs c’est la quête de nouveaux marchés, comme il l’a fait avec la Chine :
« Nous devons pouvoir pénétrer de nouveaux marchés. L’accord avec la Chine, même étalé sur plusieurs années, sera assez rémunérateur pour nous par exemple. » Selon le planteur, le marché indien, avec le Comprehensive Economic Partnership Agreement qui doit en principe aboutir bientôt, devrait être la prochaine cible.
L’essentiel, c’est d’avoir une politique de long terme : « Il faut une approche globale et non prendre une petite mesure à chaque fois qu’il y aura un problème. »
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