Affaire Sobrihno : l’ICAC passe à l’offensive

• Cinq perquisitions et un interrogatoire

Sydney Bathfield, directeur d’une société subsidiaire de Royal Park, a été entendu par la commission anticorruption dans l’après-midi du mercredi 4 avril. En présence de son homme de loi, Me Sailesh Seebaruth, l’homme d’affaires a été appelé à s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles il a fait la connaissance d’Alvaro Sobrihno.

Après deux semaines de ground work, les officiers de l’Independent Commission against Corruption (Icac) sont passés à l’offensive. Le mercredi 4 avril, ils ont entendu Sydney Bathfield, directeur d’une société subsidiaire de Royal Park. L’interrogatoire, qui a debuté vers 15 heures, a pris fin à 18 h 30. Sydney Bathfield a révélé l’identité d’un individu qui aurait agi comme intermédiaire entre lui et Alvaro Sobrinho.

Interrogé sur les procédures concernant l’acquisition des villas au Royal Park, à Balaclava, par l’homme d’affaires angolais, le directeur d’entreprise a simplement dit à la commission anticorruption avoir suivi toutes les procédures légales. Il a toutefois fourni des précisions sur les modalités de paiement choisies par Alvaro Sobrihno pour réserver les villas du Royal Park, à Balaclava.

Sydney Bathfield s’est expliqué sur les étapes de la transaction immobilière, notamment le paiement. Dans les couloirs de l’Icac, on le considère comme un témoin important dans l’enquête. Vers 19 heures, le directeur d’entreprise a été autorisé à quitter les locaux de la commission anticorruption en compagnie de son homme de loi. Il devra cependant y retourner pour poursuivre ses explications.

Un peu plus tôt dans la journée, l’Icac a fait plusieurs descentes. D’abord à la State House à Réduit, où des documents et des livres de registres des visiteurs ont été réquisitionnés. Le livre d’accès de la State House, qui était en possession de la Special Mobile Force, a également été récupéré. Il y avait parmi des documents liés à Alvaro Sobrihno et ses partenaires d’affaires d’origines canadiennes et britanniques, entre autres. Des documents du Planet Earth Institute ont aussi été récupérés par l’Icac.

Selon les renseignements glanés dans l’entourage du Réduit, la commission anticorruption s’intéresse de près au rôle joué par un des protagonistes de l’affaire, jugé comme étant un proche de l’ancienne locataire du Château du Réduit.  Son rôle est d’emblée qualifié de « très important » et il demeure dans le viseur de l’Icac.

Documents saisis

Une équipe d’enquêteurs a aussi fait le déplacement chez trois grands concessionnaires de voitures : Leal and Co. Ltd, Axess Ltd et ABC Motors. Les enquêteurs ont récupéré les fichiers liés à l’acquisition de berlines et de voitures de luxe.

Les modalités des paiements, la provenance de ces fonds, les personnes impliquées dans ces transactions de vente sont autant d’éléments qui intéressent la commission anticorruption. Les enquêteurs devraient procéder à l’audition d’autres personnes, notamment celles impliquées dans les transactions de vente. L’Icac veut aussi savoir si ces véhicules ont encouru des travaux de maintenance auprès des garages des concessionnaires et surtout à quels frais.

Toujours dans le sillage de l’enquête, la commission anticorruption a fait une descente dans les locaux du Board of Investment (BOI) en vue de récupérer des documents relatifs à l’affaire Sobrinho. Les documents liés aux demandes de permis formulées au nom d’Alvaro Sobrihno ont aussi été saisis. Les Occupational Permits des associés canadiens et britanniques, entre autres, ont également suscité l’intérêt des enquêteurs.

À mercredi soir, plusieurs équipes de l’Icac avaient débuté l’analyse des documents saisis dans la journée. La commission anticorruption prévoit d’autres développements dans cette affaire dans les jours à venir.