La série noire continue. Quatre jeunes, dont une femme, ont péri dans un terrible accident de la route, mardi à Mapou. Ils se trouvaient dans une BMW qui a percuté un arbre avant de s’embraser. D’autres accidents fatals ont eu lieu. Ritesh Naiko et Presley Isabelle, qui étaient tous deux âgés de 36 ans, sont décédés cette semaine. Tous laissent derrière eux des proches ravagés par le chagrin.
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La vie des familles dont les proches ont péri dans l’accident de Mapou, mardi, a basculé en une fraction de seconde. Au domicile des Jeeneeah, à Plaines-des-Papayes, le temps semble s’être arrêté. Shalina, la mère de Kushal Anand Jeeneeah, affectueusement surnommé Adarsh (23 ans), ne peut surmonter la peine d’avoir perdu son fils aîné dans de telles circonstances : « Mon cœur de mère a saigné quand j’ai vu les photos de l’accident. Je demande humblement aux gens de ne plus faire circuler ces clichés, car on en souffre beaucoup. Personne ne peut imaginer ce que je ressens en ce moment. Quand je pense que mon fils a connu une telle fin… »
Shalina se souvient de lui comme d’un bon vivant. « C’était aussi quelqu’un de travailleur. Il était toujours prêt à aider son prochain. Malgré son jeune âge, c’était un enfant responsable. Il avait des projets plein la tête. Je suis triste qu’il n’ait pas pu les concrétiser », lance la mère d’Adarsh, en larmes.
La douleur est tout aussi palpable chez les Nulliah, à Plaines-des-Papayes. Sivalingum, le père de Desigen Nulliah (23 ans) tente de rester fort pour les siens. En état de choc, il doute de pouvoir un jour se remettre de la mort de son fils unique. « C’est difficile pour un parent de faire le deuil de son enfant. C’est comme si on m’avait arraché une partie de moi-même. Notre lumière s’est éteinte. Je regrette de ne pas l’avoir serré dans mes bras une dernière fois avant qu’il ne quitte ce monde », confie le père.
C’est non sans difficulté qu’il plonge dans ses souvenirs. Il décrit son fils comme quelqu’un qui était aimé de tous. « Il était généreux et amical. Nous étions les meilleurs amis du monde. C’était mon confident. Il apportait son soutien à la famille. Desigen profitait de chaque occasion pour passer des moments agréables en famille », indique Sivalingum.
Différente maison, même tristesse. Le constable Raj Kamal Boodhoo (24 ans), surnommé Kushal, laisse derrière lui une famille rongée par le chagrin. Hormis la douleur, on ressent la fierté qu’inspirait le jeune homme à sa famille, et surtout à son père, qui est caporal. « Mon fils marchait sur mes pas. Il mettait en pratique tout ce que je lui ai enseigné. Il faisait ma fierté. Il me demandait toujours des conseils pour son travail », explique le caporal Jayraj, qui est affecté au poste de police de Piton. Il décrit Kushal comme un enfant obéissant qui, du haut de ses 24 ans, l’informait toujours s’il sortait. « Lundi, il m’a même dit qu’il sortirait avec ses amis. J’ignorais que ce serait sa dernière sortie… »
Chandrakanth (22 ans), le cousin de Kushal, explique qu’une fête était prévue ce week-end du 19 au 20 janvier 2019 pour célébrer le Sankranti. « Vu ki sankranti ti tom enn zour lasemenn, nou ti prevwar enn fet sa samdi-la. Tou fami ti pou zwenn. Kushal mem ki ti pe organiz tou. C’était un bout-en-train. Il mettait de l’ambiance partout où il allait. Nous dirons des prières ce week-end pour lui. C’est difficile pour moi d’imaginer ma vie sans lui. On avait grandi ensemble. »
Yushriya Bibi Ruhomally (25 ans), qui a, elle aussi, péri dans l’accident, laisse dans la mémoire de ses proches, qui habitent Vallée-des-Prêtres, le souvenir d’une jeune femme ambitieuse, qui aimait les siens. La cousine de la jeune femme, qui a tenu à s’exprimer sous le couvert de l’anonymat, se souvient d’elle comme quelqu’un d’indépendant. « Yushriya était très ambitieuse. Elle voulait se rendre à l’étranger pour étudier, car elle voulait devenir infirmière. Elle travaillait comme sage-femme à l’hôpital. Elle aimait son travail. Cela lui procurait de la joie de s’occuper des femmes enceintes ou de celles qui venaient d’accoucher. Elle aimait les bébés. Elle adorait jouer avec eux », raconte la cousine.
Prisonniers des flammes
L’accident s’est produit le mardi 15 janvier, aux petites heures. Adarsh Jeeneeah, qui était au volant de la BMW, se trouvait en compagnie de ses trois amis, quand le véhicule a fait une sortie de route à Mapou. Après avoir percuté un arbre dans un virage, la voiture a pris feu. Les victimes sont restées prisonnières des flammes. Les autopsies ont conclu que les trois hommes étaient morts asphyxiés à cause à la fumée. La jeune femme a, elle, succombé suite à ses multiples blessures. Des prélèvements ont été faits sur les victimes, puis envoyés au Forensic Science Laboratory pour des analyses toxicologiques. L’enquête policière se poursuit sous la supervision de l’ACP Kishore Dawoonarain.
Deux autres victimes de la route à déplorer
Les victimes ont été nombreuses à payer un lourd tribut à la route durant la semaine écoulée. Outre les quatre jeunes qui ont péri à Mapou, il y a eu les décès de Ritesh Naiko et Presley Isabelle, tous deux âgés de 36 ans. Le premier nommé était à moto mardi, sur la route Royale de Terre-Rouge, quand il a percuté un poids lourd en stationnement. L’habitant de Terre-Rouge a été grièvement blessé. Hospitalisé, il a poussé son dernier soupir jeudi.
Le lendemain, dans la soirée, un autre drame s’est produit, toujours à Terre-Rouge. Presley Isabelle traversait la route lorsqu’un van l’a heurté de plein fouet. Le jeune homme est mort sur le coup. Le conducteur du véhicule a été testé négatif à l’alcootest. Il a été placé en cellule policière. Il a comparu devant la Bail and Remand Court le samedi 19 janvier 2019. Il est provisoirement accusé d’homicide involontaire.
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