Atteint d’une paralysie partielle des mains depuis la naissance, Abhishek Fowdur a surmonté son handicap. Portrait de ce détenteur de multiples diplômes qui songe à faire une maîtrise.
Les préjugés font plus de malheureux que le savoir ne fait d’heureux, soutient Abhishek Fowdur, qui fêtera dans quelques jours ses 30 ans. Actuellement Marketing Officer dans une institution tertiaire à Ébène, il confie qu’il a pris sur lui pour surmonter sa paralysie partielle.
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« J’ai dû le faire, car demain m’appartient. Je suis différent, certes, mais ce n’est pas pour autant que je vais m’apitoyer sur mon sort », explique-t-il, en arborant un magnifique sourire.
Ainsi, il prend sa revanche sur la vie en faisant son maximum côté études. Il a fréquenté l’école primaire Mutteeputh-Fowdur de Camp-de-Masque puis le collège Professeur-Basdeo-Bissoondoyal à Flacq.
Il chérit le rêve de faire carrière en droit. Las d’attendre une réponse d’une faculté, il se retrouve à poursuivre ses études tertiaires à la SAKKIM-EILM University pour un Bachelor in Business Administration. Il le réussit haut la main et effectue par la suite un Masters in Business Administration à l’Amity Global Business School.
À l’avenir, il ambitionne de faire un doctorat. Il n’a pas encore choisi le thème de sa thèse, mais il sait déjà qu’il fera tout son possible pour le contenir. Entre-temps, il se consacre à la construction de sa maison qu’il adaptera à ses goûts.
Préjugés
Son père est planteur et sa mère femme au foyer. Il est le troisième enfant du couple Fowdur et affirme que c’est grâce au soutien indéfectible de ses parents qu’il a accepté, à un très jeune âge, la paralysie partielle de ses mains. « Ils m’ont bien encadré et donné beaucoup d’amour. Et c’est ce qui m’a encouragé à surmonter mon handicap. »
Lorsque je mange dans un restaurant, j’ai l’impression qu’il y a une caméra braquée sur moi, les gens me foudroient du regard. Je me prends pour une célébrité et c’est ce qui me permet de déjouer leur regard et de ne pas me sentir différent."
Il a voulu enseigner dans le secondaire et a été Trainee Educator dans un collège, avant d’exercer en tant qu’IT Instructor au Mauritius Institute of Training and Development. Il a également fait ses preuves à la Small and Medium Enterprise Development Authority. Actuellement Marketing Officer, il veut gravir les échelons et aspire à faire carrière dans le management. Pour y parvenir, l’égalité des chances doit primer. « J’ai été souvent victime de préjugés à cause de la paralysie partielle de mes mains. Pourtant, j’ai le bagage académique », indique-t-il.
Et de raconter qu’une fois il avait postulé pour un emploi et son employeur lui avait demandé s’il pouvait faire le job en question.
« Si j’avais postulé, c’était parce que je pouvais le faire. Je n’ai pas besoin d’une attention spéciale à cause de ma paralysie partielle, mon cerveau fonctionne et j’ai le bagage académique », dit-il en riant.
Passions
Abhishek Fowdur a pour passions le football, la télévision, l’informatique et la chanson. C’est un grand fan des artistes comme Kishore, Mukesh et Mohammad Rafi.
Il a d’ailleurs fait montre de son incroyable talent lors du concours de chants ‘Yogesh Paltroo Musical Award’ et il a raflé le deuxième prix dans la catégorie Bollywood. Le chanteur en herbe a aussi participé à plusieurs concours de chants. C’est une façon pour lui de s’exprimer. Comme pour le foot qu’il ne joue plus actuellement, faute de temps.
Mais il trouve dommage qu’il n’existe pas de plateforme pour les personnes comme lui.
« Il y a eu beaucoup de promesses électorales en faveur des autrement capables. Il faut changer la donne. Non seulement en organisant des activités récréatives pour les personnes à mobilité réduite ou en leur offrant des équipements.
Je pense qu’il faut que l’État songe à l’employabilité de ces personnes qui peuvent contribuer au développement du pays à plusieurs niveaux. Il faut leur offrir l’égalité des chances et travailler en faveur de la méritocratie », poursuit-il.
Inconvénients
Abhishek Fowdur ne peut atteindre les choses placées en hauteur et doit écrire avec les deux mains. Ce n’est pas évident, mais il a toujours voulu être autonome.
Ainsi, il a ses propres astuces pour se débrouiller au quotidien. L’adepte de la technologie a sa propre façon de manier son clavier pour vaquer à sa passion favorite qui est d’effectuer des recherches en ligne.
« Perfect practice makes it more perfect », fait-il observer pour expliquer comment il manie les objets, malgré sa paralysie.
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