Yudhishteer Bhujun, 33 ans, est un policier qui a servi avec dévouement pendant 12 ans. Mais, aujourd’hui, ce membre fidèle des forces de l’ordre fait face à une épreuve qui le prive de tout ce qu’il a connu jusque-là. Le 27 février 2023, lors d’une mission de routine dans le nord de l’île, un accident a changé sa vie à jamais. Ce qui devait être une opération ordinaire sur le terrain s’est transformé en cauchemar, dont il peine encore à se relever.
Lors de l’opération, Yudhishteer a été gravement blessé au pied droit. La nature exacte de la mission reste confidentielle, mais les conséquences de cet accident sont dramatiques. La blessure a non seulement rendu Yudhishteer incapable de marcher sans l’aide de béquilles, mais elle a également bouleversé sa vie professionnelle et personnelle. Loin de la protection qu’il offrait à la société, il se retrouve désormais en homme isolé, privé de son salaire et de ses droits, sans aucune compensation ni soutien officiel.
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Depuis l’accident, Yudhishteer a dû faire face à de multiples complications médicales. Ce qui devait être un rétablissement rapide s’est transformé en un parcours semé d’embûches, avec plusieurs interventions chirurgicales. Mais la situation ne s’est pas arrêtée là, car une infection rare a frappé son pied blessé, aggravant considérablement son état.
Les erreurs administratives : une entrave à la guérison
Le drame de Yudhishteer s’est aggravé par une négligence administrative qui lui a coûté cher. En effet, son dossier médical, un document crucial pour sa prise en charge, a été égaré par l’hôpital du Nord, ce qui a retardé ses démarches pour obtenir des aides publiques, y compris une pension d'invalidité, qu'il devrait recevoir en raison de son incapacité à travailler.
Les démarches auprès des autorités compétentes, notamment le ministère de la Santé, se sont avérées infructueuses. Ses nombreuses demandes ont été ignorées, et il se retrouve, en tant qu’ancien policier dévoué, à errer dans un système qui ne semble pas reconnaître son sacrifice. « J’ai tout donné à mon métier, et aujourd’hui, je me retrouve sans rien. On m’a oublié », confie-t-il avec une profonde tristesse.
La blessure au pied de Yudhishteer a nécessité pas moins de 11 interventions chirurgicales, dont plusieurs en Inde et en clinique privée à Maurice. Face à l’aggravation de son état de santé, les médecins ont conseillé à Yudhishteer de se rendre en Inde, où ils ont procédé à un remplacement partiel de l’os endommagé. Mais cette tentative de guérison a été compliquée par une infection rare, résistante aux antibiotiques, ce qui a retardé la cicatrisation. Cette infection a nécessité plusieurs débridements chirurgicaux, un nettoyage constant des tissus infectés. Malheureusement, malgré tous les efforts des médecins, la situation reste critique, et le risque d’amputation devient de plus en plus réel.
Aujourd’hui, seule une intervention spécialisée en France pourrait offrir à Yudhishteer une chance de sauver son pied. L'hôpital français, après avoir examiné son dossier, a accepté de l’accueillir pour un traitement. Toutefois, les frais liés à ce traitement sont considérables, Yudhishteer et sa famille de se retrouvent à court de moyens.
Un soutien familial sans faille
Face à cette situation désastreuse, Yudhishteer peut heureusement compter sur le soutien indéfectible de sa famille, qui se bat à ses côtés. Son père, un homme dévoué, a même pris sa retraite pour pouvoir s’occuper de son fils malade. « C’est très difficile de voir son enfant souffrir ainsi, sans pouvoir faire grand-chose », explique-t-il, le cœur lourd.
La famille, malgré ses efforts pour soutenir Yudhishteer, est en difficulté financière. Ils ont dû vendre plusieurs biens pour couvrir les frais médicaux, mais les dettes s’accumulent. « Nous faisons tout ce que nous pouvons, mais les coûts des traitements sont élevés. Nous n’avons plus les ressources nécessaires », déclare un ami proche de Yudhishteer. Ce dernier souligne la douleur de voir un homme qui a consacré sa vie à protéger les autres se retrouver dans une telle situation de vulnérabilité.
Au-delà des difficultés financières, c’est également la lenteur administrative qui pèse sur les épaules de Yudhishteer. Le manque de soutien des institutions a retardé la mise en place des soins nécessaires. Depuis la perte de son dossier médical, les démarches pour obtenir un traitement à l’étranger ont été compliquées, malgré les promesses d’une prise en charge rapide. « Les autorités ne semblent pas comprendre l’urgence de la situation. Chaque jour qui passe augmente le risque d’amputation », souligne-t-il, conscient que le temps est compté.
Aujourd'hui, Yudhishteer ne cesse de lancer un appel désespéré pour que les autorités prennent en charge son cas de manière urgente. « Je veux juste avoir une chance de sauver mon pied, de retrouver une vie normale et de pouvoir marcher à nouveau », implore-t-il, le regard plein d’espoir.
Au ministère de la Santé, Ashwin Soodhoo a assuré, lors de l’émission Explik ou Ka sur Radio Plus, le jeudi 5 décembre, que le dossier médical est désormais disponible et que les démarches pour le traitement à l’étranger sont en cours. Il a annoncé que le ministère ferait tout son possible pour accélérer les procédures, notamment en mettant en place un comité sur les blessures en service pour traiter des cas comme celui de Yudhishteer.
Un appel à la responsabilité
L’histoire de Yudhishteer Bhujun est celle d’un homme qui a donné sa vie pour protéger la société, mais qui se retrouve aujourd’hui abandonné par ces mêmes institutions qu’il a servies. Il lance un appel aux autorités, aux institutions et à la société pour que justice lui soit rendue et qu’il puisse enfin obtenir les soins dont il a besoin pour guérir.
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