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Dix ans après le démantèlement : Dawood Rawat dénonce la «vendetta politique» contre le groupe BAI

Dawood Rawat évoque des preuves concrètes d’un ciblage systématique.

Dix ans après la révocation des licences de Bramer Bank et de British American Insurance (BAI), Dawood Rawat, président du groupe, revient dans un communiqué de presse émis jeudi marquant le dixième anniversaire du démantèlement du groupe BAI, une affaire qu’il qualifie de « démantèlement criminel » et met en lumière des pratiques politiques qu’il considère comme des violations graves des droits des entreprises et des citoyens.

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En 2015, le gouvernement mauricien, soutenu par des institutions de l’État telles que la Banque de Maurice (BoM) et la Financial Services Commission (FSC), ont pris des mesures drastiques contre le groupe BAI.

Ces actions ont débuté avec la révocation des licences de la Bramer Bank, suivie par celle de British American Insurance. Selon Dawood Rawat, ces décisions étaient non seulement précipitées, mais motivées par des objectifs politiques. Il évoque un « acte prémédité » visant à détruire un groupe prospère, accusant certains membres du gouvernement de l’époque de s’être livrés à des manœuvres illégales.

« Ces actions, suivies de la nomination de conservateurs et d’administrateurs spéciaux, ont conduit à la liquidation de ces actifs clés et à l’effondrement d’un écosystème financier établi », soutient-il.

Dawood Rawat rappelle que la Bramer Bank, bien qu’étiquetée « à tort »  comme un « risque systémique » par les autorités, ne détenait que 4 % du marché bancaire, tandis que British American Insurance, avec une part de 42,52 %, représentait « indiscutablement une institution véritablement systémique ». Cependant, selon lui, ces décisions ont été prises de manière précipitée après une vague de retraits de liquidités « orchestrée, réduisant temporairement son ratio de liquidité en dessous des seuils réglementaires ». Cette crise de liquidités aurait été exacerbée par des actions extérieures orchestrées pour provoquer l’effondrement du groupe.

L’argument central de Dawood Rawat repose sur ce qu’il perçoit comme « un traitement injuste réservé au groupe BAI ». Selon lui, cette gestion catastrophique « n’était pas le fruit d’un problème structurel, mais bien d’une stratégie politique et économique ciblée ». La révocation de la licence de Bramer Bank, la saisie des actifs et la liquidation forcée des entreprises du groupe sont perçues comme des violations de la loi, non motivées par des exigences légales, mais par des considérations politiques. Cette analyse est renforcée par un rapport d’Interpol, qui, dans ses conclusions, soutient que les mesures contre le groupe étaient politiquement motivées et non fondées sur des raisons juridiques ou économiques. Le rapport d’Interpol, selon Dawood Rawat, précise que l’affaire « présente une dimension politique prédominante » et que les informations fournies par les autorités mauriciennes ne respectaient pas les normes de l’organisation internationale.

Au cœur de cette bataille, Dawood Rawat évoque des preuves concrètes d’un ciblage systématique. Il cite notamment une déclaration de l’ancien Premier ministre sir Anerood Jugnauth, qui, en 2019, a reconnu qu’il n’y avait « pas de Ponzi », contrairement aux accusations formulées à l’encontre du groupe. Dawood Rawat souligne que les charges portées contre les responsables de la BAI ont été abandonnées, mais que les dégâts infligés au groupe et à ses employés sont irréversibles. Cette reconnaissance, selon lui, démontre l’absence de fondement des accusations à l’encontre du groupe.

Aucune culpabilité

Une autre dimension de cette affaire réside dans la mise en place de la Règle 12(6) des Insurance (Amendment) Rules 2013, qui visait à limiter les investissements intra-groupes des assureurs. Selon Dawood Rawat, cette règle a été spécifiquement conçue pour affecter BAI, sans que des mesures similaires n’aient été appliquées à d’autres entreprises dans une situation comparable. Bien que le groupe ait proposé de coopérer avec les régulateurs et de mettre en place un plan de réduction des transactions entre parties liées, ce plan a été ignoré en 2015. Dawood Rawat considère cette action comme une tentative délibérée de nuire à son groupe, en dépit de ses efforts pour se conformer aux régulations. Ses accusations s’étendent à la manière dont la réglementation a été utilisée pour isoler BAI. 

Dix ans après le démantèlement, Dawood Rawat affirme qu’aucun tribunal n’a reconnu la moindre faute de la part des dirigeants du groupe BAI ou de ses entreprises. Aucune culpabilité n’a été établie contre lui ou sa famille, et pourtant les entreprises du groupe ont été détruites et leurs actifs saisis. 

Selon lui, l’affaire reste sans véritable réponse judiciaire, bien que plusieurs actions en justice aient été entreprises depuis lors. La dernière en date ne vise pas l’État mauricien, « qui reste un simple observateur au cœur de ces procédures », mais « les véritables instigateurs » du démantèlement : des entreprises privées et des individus responsables de ce qu’il considère comme une « vendetta politique ».

Le 28 mars dernier, il a déposé une plainte en Cour suprême, réclamant Rs 100 milliards en dommages et intérêts contre 20 entités et personnes, y compris l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth, les ex-ministres Vishnu Lutchmeenaraidoo et Roshi Bhadain.

Dans son communiqué, Dawood Rawat exprime la douleur des victimes de cette crise : les employés, les clients, les retraités, les fournisseurs et les PME, dont les vies ont été bouleversées par cette opération. Selon ses informations, au moins 11 personnes seraient décédées à la suite de cette crise, tandis que d’autres vivent toujours dans l’incertitude.

« Nous avons confiance en l’indépendance de la justice mauricienne et espérons que justice sera faite », conclut-il.

 

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