Le président chinois Xi Jinping est au Kazakhstan mercredi pour sa première visite à l'étranger depuis le début de la pandémie, à la veille d'un sommet régional avec notamment son homologue russe Vladimir Poutine pour approfondir leur alliance face aux Occidentaux.
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Xi Jinping, qui se rendra après cette visite en Ouzbékistan pour un sommet des dirigeants des États membres de l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), n'avait pas quitté la Chine depuis les premiers jours de la pandémie de Covid-19 en 2020.
Le Kazakhstan et l'Ouzbékistan sont deux pays de l'Asie centrale ex-soviétique, région au coeur des "Nouvelles routes de la soie", ce vaste projet voulu par le président chinois pour améliorer les liaisons commerciales de la Chine avec le reste du monde.
L'avion du dirigeant chinois a atterri à Nur-Sultan, la capitale kazakhe, peu après 08H30 GMT.
A la descente de l'avion, Xi Jinping a été accueilli par le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, les deux dirigeants portant des masques tout comme leurs délégations et la garde d'honneur.
Ils se sont ensuite rendus, chacun à bord de sa voiture, au palais présidentiel pour une rencontre bilatérale.
A la veille de ce déplacement, le dirigeant chinois a promis de "défendre la sécurité commune" avec le Kazakhstan, dans un article pour la presse kazakhe diffusé mardi par la télévision publique chinoise CCTV.
- 'Renforcer la sécurité' -
Dans un autre article destiné à la presse ouzbèke, M. Xi a promis de "renforcer la coopération en matière de sécurité".
Selon Xi Jinping, la Chine souhaite coopérer avec le Kazakhstan dans la lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé international ainsi que contre les trois "fléaux", terme utilisé par Pékin pour désigner le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme religieux.
Le gouvernement chinois a déjà utilisé cette formule pour justifier la répression exercée au Xinjiang, région chinoise frontalière du Kazakhstan, à l'encontre de la population musulmane ouïghour.
La Chine est accusée par des pays occidentaux et des organisations de défense des droits de l'homme d'avoir enfermé plus d'un million d'Ouïghours et d'autres membres de minorités musulmanes, y compris des Kazakhs, dans des camps. Pékin rejette ces accusations, affirmant combattre le terrorisme et assurer le développement de la région.
Des milliers de Kazakhs ont des liens familiaux avec des habitants du Xinjiang, région où les Kazakhs constituent la deuxième plus grande population turcophone après les Ouïghours.
Le Kazakhstan, pays riche en hydrocarbures qui veut approfondir ses importantes relations commerciales avec la Chine, tend à s'aligner sur la position de Pékin au sujet du Xinjiang.
Mais le pays est tout de même devenu une base arrière d'ONG dénonçant la situation au Xinjiang et reprochant aux autorités kazakhes leur inaction.
Après sa visite au Kazakhstan, Xi Jinping se rendra à Samarcande, joyau architectural ouzbek de l'ancienne route de la soie, pour le sommet de l'OCS, prévu les 15 et 16 septembre.
L'OCS est composée de la Chine, de la Russie, de quatre pays d'Asie centrale --Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan et Tadjikistan--, de l'Inde et du Pakistan.
- 'Alternative à l'Occident' -
La Russie a indiqué que M. Xi rencontrerait M. Poutine en marge du sommet. Moscou, frappé par des sanctions occidentales à cause de son offensive contre l'Ukraine, cherche à renforcer ses liens avec Pékin.
Le Kremlin a souligné mardi que l'OCS constituait "une alternative réelle aux structures orientées vers l'Occident".
Pékin n'a pas condamné les interventions de Moscou en Ukraine et a dénoncé les sanctions occidentales et les ventes d'armes à Kiev.
Ce voyage est le premier de Xi Jinping en dehors des frontières de la Chine depuis les premiers jours de la pandémie de Covid-19.
Son dernier déplacement à l'étranger remonte à janvier 2020, en Birmanie. Quelques jours après son retour, la ville de Wuhan avait été confinée en raison d'une épidémie du nouveau coronavirus.
Depuis lors, Xi a principalement mené sa diplomatie de manière virtuelle. Il a néanmoins reçu plusieurs dirigeants étrangers, parmi lesquels M. Poutine, lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin en février.
© Agence France-Presse
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