Vishnu Thodda, ancien recteur : «L’indiscipline des élèves a pris de l’ampleur»

L’indiscipline des élèves a toujours existé, mais elle a pris de l’ampleur et est en quelque sorte le reflet de la société. C’est le constat des intervenants de l’émission « Au cœur de l’info », animée par Mélanie Duval et Jugdish Joypaul, le vendredi 31 mars, sur Radio Plus. 

Vishnu Thodda, ancien recteur, a imputé cette situation au parcours de l’enfant. « Il ne naît pas indiscipliné, il le devient », dit-il.  « L’école est responsable de la construction du caractère et de la mentalité, entre autres, des élèves. Les enseignants ont ainsi un rôle prépondérant à jouer dans le développement intégral des élèves qui comprend l’éducation intellectuelle, morale et émotionnelle » poursuit-il. L’ancien recteur a demandé aux parents « d’accorder plus de temps à leur enfant en dépit de leur emploi du temps chargé ».

« Il ne faut pas chercher de bouc-émissaire dans l’indiscipline des élèves, mais trouver la source de leur frustration et essayer de les comprendre afin de résoudre les problèmes », a soutenu le psychologue Sarvesh Dussoye. Pour lui, « la violence ne sert à rien sauf à braquer son vis-à-vis qui se met alors sur la défensive et freine la communication. La société se doit de comprendre le mal-être des jeunes et le message qu’ils veulent passer derrière leur agressivité ». 

« Une grande partie du comportement des enfants trouve sa genèse dans ce qui se passe dans la société », a, pour sa part, souligné Mrynal Daby, membre du National Forum for Colleges Mauritius. Il a soutenu que les enfants sont comme des éponges qui se laissent dicter par leur environnement. « Une grande partie du comportement des élèves découle de divers facteurs structurels et contextuel comme la privatisation et la marginalisation, entre autres, qui engendrent des frustrations », a-t-il fait ressortir. D’où le fait que certains se font « remarquer » à travers un comportement inapproprié. 

Le président de la Fédération des managers des collèges privés, Bashir Taleb, est, lui, d’avis qu’il faut revoir l’Extended Stream, en remplacement au programme prévocationnel, qui ne semble pas être adapté à certains élèves. « Les enfants ont besoin d’une bonne dose d’éducation adaptée. L’Extended Stream doit être repensé », a-t-il soutenu.