Virus: gare aux infections saisonnières !

Le temps pluvieux a favorisé la prolifération des microbes responsables de certaines infections saisonnières. Ce qui a eu pour conséquence une hausse du nombre de cas de grippe, de gastro-entérite et de conjonctivite. La prudence est de mise. La grippe et d’autres infections respiratoires affectent de nombreux Mauriciens ces derniers temps. Le nombre de cas est en hausse dans les hôpitaux : 5 685 cas ont été recensés du 22 au 28 février, contre 5 483 du 15 au 21 février. Cette hausse s’explique par le mauvais temps qui prévaut ces derniers temps. D’habitude, on parle de grippe en hiver. Mais cela s’applique aux pays tempérés, explique le Dr Fazil Khodabacus, du département des maladies infectieuses du ministère de la Santé. Les pays tempérés sont ceux où il y a quatre saisons – hiver, printemps, été et automne – comme en Europe. Dans ces pays, le virus de la grippe circule surtout en hiver à cause du climat froid et sec qui favorise sa propagation. Mais Maurice est un pays tropical et non tempéré,  « Ici aussi, nous allons constater une hausse des cas en hiver pour la même raison. Mais en tant que pays tropical, Maurice a tendance à enregistrer une hausse des cas en été aussi. Parce qu’en période pluvieuse, la forte chaleur et le taux d’humidité élevé favorisent la propagation des virus, y compris celui de la grippe. Ils circulent donc tout au long de l’année chez nous », explique notre interlocuteur. Il ajoute que ces virus sont imprévisibles et qu’il est difficile de prédire les changements climatiques. Le Dr Khodabacus fait remarquer que l’été est plus chaud cette année et que souvent, des flash floods sévissent. « Le monde entier est touché par ces changements climatiques. Maurice ne fait pas exception à la règle. L’année dernière, la chaleur et l’humidité étaient plus conséquentes en janvier. Cette année, elles ont commencé à se manifester à partir de février. D’où la propagation de ces virus. »

Symptômes plus virulents

Par ailleurs, le Dr Khodabacus souligne que les gens soutiennent, avec raison, que les symptômes qu’ils ressentent sont plus virulents, de par la nature du virus de la grippe. « Il est toujours en mutation, à divers degrés. Lorsque cette mutation est minime, les symptômes deviennent plus prononcés. En revanche, lorsque les virus changent radicalement, ils donnent lieu à la formation de nouveaux virus, comme cela a été le cas en 2009, avec pour conséquence la pandémie du virus AH1N1. C’est pour cela, d’ailleurs, que chaque année, de nouveaux vaccins antigrippe sont mis au point », déclare le médecin. La période d’incubation du virus de la grippe – c’est-à-dire la période entre le moment où la personne est contaminée et le moment où les symptômes se manifestent – est d’un à deux jours seulement. Les principaux symptômes sont : forte fièvre, maux de tête, toux, courbatures, écoulement du nez, vomissements et diarrhées dans certains cas. C’est un virus hautement contagieux qui peut se transmettre rien qu’en touchant des objets ou surfaces contaminés, entre autres. Le médecin précise qu’on se remet normalement d’une grippe en l’espace d’une semaine. En revanche, chez les enfants, les symptômes peuvent durer une dizaine de jours. « Il ne faut en aucun cas pratiquer l’automédication. C’est le médecin qui est en mesure de déterminer quels sont les médicaments à être administrés au patient pour qu’il se remette au plus vite. Le repos et la réhydratation sont aussi importants que les médicaments », insiste le Dr Fazil Khodabacus. Il ne faut jamais banaliser la grippe puisqu’elle peut causer de nombreuses complications comme l’otite (inflammation des oreilles), la sinusite, la bronchite et la pneumonie. La grippe peut même être fatale dans certains cas,si elle entraîne une détresse respiratoire, prévient le Dr Khodabacus. Par exemple, chaque année en France, l’on déplore 2 000 morts pendant la saison grippale. Ce sont les enfants en bas âge et les personnes âgées qui ont le plus de risques d’être victimes de  complications, ainsi que les femmes enceintes, les personnes obèses, les malades atteints de cancer, les asthmatiques et les diabétiques.