La sentence est tombée lundi 18 avril en cour intermédiaire. La magistrate Renuka Devi Dabee a infligé trois mois de prison à Rakesh Gooljaury.
La sentence a toutefois été suspendue, le temps qu’une enquête sociale soit menée sur Rakesh Gooljaury pour déterminer s’il est habilité à effectuer des travaux communautaires au lieu de purger cette peine de prison. Il devra être de retour en Cour le 4 mai.
L’homme d’affaires a été trouvé coupable d’avoir fait des fausses déclarations à la police dans le sillage du cambriolage au bungalow de Navin Ramgoolam dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011.
Rakesh Gooljaury avait plaidé coupable lundi 11 avril à l’ouverture de son procès. Il était poursuivi pour « effecting public mischief » en violation de l’article 298 du Code pénal. Il était défendu par les avocats Rex Stephen, Jacques Panglose, Sanjeev Teeluckdharry et Rouben Mooroongapillay.
La poursuite était assurée par Mohana Naidoo, Senior Assistant Director of Public Prosecutions. Celle-ci avait réclamé une peine carcérale pour Rakesh Gooljaury. De son côté, la défense avait demandé à la Cour de faire preuve d’indulgence envers son client soutenant que ce dernier ne mérite qu’une amende.
« Pran sarz »
Dans ses dépositions produites en Cour, Rakesh Gooljaury est revenu sur le cambriolage au bungalow de Navin Ramgoolam, à Roches-Noires. Il a déclaré que c’est sur l’insistance du Premier ministre d’alors qu’il a consigné des fausses déclarations. Dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, une fête avait eu lieu dans le bungalow de Navin Ramgoolam. La femme d’affaires Nandanee Soornack et Rakesh Gooljaury étaient présents.
Après la fête, Rakesh Gooljaury est retourné chez lui à Saint-Pierre. Il a été alors contraint de faire demi-tour à la suite d’un appel téléphonique de Nandanee Soornack.
De retour au bungalow de Navin Ramgoolam, Rakesh Gooljaury a constaté que l'ex-Premier ministre saignait au niveau du torse et avait les cheveux ébouriffés. Navin Ramgoolam et Nandanee Soornack étaient sous le choc.
Puis les adjoints au commissaire de police Dev Jokhoo et Ravin Sooroojebally sont arrivés sur place. Navin Ramgoolam a alors mis tous ceux présents au courant de ce qu'il s’était passé.
Remords
Navin Ramgoolam leur a relaté qu’il avait été attaqué par un voleur alors qu’il se trouvait dans sa chambre. Il a alors demandé à Rakesh Gooljaury de « pran sarz », tout en lui donnant des détails sur le voleur.
Selon Rakesh Gooljaury, le DCP Dev Jokhoo a fait le nécessaire pour qu’il fasse une fausse déposition, à la police, le 3 juillet 2011. Rakesh Gooljaury a déclaré qu’il n’avait d’autre choix que de venir en aide à son ami qui était, de surcroît, le Premier ministre du pays.
Il a avancé avoir eu des remords durant quatre ans. Ainsi, un mois après la défaite de Navin Ramgoolam aux législatives de 2010 et le changement de gouvernement, il a donné une nouvelle déposition de son plein gré.
Rakesh Gooljaury avait déclaré en Cour qu’il va coopérer davantage avec la police. Il a aussi promis qu’il témoignera contre Navin Ramgoolam et les autres protagonistes dans cette affaire.
Témoin contre Ramgoolam
Cette étape franchie des poursuites seront engagées contre l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, Dev Jokhoo, l’ex-patron du National Security Service (NSS), et l’ex-DCP Rampersad (Ravin) Sooroojebally. Rakesh Gooljaury sera alors assigné comme témoin à charge lors de ce procès.
Déclaration de Me Jacques Panglose, un des avocats de Rakesh Gooljaury, après le prononcé du verdict:
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