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Victime d’un accident il y a 10 ans : convoquée huit fois par le board médical, Shirly n’a jamais bénéficié d’une pension

Shirly Shirly et son époux Benjamin Mangalon.

« Je n’ai pu retrouver l’usage total de mon pied depuis mon accident survenu en 2009. » Propos accablants de Shirly Mangalon, 47 ans, ex-employée d’usine qui a été licenciée en raison de son état de santé. Les multiples demandes de cette mère de famille auprès du ministère de la sécurité sociale et de la Solidarité nationale pour avoir une pension ont été rejetées.

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Cette habitante de Sainte-Croix ne sait plus vers quelle instance se tourner. Depuis son accident survenu en 2009, Shirly Mangalon, 47 ans, n’a pu reprendre son travail à cause de son état de santé. Par la suite, elle a été licenciée par la direction de l’usine pour laquelle elle travaillait. « On m’a informé que je ne pourrais plus être salariée et on m’a payée pour mon temps de service. De plus, aucune compagnie ne veut m’embaucher. Le médecin m’a averti que je commence à être atteinte de problèmes sciatiques, car je ne peux tenir droit. » 

Mère de quatre enfants, âgés de 29, 26, 22 et 20 respectivement, dont deux sont sous sa charge, Shirly explique qu’elle a du mal à joindre les deux bouts. Seul Benjamin, son époux, est la source de revenus de la maison. « Je ne suis pas dans la capacité de rester debout pendant de longues minutes. D’où la raison de mon incapacité à reprendre le travail. J’ai porté des vices durant un an et depuis je n’ai pu retrouver l’usage total de mon pied. » 

Victime d’un hit & run

C’est suite à un ‘hit & run’ que Shirly s’est retrouvée gisant sur l’asphalte. « Les faits se sont déroulés à la fin d’une journée à la plage en famille. Notre véhicule est tombé en panne. Et une voiture conduite par un étranger a dépassé la nôtre et m’a heurtée de plein fouet », relate-t-elle. Résultat : la victime a dû être admise durant deux longs mois à l’hôpital. De plus, le rapport de la police stipule que le conducteur était ivre au moment des faits, précise la quadragénaire.

Comme elle n’est plus en mesure de travailler en raison de son état de santé, Shirly a fait une application pour obtenir une pension. « Malheureusement, à chaque fois ma demande a été rejetée. » Convoquée huit fois par le board médical, elle précise que selon les médecins du board : « mon taux d’incapacité est estimé à moins de 60 %, malgré le fait que j’ai présenté tous les documents reçus de mon médecin traitant ». Cette femme au foyer est découragée. Sa requête pour bénéficier d’une aide sociale à la place d’une pension permanente a aussi été refusée. « Je suis triste, car j’étais une personne active et débrouillarde, mais depuis ce terrible accident je suis contrainte à dépendre d’une autre personne. De plus, je suis constamment sous prescriptions médicales », relate Shirly qui espère que sa santé s’améliorera. 

Benjamin, son époux, pense qu’il y a une erreur quelque part. « C’est comme-ci qu’on doit mendier pour que mon épouse puisse obtenir une pension. Je pense qu’il doit y avoir une erreur quelque part, c’est inconcevable qu’une personne victime d’un accident ne puisse bénéficier de l’aide du gouvernement, d’autant plus qu’elle n’est plus en capacité de travailler. Notre situation financière est de plus en plus difficile, car j’ai un de mes enfants qui étudie  à l’université actuellement », souligne ce chauffeur de poids lourd. Quant à la mère de famille, elle ne souhaite qu’une chose : que sa pension puisse lui être accordée afin de pouvoir respirer et être plus stable financièrement. 

Cependant, la dernière lettre reçue de la Sécurité sociale datant du 10 septembre dernier fait mention que la demande de pension n’a pas été accordée à Shirly Mangalon et qu’elle n’était pas éligible selon la National Pensions Act de 1976.

Critères pris en considération 

De son côté, l’Acting Deputy Commissioner de la Sécurité sociale, Dharma Ramjunum, explique que selon les critères du board médical, un patient doit être d’une incapacité de 60 % pour pouvoir bénéficier d’une pension. « Il y a plusieurs critères qui sont pris en considération et auxquels doivent répondre les patients, cela inclut un certificat médical de son médecin traitant qui certifie son incapacité à 60 % », dit-il. 

Toujours selon ses dires, ce même document donnera l’indication de la gravité de la maladie dont souffre le ou la patiente. « Il faut faire ressortir qu’avant de pouvoir être éligible, une analyse très approfondie est faite auprès du patient. Il y a des critères auxquels il doit répondre. Si ces critères ne sont pas respectés, le board n’aura pas d’autres choix que de ne pas recommander à ce que l’appliquant bénéficie de cette pension », argue l’Acting Deputy Commissioner.

Et de conclure que « l’état physique de la personne est prise en considération à domicile seulement si elle est dans l’incapacité à se déplacer ou si le patient est alité. Dans le cas de Shirly, si elle est mariée et que son époux travaille, les revenus de son époux sont aussi pris en considération. Toutefois, nous verrons à notre niveau si elle satisfait certains critères. Nous allons voir dans la mesure du possible comment l’aider ».

 

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