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Vassen Kauppaymuthoo : «il faut se préparer aux séismes et aux tsunamis»

Selon les données de l’U.S. Geological Survey (USGC), le séisme enregistré mercredi au sud-ouest de Maurice était d’une magnitude de 6,7 sur l’échelle de Richter.

Les services météorologiques de Maurice ont émis un bulletin mercredi à 08 h 55 concernant un tremblement de terre de magnitude 6,5, dont l’épicentre était situé à environ 4 500 km au sud-ouest de Maurice. L’expert en environnement et océanographe Vassen Kauppaymuthoo revient sur ce phénomène. 

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Un bulletin faisant mention d’un tremblement de terre a été publié, mercredi, par les services météorologiques de Maurice, indique le National Disaster Risk Reduction and Management Centre (NDRRMC) dans un communiqué. Le tremblement de terre, de magnitude 6,5, a été observé à 08 h 55. L’épicentre était situé en latitude 53,3° sud et en longitude 25,4° est, soit à environ 4 500 km au sud-ouest de Maurice. Malgré l’absence de risque de tsunami, il a recommandé de ne pas s’aventurer dans les lagons et le long des plages des régions de l’ouest et du sud. 

L’expert en environnement et océanographe Vassen Kauppaymuthoo explique qu’un tremblement de terre est un phénomène naturel causé par le mouvement des plaques tectoniques.  Selon lui, nous observons de nombreux phénomènes sismiques, notamment dans la région du Cercle de feu près de l’Indonésie. Il rappelle qu’un important tremblement de terre a eu lieu le 26 décembre 2004, causant la mort de 500 000 personnes dans l’océan Indien. « Hier encore, un tremblement de terre s’est produit. Ce phénomène résulte du relâchement d’énergie accumulée lorsque deux roches appuient l’une contre l’autre jusqu’à ce que l’énergie se libère brusquement, créant un claquement à la jonction des plaques », indique-t-il. 

Le séisme de mercredi s’est produit à 4 500 km de Maurice et a été enregistré avec une magnitude de 6,7 par l’U.S. Geological Survey (USGC), ce qui est significatif sur l’échelle de Richter en termes d’énergie libérée, souligne Vassen Kauppaymuthoo. « Lorsque cette énergie se libère, elle peut provoquer un mouvement en surface ou la propagation d’un tsunami. À Haïti, un séisme de magnitude 7 a causé entre 300 000 et 400 000 décès, démontrant la dangerosité des tremblements de terre, surtout lorsqu’ils sont peu profonds (environ 10 km). » 

Un pré-avertissement a été émis mercredi matin par l’Indian Ocean Tsunami Warning and Mitigation System (IOTWNS) basé sur des données historiques et des modélisations, indiquant la possibilité de génération d’un tsunami pouvant affecter des régions comme Maurice.  « Le NDRRMC a communiqué à 09 h 33 qu’il n’y avait pas de risque de tsunami pour Maurice. Cependant, cet événement rappelle l’importance pour Maurice d’être prête à faire face aux risques de tremblement de terre et de tsunami », soutient-il. 

L’expert en environnement et océanographe ajoute que Rodrigues a également été proche d’un tremblement de terre récemment, se situant près de la jonction triple de l’océan Indien, une zone favorable aux séismes sous-marins. « En 2004, j’avais déjà souligné le risque de tsunami, et l’UNESCO a confirmé que ce risque est réel. Un système d’alerte au tsunami a été mis en place en tenant compte du nombre de personnes décédées en 2004 en Somalie et aux Seychelles, avec des ressentis jusqu’à Maurice », évoque-t-il. 

Un tsunami peut parcourir de longues distances, jusqu’à 800 km en quelques heures (5 à 7 heures) pour atteindre Maurice. « Ce risque ne concerne pas uniquement l’Indonésie, les Comores, ou la Réunion. Nous devons rester prêts à faire face à ce type de situation », plaide Vassen Kauppaymuthoo. 

Il souligne, de plus, que ces phénomènes sont également liés aux changements climatiques. Par exemple, la fonte des glaces au pôle Sud entraîne un ajustement isostatique, faisant remonter la terre et modifiant l’équilibre entre les plaques tectoniques, ce qui peut provoquer des tremblements de terre. Ainsi, met-il en garde, avec les changements climatiques, nous devons nous attendre à des ajustements importants.

Vassen Kauppaymuthoo réitère que Maurice doit rester prête aux tremblements de terre et aux tsunamis. « Ces événements nous rappellent la nécessité de se préparer aux catastrophes naturelles, au-delà des inondations et des cyclones », insiste-t-il.


 

 

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