L’ancienne CEO d’Apollo Bramwell n’est plus. Valérie Rawat est décédée à l’âge de 52 ans, le lundi 4 mars à Paris, où elle s’était rendue, il y a quelques mois, pour être auprès de sa famille.
Valérie Rawat, née Labrunette, a grandi en France, où elle a suivi des formations dans plusieurs écoles d’infirmiers. Elle y a travaillé dans des cliniques et des institutions de santé comme infirmière. Elle est devenue la directrice d’Apollo Bramwell Nursing School en 2008.
Elle comptait parmi ceux qui avaient insufflé une âme à l’hôpital Apollo Bramwell. Ce qui a valu à l’institution, durant son passage en tant que Chief Executive Officer (CEO), des récompenses internationales, notamment le Brand Leadership Award en 2013 et le Women Leadership Award en 2014.
« En tant que directrice de l’Apollo Bramwell Nursing School et éventuellement comme directrice générale de l’hôpital Apollo Bramwell, elle avait mon respect et mon amitié », relate Javed Bolah, CEO de Cerebro et ex-collègue de la défunte.
Ses proches parlent d’elle comme d’une battante. « Elle a bravé la tête haute la jalousie et les commentaires venimeux à son égard. Forte de son expérience et de beaucoup d’heures de travail, elle a démontré qu’elle méritait amplement la responsabilité de développer et de promouvoir l’excellence des services de l’hôpital », ajoute-t-il.
Il la croisait souvent après les heures de bureau ou en début de soirée, dans les couloirs de l’hôpital. « Il était important pour elle de s’assurer que tout se passait bien, de parler aux proches des malades et d’encourager ceux qui restaient de garde. “Pena lakaz ?” lui demandais-je ? “Sa mem mo lakaz. Et vous ?” me répondait-elle. »
Lorsque la direction de l’hôpital lui est ôtée en 2015, ses proches confient qu’elle ménageait sa douleur. Elle continuait, malgré tout, à éclairer la voie des autres avec son sourire, son humanité et son humour.
« Avec son décès, le paysage médical mauricien vient de perdre une de ses plus importantes icônes. Une CEO de référence, que l’on aura bien du mal à remplacer, tant son timbre restera à jamais gravé dans les mémoires. Le plus bel hommage que nous puissions rendre à Valérie, c’est de nous montrer dignes de sa contribution pour l’hôpital », confie son ancien collègue. Ce dernier est en faveur de l'idée de donner son nom à une unité de l’hôpital, comme cela a été évoqué par certains sur Facebook.
Son beau-frère Dawood Rawat : «Valérie était une mère qui s’occupait de ses deux institutions comme aucune autre professionnelle»
« Une très grande dame nous a quittés sur la pointe des pieds. Je dis souvent que je ne connais pas beaucoup de vrais Mauriciens, tant le pays est complexe. En épousant Ahmad Rawat, mon frère architecte, Valérie a adopté le pays de son époux. Et ils y vivaient heureux avec leurs deux fils Ehsan et Adil. Tout allait bien jusqu’à cette soirée maudite qui allait bouleverser beaucoup de vies. Valérie fut l’une des plus malheureuses victimes de ce cauchemar. »
Bien que Française, elle s’était donnée corps et âme à son école et à son hôpital, que les patients ou visiteurs locaux et étrangers flattaient si souvent. « Valérie était une mère qui s’occupait de ses deux institutions comme aucune autre professionnelle. Son travail, sa petite famille : c’était sa joie de vivre. L’île Maurice perd une professionnelle exceptionnelle. Valérie avait compris qu’il fallait maintenir une discipline de fer, car le bien-être des patients était en jeu. Et elle sut transmettre cette rigueur aux autres avec énormément de respect. »
La famille d’Ahmad Rawat, ses deux fils Eshan et Adil, le père de Valérie, Jean, remercient tous ceux qui leur ont exprimé leurs sympathies.
Raj Ramrachia : «Valérie Rawat avait le sens des affaires»
À 23 h 41, le dimanche 3 mars, Valérie Rawat a envoyé un dernier message à son collègue et ami Raj Ramrachia sur WhatsApp. Elle lui souhaitait une pieuse Maha Shivaratri et un « Goodnight Ji » (NDLR : Bonne nuit à vous). Elle était en France et lui en Afrique du Sud.
L’homme d’affaires Raj Ramrachia n’arrive toujours pas à réaliser qu’elle n’est plus de ce monde. « Valérie avait un bon cœur. Elle était pleine de vie, positive et chaleureuse. Elle était toujours prête à aider les autres. Elle était en bonne santé et menait une vie active. C’était une très bonne amie de mon épouse et le mentor de mes enfants. C’était un membre de notre famille », raconte-t-il.
Valérie Rawat s’est associée au Cancer Association of Mauritius (CANMA), fondée par Raj Ramrachia, en 2015. Elle a d’ailleurs aidé à l’organisation de la première marche de sensibilisation. Elle a soutenu la campagne de lutte contre le cancer, avant d’occuper le poste de vice-présidente de CANMA pendant deux ans.
« L’association a beaucoup bénéficié de son expérience dans le domaine médical et de son flair pour la communication. Elle avait le sens des affaires », fait-il ressortir. Valérie Rawat a aussi été le Marketing Head de Bagtech International, dont Raj Ramrachia est le Chairman et Fred Coelo le CEO.
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