Valérie Jordaan a affûté ses crayons, ses ciseaux et son style pendant plus de 30 ans sans jamais renoncer à son rêve, celui de devenir styliste et de créer sa marque de vêtements, baptisée « Sundae », lancée en novembre dernier. Rencontre avec un petit bout de femme pétillante à souhait.
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« Comme le dessert à base de crème glacée, Sundae est coloré, frais et synonyme de détente. Sundae s’impose comme la marque qui comble le fossé entre le mass market fast fashion et les vêtements de designers. Les lignes sont simples et le style minimaliste. Les vêtements sont fabriqués par une petite usine et des ateliers permettant à Sundae de limiter le nombre de pièces et de miser sur la qualité », dit Valérie Jordaan qui lancera très bientôt la troisième collection de sa marque.
Dans son magasin, sis au centre commercial Riverview, à Rivière-Noire, Valérie Jordaan ne chôme pas. À l’arrière du magasin, la jeune maman s’attelle à faire des croquis des modèles qui feront partie de la nouvelle collection été 2018 - 2019. Robe enveloppe, robe à volants, caftans, robe de plage, combi, short… tous dans une variété de couleurs. Trois thèmes feront partie de la nouvelle collection, « Desert Flower », « Havana Twist » et « Beachside Bungalow ».
« En créant la marque, je voulais offrir aux Mauriciens la possibilité de trouver des vêtements où ils pourront se sentir à l’aise et en même temps les porter en journée comme en soirée, parfaitement adaptés à la vie sur l’île », confie la styliste.
Au niveau des matières, Valérie Jordaan en propose toute une panoplie en mettant, toutefois, l’accent sur le lin et le coton.
« Sundae met à la disposition des Mauriciennes une variété de matières. On retrouve beaucoup de lin et de coton dans les collections parce que ce sont des matières agréables à porter et adaptées au climat océanique humide. Aussi, le coton et le lin sont considérés comme les meilleurs choix pour l’environnement », dit notre interlocutrice.
Tout nouveau sur le marché, Sundae est le rêve de petite fille de Valérie Jordaan qui a décidé de lancer sa marque de vêtements neuf mois de cela.
« C’est quelque chose que j’ai toujours voulu, mais je n’osais pas franchir le pas. Les gens me disaient que le marché était difficile », fait ressortir la styliste. Pas assez cependant pour espérer diminuer la fougue de la femme déterminée. Une décision, mûrement réfléchie, qui la taraudait depuis son jeune âge. Sa première cliente : sa poupée. Valérie avait alors huit ans.
« Ma mère faisait de la couture pendant ses temps libres, c’était une passion innée. Je me souviens que je passais des heures à la regarder manipuler les tissus pour en faire des vêtements. Elle m’a appris la base de la couture. D’où, la robe que j’avais cousue pour ma poupée quand j’avais huit ans. Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était une robe de mariée », raconte Valérie Jordaan.
Adolescente, Valérie customisait ses vêtements, envahie par le besoin de créer, d’être originale et de ne pas se cantonner à ce qu’elle voyait et ce qui s’offrait à elle.
« À l’adolescence, surtout vers l’âge de 15 ans, je cousais et je vendais des robes et des bikinis à mes copines de classe. D’ailleurs, deux des vêtements, portés par des filles lors de soirées, ont même remporté le prix du ‘best dressed prizes’ ».
Son choix d’études était une évidence. C’est dans le stylisme qu’elle a entamé ses études supérieures en Afrique du Sud. Ensuite, cap sur le pays de Sa Majesté, où elle travaillera comme « visual merchandiser ».
« Pendant deux ans, j’habillais les vitrines des magasins situés à Oxford Street. Je mettais aussi en place les coins saisonniers et présentais les vêtements de manière à améliorer leur valeur visuelle. J'ai beaucoup appris sur le commerce et l'impact du marketing visuel, où il s’agit de captiver l'attention du client émotionnellement. La plupart des clients n'ont pas besoin de plus de tenues, ils doivent en tomber amoureux. Mon travail consistait à les faire aimer les vêtements », confie Valérie.
De retour à Maurice, elle a travaillé pendant dix ans pour un grand groupe de textile.
« Mon travail au sein du groupe m’a permis d’acquérir de l’expérience et de parfaire ma connaissance. J’étais chanceuse d'être à la pointe du développement technique des nouveaux tissus, d'apprendre les outils du design industriel et de travailler étroitement avec les modélistes. J'ai voyagé dans de nombreuses villes du monde, certaines pour présenter des collections à de grands détaillants et d'autres pour acquérir des connaissances sur le marché et des tendances. Finalement, après de nombreuses années d’expériences diverses et quelques années d’hésitation, j’ai décidé de lancer mon
label », explique Valérie.
Pour s’inspirer dans la création de ses vêtements, Valérie suit de très près la mode des marques, comme Sézane, Madewell, Kookaï, Sessùn et Indie, aussi bien que SIR et Hannah Kristina Metz.
« Mais avant tout, ce sont les matières utilisées qui inspirent les collections de Sundae », explique la styliste.
En termes de projets, Valérie veut se positionner dans le Nord de l’île et doubler ses offres en matière de style d'ici décembre.
« Notre objectif à long terme est de fabriquer nos propres vêtements en élargissant la gamme à des robes et des vêtements de nuit. J'ai deux jeunes filles. Donc, quand Sundae sera prêt, c’est une évidence que nous lancerons aussi une collection contemporaine pour filles. Les idées sont infinies, mais le but est de proposer à nos clients une gamme mauricienne bien pensée et faite avec le cœur », fait ressortir notre interlocutrice.
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