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Vacoas popular Multi-purpose Co-operative Society : le directeur éjecté pour des «faveurs» faites à ses proches

La coopérative de Vacoas

Mahen Sookun, directeur de SB ProConsult et gestionnaire de la coopérative de Vacoas, est accusé d’avoir fait des fleurs à ses proches dans l’exercice de ses fonctions. Sa femme a acheté une Chrysler de la coopérative, alors que sa sœur a traité les dossiers légaux dans plusieurs cas. Le conseil d’administration intérimaire a voté la résiliation de son contrat. Toutefois, le président de l’instance vole à son secours et crie à l’ingérence politique.

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Une Chrysler vendue à son épouse, des contrats décrochés par sa sœur et des tarifs exorbitants. Telles sont, dans les grandes lignes, les raisons qui ont poussé le conseil d’administration intérimaire à éjecter Mahen Sookun, directeur de SB ProConsult, comme gestionnaire de la Vacoas Popular Multi-purpose Co-operative Society Ltd.

La coopérative est en difficulté financière depuis la fraude de Rs 300 millions découverte en 2015. Depuis, elle est gérée par SB ProConsult. Mahen Sookun, lui, se défend d’avoir agi de manière illégale. Il a le soutien du président du board intérimaire, Sunil Jhugroo, qui a juré un affidavit accusant le ministre Sunil Bholah d’ingérence dans les affaires de la société.

« The Society is in the right path of recovery but the intervention of the Registrar and that of the Ministry appears to stop this progress », lit-on dans l’affidavit. Sunil Jhugroo accuse le ministre Bholah de s’être impliqué dans la vente de 37 arpents de terres à Flic-en-Flac appartenant à la coopérative.

Une entreprise française, Fontanel and Morne et une firme chinoise, Claridges Property Ltd, figurent parmi les acheteurs potentiels. Sunil Jhugroo dit que dans une réunion le 29 novembre, Sunil Bholah a tenté de forcer la vente en faveur de Claridges Property Ltd. Lors d’une réunion du Board, il accuse encore le représentant du ministre au conseil d’administration, Bagtaraze Koonbeeharry, d’avoir influencé l’agenda pour y inclure la résiliation du contrat de SB ProConsult.

Une Chrysler rachetée à Rs 300 000

Sunil Bholah ne nie pas son intention de faire éjecter SB ProConsult. « Des éléments troublants sont remontés vers moi à travers les membres de la coopérative. J’ai alors demandé au Board de considérer la résiliation du contrat du gestionnaire. J’ai été ferme sur le sujet », explique le ministre au Défi Plus.

Mais il souligne que c’est un conseil d’administration, dont six membres sur neuf sont membres de la coopérative, qui a pris la décision. Certains d’entre eux ont expliqué ce qui est reproché à Mahen Sookun et SB ProConsult. « Nous ne sommes pas d’accord avec la façon de faire de SB ProConsult », dit un membre du Board et de la coopérative.

Il cite un nouveau contrat de trois ans approuvé par l’assemblée générale et des honoraires de Rs 1,5 million réclamés, représentant 2 % des dettes recouvrées par SB ProConsult. Le consultant perçoit une allocation mensuelle de Rs 150 000, alors qu’il avait promis de réclamer la moitié des Rs 200 000 que touchait Ernst & Young pour cette tâche. « C’est le Board qui a décidé de résilier son contrat avec un préavis de trois mois. Le ministre ne décide pas », assure cette source.

Elle révèle qu’une Chrysler appartenant à la coopérative a été achetée par l’épouse de Mahen Sookun. « Il n’y a eu que deux soumissionnaires, dont l’épouse du directeur, qui a acquis la voiture pour Rs 300 000. Ce n’est pas normal. Elle a eu accès à des privileged informations », soutient notre source. Qui plus est, la sœur du directeur, Poonum Sookun-Teeluckdharry, a décroché plusieurs contrats pour traiter les dossiers de la coopérative en Cour.


Mahen Sookun se défend

Contacté pour sa version, Mahen Sookun réplique d’abord qu’il ignore que Sunil Jhugroo a juré un affidavit. Il se défend cependant de toute maldonne depuis qu’il gère la coopérative.

Concernant sa sœur : « Il y a eu un appel d’offres pour les services légaux. Beaucoup d’avocats ont postulé. Ma sœur a soumis la meilleure offre. À aucun moment je n’ai été mêlé à cette décision. » Il précise que sa sœur ne touche que Rs 20 000 par dossier traité, alors que les autres avocats réclamaient Rs 50 000 précédemment. 

Pour la vente de la Chrysler à son épouse, il adopte la même défense. « C’est le receiver du gouvernement qui saisit les biens et les met en vente au public. Ma femme a soumis son offre, mais je n’ai pas été impliqué dans la sélection. Si elle n’avait pas soumis d’offre, la voiture aurait été vendue pour bien moins. » Selon lui, il n’y aurait eu rien de mal s’il avait participé à l’exercice : même des membres du Board intérimaire ont été invités à le faire. 

Enfin sur ses honoraires, Mahen Sookun rappelle que Ernst & Young réclamait Rs 200 000 mensuelles, plus 5 % des dettes recouvrées. « J’ai réclamé 2 % et j’ai rapporté plus de Rs 200 millions, pour des honoraires de Rs 150 000 par mois », se défend-il avant d'ajouter : « C’est l’assemblée générale de la coopérative qui a approuvé le renouvellement de mon contrat pour trois ans. Le conseil d’administration ne pouvait renverser cette décision. »  Il s’interroge aussi sur le timing des contestations, la vente de la Chrysler et les contrats à sa sœur remontant à plus de 18 mois. « Ce n’est que récemment qu’on a eu vent de ces détails », soutient un membre du Board nommé par le ministre.

 

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