"Contents" et "détendus" : des Londoniens ont reçu mardi une injection du vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca, la plupart indifférents face aux craintes de plusieurs pays qui ont suspendu son administration après le signalement de problèmes sanguins.
"Je viens de recevoir une injection du vaccin d'AstraZeneca et j'en suis très content. Le fait que d'autres pays soient un peu prudents ne m'inquiète pas parce que je ne pense pas qu'il y ait suffisamment d'éléments", témoigne Sophia Harding, une couturière de 57 ans, au musée de la science de Londres, fermé aux touristes et reconverti en centre de vaccination éphémère.
Ce vaccin peu coûteux, mis au point par ce groupe pharmaceutique anglo-suédois avec des scientifiques de l'Université d'Oxford, est largement utilisé au Royaume-Uni, qui a été le premier pays à l'approuver. Mais son utilisation a été suspendue par plusieurs Etats inquiets de possibles effets secondaires tels que des difficultés à coaguler et la formation de caillots (thrombose).
Avant cet épisode, plusieurs nations européennes avaient mis en doute son efficacité sur les personnes âgées, avant de revenir en arrière après des études rassurantes sur le sujet.
Tout en se disant informées de cette nouvelle controverse, les personnes interrogées par l'AFP ont balayé les inquiétudes.
"Je pense qu'il vaut mieux se faire vacciner que de rester là à débattre de sa dangerosité ou non parce qu'on peut attraper le virus et ensuite comment on se retrouve ? Très malade", a souligné Mme Harding.
"Politique"
Plus de 24 millions de personnes ont déjà reçu une dose de vaccin contre le Covid-19 au Royaume-Uni, soit plus d'un tiers de la population. Environ 11 millions de doses d'AstraZeneca y ont été administrées.
Les Britanniques ne peuvent pas choisir s'ils recevront le vaccin d'AstraZeneca ou celui de Pfizer/BioNTech, également utilisé. Cela dépend de ce qui a été transmis à chaque centre de vaccination.
Parmi ceux qui ont reçu une dose de vaccin d'AstraZeneca figure Camilla, la duchesse de Cornouailles.
AstraZeneca ou Pfizer/BioNTech, "aucune importance", a-t-elle dit mardi pendant la visite, avec son époux le prince Charles, d'un centre de vaccination installé dans une mosquée du nord de Londres. "Je n'ai même pas demandé parce que je déteste tellement les piqûres que j'ai fermé les yeux" a-t-elle confié.
Au musée de la science, Giles Johnson, un photographe de 57 ans, s'est dit "tout à fait détendu" à l'idée de recevoir le vaccin d'AstraZeneca.
"Les avantages des deux vaccins (...) dépassent de loin les possibles inconvénients", estime-t-il. Il était l'un des nombreux Londoniens à voir des raisons politiques derrière les décisions de pays européens de suspendre l'utilisation de ce vaccin. "Tout est politique".
Nick Roscoe, 56 ans, employé dans une société de logiciels, va dans le même sens. "Je suis peut-être un peu cynique, mais je me demande s'il n'y a pas des raisons politiques sous-jacentes", dit-il après avoir été vacciné avec sa femme.
"Il y aura toujours quelqu'un qui réagira mal à certains vaccins", poursuit-il, ajoutant en riant que pour lui, "le seul effet secondaire est un désir de vin rouge, mais à part ça, je vais bien."
Steve Landrew, un commerçant de 59 ans, a cependant confié une certaine appréhension. "J'étais un peu dubitatif", a-t-il dit, évoquant les cas de caillots sanguins. "Cela m'a alarmé, mais j'ai pesé le pour et le contre et je me suis dit que les avantages l'emportaient sur les inconvénients".
Il espère notamment que la vaccination lui permettra de voyager plus librement.
Le directeur du musée, Ian Blatchford, souligne que ses expositions "racontent comment la vaccination a sauvé des millions de vies" et qu'en se transformant en centre de vaccination, le musée peut désormais "jouer un rôle pour faire en sorte que les vaccins protègent la nation du Covid-19".
AFP
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