Le mardi 11 janvier, Dharmowtee aurait, selon elle, été agressée sexuellement par son propre fils. Cette retraitée de Saint-Pierre, âgée de 75 ans, revient sur sa cohabitation tendue avec son garçon de 46 ans.
Dharmowtee a le cœur meurtri. Alors qu’elle pensait que son fils veillerait sur elle dans ses vieux jours, cette femme de 75 ans s’est retrouvée avec un bourreau sous son toit. Depuis plusieurs années, les disputes et la maltraitance seraient devenus le lot quotidien de cette habitante de Saint-Pierre qui vit avec son fils de 46 ans. Le mardi 11 janvier, la mère de six enfants dit avoir subi un acte de « sauvagerie » de la part de celui qu’elle a mis au monde. Pendant qu’elle dormait, son fils l’aurait agressée avant d’abuser d’elle. Ces images la hantent encore.
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« So sovazri kinn pous li fer sa. Monn degoute mo zanfan » lâche Dharmowtee, la voix tremblante. Revenant sur les épreuves qu’elle a traversées et sa relation avec son fils, elle nous explique que la vie n’a pas été tendre envers elle.
Dharmowtee ne veut plus revoir son fils après ce qui s’est passé."
Plus jeune, elle habitait à Petite-Rivière et a eu six enfants. « Mon compagnon était loin d’être irréprochable. Il me maltraitait constamment et avait commis des attouchements sur ma fille. » Ce dernier, indique la retraitée, a passé un moment en prison. Mais le sort devait s’acharner sur elle. « Mo garson em pa ti ankor ne kan so papa inn mor. Zame linn trouv so papa », poursuit Dharmowtee. « Le père de mon fils a été battu à mort et abandonné sur place à Coromandel, il y a de cela 46 ans », relate la vieille dame qui, à l’époque, allait accoucher.
Maltraitance au quotidien
« Sa lepok la, mo mem kinn bizin amenn rol mama, rol papa. Pa fasil. Anplis mo ena enn lot garson ki so latet pa tro bon. » Malgré les difficultés, elle est parvenue à élever ses enfants tant bien que mal. « Mo bann garson pann fer gran klas, zot inn ale ziska siziem », dit-elle. Son cadet a trouvé la mort dans un accident de la route. « Enn kat par kat ti bat ar li », se rappelle la mère de famille. Puis, avec le temps, les enfants sont partis chacun de leur côté.
Un fils est resté auprès d’elle. « Il a hérité du caractère de son père. Il ne travaille pas et a un penchant pour la bouteille. » Celui-ci s’est marié et a deux enfants. Cependant, le couple s’est séparé. « Li amenn so de zanfan lakaz, mo mem mo gete, me li fer brit. Li kit so menaz li vinn res ar mwa », explique Dharmowtee. Finalement, les deux petits sont retournés vivre avec leur mère et la vieille dame s’est retrouvée seule avec son fils. « Je loue une maison et c’est moi qui m’occupe de tout. »
La situation avec son fils s’est détériorée au fil des années. « Mo mem swagn li. Get kouma li fer. Sak mwa li lager sa kas Carer’s Allowance la ar mwa. Mo pa donn li. Li zour mwa, bat mwa. Li pran mo bann zafer li al vande zis pou aste bwar », s’indigne-t-elle.
La retraitée confie que parfois, elle reçoit des dons. « Kifer mo pou koz manti. Mo pena nanie mem. Ena dimoun donn mwa. » Il lui arrive aussi de demander l’aumône. « Mo al Port-Louis, Rose-Hill, mo dimann dimoun kas. Me sak fwa mo retourn lakaz. Mo pas res lor lari », dit-elle.
Et une fois à la maison, elle doit affronter son fils. « Li kwi manze, mo pa manze mwa. Li koumans zour mwa maltret mwa zis akoz sa », explique Dharmowtee. Selon elle, les actes de maltraitance envers elle se multiplient un peu plus chaque jour. « Li avoy savat lor mwa, li dir mwa ena dimoun pe mor kifer to pa mor. Li dormi ek sab anba matla. Li dir li ena enn vanzans kont mwa », lâche-t-elle en sanglots. Elle précise qu’elle a signalé les agissements de son fils à la police plusieurs fois. « Li ferme apre li revini. »
Point de non-retour
Le mardi 11 janvier, aux petites heures du matin, son garçon aurait franchi le point de non-retour. « Ver dezer dimatin, li rant dans mo lasam, li bat mwa, trangl mwa, fwet mwa anba ek linn fer seki pa bizin » relate-t-elle. « Mo krye, personn pa tann tapaz. Monn anfors mo ledwa dan so lizie », se souvient-elle clairement.
Étant parvenue à s’échapper, Dharmowtee a couru chez un voisin pour demander de l’aide. La police de Saint-Pierre a alors été alertée. Le fils a été arrêté dans la matinée. « Se enn laont pou mwa. Mo nepli kone ki mo pou fer ar mo lavi. Mo latet fatige. Mo pa oule trouv li ditou », pleure la vieille dame.
Lors de son interrogatoire, le suspect a reconnu qu’il se disputait souvent avec sa mère mais il a nié l’avoir agressée sexuellement. Il a été inculpé pour « attempt upon chastity ».
Des habitants de la localité confirment que les disputes étaient fréquentes entre la mère et le fils. « Sak fwa la polis vini. Tann zot pe diskite, gro zoure », nous disent-ils. Certains ne sont pas surpris des accusations de la vieille dame. Pour d’autres, son fils aurait été incapable de faire une telle chose. « Li abitie koze rye ek bann zanfan. Mo krwar pa li kapav fer enn zafer kouma. Li zis pa dakor so mama pran tou kas. Li pa donn li sa Carer’s Allowance la », témoigne un résident du quartier.
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