Un vendeur dilapide la recette de sa société au casino

Revirement de situation. Mohammad Fawaz Khan Wajadally, 27 ans, avait soutenu avoir été agressé au couteau et dépouillé par deux malfrats le lundi 1er juillet. Retrouvé en sang dans un champ de cannes à Pont-Praslin, il avait été hospitalisé. Cet habitant de Providence, longuement interrogé jeudi par la CID de Pamplemousses, a avoué avoir menti et dépensé l’argent au casino.

Il avait bien monté son coup, mais il ne s’imaginait pas qu’il allait se faire prendre à son propre jeu. Cela fait un certain temps que Fawaz Khan Wajadally travaille pour le compte d’une compagnie spécialisée dans l’importation d'aliments en conserve. Sa tâche consiste à dénicher des clients et s’occuper des ventes et il a une fourgonnette à sa disposition.

Lundi, il est allé travailler. « Je me suis rendu chez des clients qui devaient de l’argent à la compagnie. J’ai pu récolter Rs 62 490 », a-t-il expliqué aux enquêteurs.  Cependant, au lieu d’informer son patron et lui remettre sa recette, il a voulu tenter sa chance au casino. « Je me suis rendu dans un casino à Port-Louis », a-t-il ajouté. Il voulait doubler la recette et remplacer la somme initiale, sauf que la chance ne lui a pas souri. En fait, il a tout perdu.

« …vine sapp mwa. Banla inn pik mwa »

Il est ressorti du casino sans un sou en poche. Comment expliquer à son patron qu’il a claqué tout l’argent aux jeux de hasard ? C’est alors qu’il a eu l’idée d’échafauder un plan qui consistait à faire croire qu’il avait perdu tout l’argent après s’être fait attaquer. Il s’est rendu dans un champ de cannes à Pont-Praslin. Puis, muni d’un couteau, il s’est infligé des blessures au bras et il a fait des trous à divers endroits sur son T-shirt pour rendre ses propos crédibles. Entre-temps, son patron a essayé de l’avoir au téléphone, en vain.   

Ensuite, c’est vers 16 h 30 que Fawaz Khan Wajadally a appelé à l’aide son employeur. Au téléphone, il a dit à ce dernier : « Vine sapp mwa, vine sapp mwa. Banla inn pik mwa ». Puis, il a expliqué à son patron où il se trouvait. Ce dernier s’est rendu immédiatement sur place. Une fois arrivé dans le champ de cannes, le patron a emprunté un sentier et a retrouvé la fourgonnette. Son employé, allongé sur la banquette arrière, lui a affirmé avoir été surpris par deux malfrats alors qu’il s’était arrêté dans le champ de cannes pour se soulager d’une envie pressante.

Dans un premier temps, l’employeur a conduit Fawaz à l’hôpital de Flacq où ce dernier a reçu les premiers soins. Ensuite, il est allé consigner une plainte à la police. Les limiers de la police criminelle se sont rendus une première fois à l’hôpital pour interroger Fawaz au sujet de l’agression, mais il a affirmé vouloir d’abord se remettre du traumatisme subi. Dès le départ, l’inspecteur Rambarrun et ses hommes ont suspecté la victime de mentir, car ses blessures étaient superficielles. De plus, il n’y avait aucun signe de mouvements suspects sur les caméras de surveillance de la région. Finalement, jeudi, pressé de questions, la pseudo victime a fini par cracher la vérité. Après avoir passé une nuit en cellule policière, l’homme a comparu en cour de Pamplemousses sous une charge provisoire de vol.